Echappées Belles - Un été dans les Alpes
ÉCHAPPÉES BELLES
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UN RÔLE POLITIQUE À l’extrémité Sud-Ouest de la rue de Boigne se dresse le symbole du pou- voir, le château des ducs de Savoie. Signe de la permanence de son rôle politique, il abrite aujourd’hui la pré- fecture et le conseil départemental. La tour de la Trésorerie et sa voisine, demi- ronde, surplombent la villeet ses reliefs. Dans la Sainte-Chapelle aux décors en trompe-l’œil et aux vitraux restaurés ces dernières années, au cœur de l’en- ceinte ducale, une copie du Saint Suaire témoigne que l’original a été exposé là, dès 1502. Son ostension électrisait alors les foules. C’est dans ce château que la Savoie fut remise officiellement à la France, en 1860. Dans la basse ville, l’entrelacs de ruelles livre une archi- tecture médiévale pastel mélangée de splendides hôtels particuliers du xvii e siècle, dont l’ornementation est à la hauteur de l’opulence des bourgeois qui les ont fait construire. Car si Turin vola à Chambéry son titre de capitale des États de Savoie en 1562, elle conserva la cour d’appel et le sénat. Les notables pou- vaient voir venir… UNE VUE SUR LA CHARTREUSE Depuis la large échancrure de la place Saint-Léger, ou à partir des ruelles étroites, des perspectives s’ouvrent sur les premiers sommets de la Chartreuse. Qui réveillent des souvenirs enfouis. A-t-on oublié ici que l’effondrement du mont Granier, tout proche, fit des milliers de victimes en 1248 et suscita un émoi dans tout l’Oc- cident médiéval ? Au point que certains invoquèrent une vengeance divine cau- sée par les péchés des Savoyards…
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Place de l’Hôtel- de-Ville. Cette maison, avec une galerie à arcades en bois, loge le plus ancien établissement de restauration de Chambéry. Ses origines remonteraient à 1580. Ci-contre: Le Carré Curial, un ensemble à vocation culturelle : musée scientifique Espace Malraux, médiathèque…
Gilles Lansard / Détours en France x 2
« rouge sarde », entre des colonnes ioniques, évoque la puissance des magistrats. Ce fut la dernière cons- truction commandée par le royaume de Piémont-Sardaigne, auquel était rattachée la Savoie. En face de lui se dresse le musée des Beaux-Arts. Rou- vert en 2012 après une longue réno- vation, ce qui fut une ancienne halle aux grains joua un rôle historique : il a accueilli le bureau de vote sur le ratta- chement de la Savoie à la France, en 1860… Le musée dispose d’un fonds remarquable de peintures des écoles italienne et savoyarde. Cette dernière montre que Chambéry a formé de nombreux artistes peignant « d’après nature », les paysages constituant leur principale source d’inspiration. LES CHARMETTES DE ROUSSEAU Si Chambéry n’a pas la prétention de concurrencer Lyon, les trésors des alpages s’insinuent toutefois dans ses entrailles. Un lieu, un seul, résume ce penchant pour les plaisirs de bouche : les Halles. Depuis leur
Peut-être est-ce pour se protéger des foudres d’une nature imprévi- sible que les habitants construisirent les « allées », traboules à la mode savoyarde, qui sautent secrètement d’une ruelle à l’autre par des passages le plus souvent couverts. LES BEAUX-ARTS ET L’HISTOIRE La place du Palais-de-Justice sym- bolise le Chambéry monumental. L’ensemble des tribunaux réunis dans le bâtiment néoclassique de couleur
Au Carré Curial, la Maison des parcs et de la montagne, présente une exposition sur les territoires naturels proches de Chambéry.
Philippe Roy / Détours en France
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