Echappées Belles - Un été dans les Alpes
LES BALCONS DU MONT BLANC
LES ALPES
23
La télécabine relie Montenvers à la Mer de Glace. À destination, près de 500 marches emmènent jusqu’à une grotte spéciale : un chalet sculpté à même le glacier, qui expose la vie des montagnards du début du xix e siècle.
remontons à la gare d’arrivée du Mon- tenvers, confusément conscient que nos choix de consommateur apportent leur pierre à la destruction du géant. « UNE BOUCHE EFFRAYANTE » Et l’on se prend à rêver du spectacle d’un autre acabit auquel ont dû assis- ter, à la fin du xix e siècle, les grands écrivains venus ici en pèlerinage. Nous sommes dans les années 1880, c’est la fin du « petit âge glaciaire » et le site est au meilleur de sa forme. Rappelons-nous Victor Hugo, évo- quant, dans En voyage : « La Mer de
pourtant un mastodonte qui résiste. Née au pied du mont Blanc, elle ser- pente sur 7 kilomètres, passant de 3900 à 1400 mètres d’altitude. Dans sa plus grande largeur, elle atteint 1950 mètres. Son épaisseur moyenne est de 200 mètres mais, par endroits, elle dépasse les 400 mètres. Et même si son front a reculé, elle continue d’avancer, à raison de 90 mètres par an à hauteur de Montenvers (1 centimètre par heure!). Au total, avec 40 km 2 , elle reste le plus grand glacier de France et le troisième d’Europe. C’est tout de même un peu déboussolé que nous
Glace, comme un bras qui se recourbe, penche et précipite ses blocs marmo- réens, ses lames énormes, ses tours de cristal, ses dolmens d’acier, ses collines de diamant, dresse à pic ses murailles d’argent et ouvre dans la plaine cette bouche effrayante… » Au-delà du talent littéraire, n’est-ce pas le signe d’une vigueur aujourd’hui évanouie? + Train du Montenvers. 35 place de la Mer-de-Glace. 74400 Chamonix-
Mont-Blanc. 0450532275. compagniedumontblanc.com
T I G A « Saviez-vous que le reblochon est né d’une ruse des paysans ? Autrefois, les propriétaires des alpages exigeaient que les fermiers les rétribuent sur la quantité de lait produite par les troupeaux. Ceux-ci pratiquaient donc une traite incomplète et, dès le départ du contrôleur à la solde des propriétaires, ils procédaient à une seconde traite ! Le reblochon doit son nom à cette ruse : en patois de la Yaute (Haute-Savoie), “re-blocher” signifie “pincer les pis une deuxième fois”. »
Hors-série / Détours en France / www.detoursenfrance.fr
Made with FlippingBook flipbook maker