Echappées Belles - La Côte Atlantique

ÉCHAPPÉES BELLES

LA CÔTE ATLANTIQUE

ROYAN

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ROYAN : UN RÊVE D’ARCHITECTE

Le 5 janvier 1945, la ville de Royan est pratiquement anéantie par les bombardements alliés. Seuls le quartier de Pontaillac et le long de la Grande-Conche sont en partie épargnés. À sa libération, en avril 1945, Royan n’est plus qu’un champ de ruines. Le béton armé, une inspiration architecturale tropicale et un bâtisseur moderniste vont inventer une « ville nouvelle ».

T E X T E D E D O M I N I Q U E R O G E R - P H O T O G R A P H I E S D E P H I L I P P E R O Y

Deux superbes villas du début du xx e siècle habillent le boulevard Garnier : La Mousson (1913), de René-Léon Gouverneur et Aigue-Morte, de Henri Deglane (1910). Ci-dessous : L’agréable promenade aménagée de la corniche de Pontaillac, le long des 2 km de sable blanc de la plage de la Grande-Conche, vous mènera

dans les écoles, celui qui n’aime pas les longues et larges avenues rectilignes où de massives barres d’immeubles s’alignent au garde-à-vous, va trouver sa géniale inspiration du côté des tro- piques, au Brésil plus exactement. La revue L’Architecture d’Aujourd’hui présentait, en 1947, le nouveau quar- tier de Pampulha (l’ensemble du projet est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2016), à Belo Horizonte, capitale duMinasGerais. Avantmême la création de Brasilia, l’architecte Oscar Niemeyer signait là sa première réali- sation en 1940. Claude Ferret part alors LE BÉTON , BRAS ARMÉ DE L’ARCH I TECTURE MODERNE

À quoi tient la forme d’une ville? À une histoire particulière, histoire elle-même liée aux hommes et à leur génie. Après guerre, hormis les quartiers de Pontaillac et du Parc, il ne reste rien de la mode des bains de mer du Second Empire, de la dolce vita orchestrée par la bonne société borde- laise durant la Belle Époque. Comme à Dunkerque, Calais, Saint-Dié, Toulon ou Le Havre, il faut reconstruire. Le ministère de la Reconstruction confie à l’architecte et urbaniste bordelais Claude Ferret (1907-1993) la respon- sabilité de redonner visage à cette ville martyre. Comme Auguste Perret ou Le Corbusier, ses contemporains, il va jeter son dévolu sur un matériau dont on découvre les incroyables possibili- tés, le béton armé. Suite à une première tranche de travaux qui endosse le style classique et académique alors enseigné

au casino de Royan.

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