Echappées Belles - Un été dans les Alpes

Le palais de justice est bâti selon une architecture palladienne, inhabituelle localement. C’est ici, en 1860, que fut proclamé le rattachement de la Savoie à la France. Photo : En 2014, lors d’une manifestation pour la « Savoie libre ».

Gilles Lansard / Détours en France

Un mot encore. Chambéry se veut la cité du solaire et accueille notamment l’Ines, l’Institut national de l’Énergie solaire. Comme beaucoup de villes moyennes, elle fait le pari des éco- quartiers. Le projet déployé depuis la fermeture en 2006 de l’usine A Saint- Gobain-Vetrotex,prèsducentredel’ag- glomération chambérienne, regroupe logements, entreprises, commerces, services et espaces verts de nouvelle génération. L’autre signe d’une « capi- tale » qui défend son patrimoine, tout en imaginant son futur et en entrete- nant une nature à cœur, à laquelle elle ne peut de toute façon pas échapper. + Office de tourisme. 5 bis place du Palais- de-Justice, 73000 Chambéry. 0479334247. chambery-tourisme.com; savoie-mont-blanc.com

sur le massif des Bauges et la croix du Nivolet est splendide et on comprend l’auteur lorsqu’il écrit : « Ici, le bonheur me suivait partout » (Les Confessions ). À ceux qui douteraient que Chambéry est un creuset d’Histoire enserré dans une nature prodigue, nous conseillons la visite de la Maison des parcs et de la montagne, au Carré Curial. Manière de voir que la cité s’est inventé un avenir. LE PARI DES ÉCOQUARTIERS En effet, le Carré Curial représente le renouveau architectural engagé par Chambéry dans les années 1980. Les anciens bâtiments militaires for- ment une cour intérieure bordée de quelques terrasseset jouxtent l’espace Malraux (1987), la médiathèque Jean- Jacques-Rousseau (1992) et le très réussi Centre de congrès Le Manège, dans l’ancienne caserne de cavalerie.

rénovation fin 2011, le quartier revit et les étals proposent avec fierté les produits de proximité : tommes, cro- zets, charcuteries, vins de la Combe de Savoie, vermouths… Plaque tour- nante sociale, avec la célèbre terrasse des Cafés Folliet, la place piétonnisée devant l’entrée du marché couvert est aussi devenue la « cour de récréation » des élèves du lycée Vaugelas voisin. On ne peut pas parler de Chambéry sans évoquer Jean-Jacques Rousseau. Qui mieux que l’auteur des Rêveries du promeneur solitaire a su incarner les vertus de la nature chambérienne? Du centre-ville, une grimpette rejoint en moins d’une heure Les Char- mettes, bâtisse d’allure montagnarde bordée d’un jardin et de champs pré- alpins. C’est là qu’il s’abandonna, de 1736 à 1742, dans les bras de sa tutrice, madame de Warens. La vue

S O P H I E J O V I L L A R D « La première impression que me donne Chambéry est surprenante : il y règne un très plaisant petit air d’Italie. Et ce n’est pas mon ami Bartelo Curro, chef calabrais installé ici, qui me démentira ! Les maisons se parent de couleurs chaudes inondées de lumière car l’ensoleillement est généreux une bonne partie de l’année. Même les arcades de la rue de Boigne rappellent celles de la Via Roma, à Turin. Enfin, la gastronomie distille des touches transalpines. Après tout, jusqu’en 1860, Chambéry appartenait au royaume de Piémont-Sardaigne ! »

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