Echappées Belles en Bretagne

BREST

BRETAGNE

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R E N C O N T R E

Charles Claden a publié un livre d’entretiens menés par l’écrivain Hervé Hamon passionné par les océans. Dans Au bout de la remorque (Seuil, 2001), l’ancien commandant de l’Abeille Flandre et de l’Abeille Bourbon analyse les accidents maritimes graves et les sauvetages

où il s’est trouvé en première

ligne, celui notamment du pétrolier Erika, en 1999.

Gicquiaud / Andia.fr

Depuis le naufrage de l’Amoco Cadiz en mars 1978 en Bretagne, le gouvernement français a décidé de mettre en place des moyens de surveillance du trafic maritime au large des côtes. En station à Brest, l’un des plus puissants remorqueurs de haute mer au monde, l’Abeille Bourbon est conçu pour affronter les pires conditions de mer. Sous l’autorité du contrôle opérationnel du préfet maritime de l’Atlantique, il est toujours prêt à porter assistance aux personnes et aux navires en difficulté. Jusqu’à son départ à la retraite en 2013, Charles Claden a été commandant des remorqueurs de prévention et d’assistance Abeille Flandre puis Abeille Bourbon, avant de céder la place à Thierry Choquet. Charles Claden accueille Sophie Jovillard à bord de l’Abeille Bourbon. Sur le plateau, elle est invitée à s’asseoir à la place du chef mécanicien. Devant elle, est déployée une grande carte localisant toutes les prises de remorque. Charles Claden éclaire : « L’Abeille est le baromètre de Brest. Lorsque les Brestois voient le bateau appareiller, ils se disent que le mauvais temps arrive ! Le principe d’un navire de sauvetage est d’être en alerte permanente sous les ordres du préfet maritime ». À Sophie

L ’ A B E I L L E B O U R B O N

qui lui demande ce qu’il ressent quand l’appel d’urgence est lancé, le marin témoigne que « malgré l’ inévitable montée d’adrénaline, le sang-froid est primordial et doit dominer tous les autres types de ressentis. On se dit que la peur n’existe pas, mais le pont est l’endroit de tous les dangers. Les hommes sont à 2 mètres au-dessus de l’eau et les paquets de mer qui déferlent peuvent tout balayer sur leurs passages. L’évaluation du danger suscité par la situation doit être rapide et garantir une intervention avec un maximum de sécurité. Sur l’Abeille, “sécurité” est un maître mot, tout comme “confiance”. »

Charles Marionx 3

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