Echappées Belles en Bretagne

VANNES

BRETAGNE

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VANNES, L’ANTICHAMBRE DU GRAND LARGE Préfecture du Morbihan et siège de l’un des sept évêchés fondateurs de la Bretagne, Vannes est longtemps restée une cité tranquille. De fait, elle semble avoir été épargnée par une certaine idée du « modernisme ». L’itinéraire découverte que nous vous proposons passe entre un port intelligemment réaménagé et le quartier Saint-Patern sorti de l’oubli.

T E X T E D E D O M I N I Q U E R O G E R P H O T O G R A P H I E S D ’ H E R V É R O N N É

La personnalité de Vannes n’est pas simple à cerner. Ainsi, sa cathédrale est dédiée à saint Pierre, et non à son évêque fondateur, un certain Patern. Tandis que le saint vénéré de la ville, qui a donné son nom à sa porte prin- cipale, est saint Vincent Ferrier qui était… espagnol. Pourquoi ? Il faut remonter à 1418. Le duc de Bretagne Jean V estime alors que les habitants de Vannes mènent une vie dissolue. Il fait venir d’outre-Pyrénées un moine prédicateur de grande réputation, natif de Valencia. Vous savez main- tenant pourquoi il existe une place Valencia à Vannes… Par quel miracle parvient-il, lui qui ne « baragouinait » pas la langue bretonne, à remettre ces pécheurs vannetais dans le droit chemin? Des miracles, il en fait tant

à une étrange maladie, dans les bras de la duchesse Anne. Le 5 avril 1419, Vincent Ferrier décède dans la mai- son qui porte aujourd’hui le n°17 de la place Valencia. Après sa canoni- sation en 1455, les foules viennent se recueillir à la cathédrale sur ses reliques. Aujourd’hui encore, la cha- pelle qui lui est consacrée dans la tour Renaissance du sanctuaire, connaît une certaine affluence… Au Moyen Âge, saint Patern connaît tout de même, disons, ses heures de gloire, grâce au Tro Breiz, pèlerinage représentant une belle manne finan- cière pour les villes-étapes. Patern n’aura malgré tout qu’une modeste église, située à proximité de la porte Prison. Depuis les jardins à la fran- çaise qui y ont été aménagés, on peut >

Statue de Vincent Ferrier, le saint vénéré de la ville. Elle orne la porte éponyme, près de la place Gambetta.

et tant, que tout rentre dans l’ordre. La vie étant bien souvent mal faite, le saint homme succombe brusquement

La porte de la Poterne ( XVII e siècle), enjambant le pont de pierre qui sert d’écluse à la Marle. Communiquant

avec la mer par un long chenal, Vannes était un grand port de commerce.