Echappées Belles - La Côte Atlantique

ÉCHAPPÉES BELLES

LA CÔTE ATLANTIQUE

ÎLE DE RÉ

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R E N C O N T R E

Marc Raynaud, l’ancien

gardien du phare des Baleines, partage sa

connaissance des lieux avec Sophie et Olivier. Bâti entre 1849 et 1853, à côté de l’ancien phare, dans le cadre du grand programme de balisage des côtes établi par le Service des Phares et Balises pour assurer aux marins de se repérer à l’approche des côtes, cest l’un des plus hauts phares de France, 57 mètres, et sa portée est de 50 km.

Échappées Belles - Bo Travail !

Marc Raynaud, je le trouve dans « son » écluse à poissons « La Moufette » (Saint-Clément-des- Baleines), sauvée de la destruction en 2016. Il est aussi l’ancien gardien du phare des Baleines. « Je connais chaque pierre de ce phare où j’ai été en service durant près de vingt ans. Inauguré en 1854, électrifié dans les années 1940, automatisé en 2011, année de mon départ en retraite… Ah ! ça, les 257 marches, on peut dire que je les ai montées et descendues ! Autrefois, la belle mécanique de précision de rotation de la lanterne reposait sur une pendule fonctionnant avec un contrepoids ; il lui fallait 10 minutes pour remonter et 2 h 30 pour redescendre. Et lorsque le système tombait en panne, c’est à la manivelle que l’on remontait le tout ! J’ai de l’amour pour les phares… Si, demain, on me disait de revenir aux Baleines, j’en reprendrais sans hésitation pour vingt ans ! Je ne sais pas si je peux vous le confier… mais ce que j’aimais dans cette vie, c’est le calme absolu, la solitude. Mis à part le vent, rien d’autre… C’est un rêve… »

M A R C R A Y N A U D , A N C I E N G A R D I E N

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contre-jours très forts. » Les pinceaux d’Olivier Suire Verley savent lire les paysages linéaires, subtils de l’ île de Ré. « On est toujours entre terre et mer, et cette fragilité m’émeut. » 1 7 H – DU CÔTÉ DE TROUSSE - CHEM I SE Le village des Portes-en-Ré a des airs presque grecs avec ses ruelles blanches, bordées de maisons aux volets vert amande. Roses tré- mières, bougainvilliers et bigno- nia passent le nez au-dessus des jardinets secrets. Sur la place de

la Liberté, on pause son vélo pour s’offrir un verre en terrasse. L’été ne semble jamais finir… La balade à bicy- clette dans le marais jusqu’à Saint- Clément est somptueuse, mais bien connue. Poussons vers le petit bois de Trousse-Chemise, immortalisé par Charles Aznavour. Les pins mari- times s’ouvrent sur une jolie plage de sable très fin. Dans l’eau, le ballet virevoltant des kitesurfeurs. À marée basse, on accède à pied à un petit paradis éphémère : le banc du Bûche- ron, une langue de sable de 4 kilo-

totalement méconnu. On vivait pau- vrement ici, sans eau ni électricité. Tout doucement, l’ île s’est peuplée et embourgeoisée. Ici, aux Portes, on reste loin des flux estivaux. L’architec- ture est très préservée. Vous ne ver- rez aucun immeuble, aucun front de mer. La nature est intacte. » Celle-ci inspire le peintre inlassablement. « Ma palette, c’est la lumière d’ ici. En été, elle est puissante, écrase tout, même les couleurs. Mais en juin et septembre, celles-ci remontent. J’aime les lumières rasantes, mais aussi les

Hors-série / Détours en France / www.detoursenfrance.fr

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