Echappées Belles - La Côte Atlantique

ÉCHAPPÉES BELLES

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L’ EMPRE I NTE DES JACOBSEN À Noirmoutier-en-l’Île, les ruelles du quartierdeBanzeauinvitentàlaflâne- rie. Les maisons de chaux blanches se font toutes petites le long de venelles où poussent agapanthes, lavandes, griffes de sorcière. Ici, saint Philbert fonda en 674 une abbaye qui encouragea l’exploi- tation des marais salants. Non loin, l’hôtel Jacobsen, ouvert l’an dernier, nous raconte une autre histoire: celle de la famille de négociants-armateurs Jacobsen, à l’origine de la chaussée Jacobsen et des polders de Müllem- bourg.Onendéduirait facilementqueles Jacobsen venaient de Hollande. « Faux! rétorque Vincent Cristofoli, en charge du Centre des patrimoines. Le premier d’entre eux, Cornil, arrivait de Dunkerque. Les Jacobsen n’ont pas inventé les pol- ders, on en faisait avant eux à Noirmoutier. Mais, ils ont beaucoup fait pour assécher les terres et les transformer en marais salants. » Leur prospérité éclate dans l’architecture du bâtiment, construit en 1761 : le vestibule aux colonnes ioniques, l’élégant escalier de tuffeau, les boiseries et les papiers peints aux décors raffinés. À la même époque, les Noirmoutrins vivaient encore sous leur toit de chaume… L’hôtel Jacobsen abrite un centre des patrimoines mari- times qui permet de comprendre l’his- toire maritime de l’île. La chaussée Jacobsen est devenue la promenade dominicale favorite des Noirmoutrins. D’un côté, la réserve ornithologique du marais de Müllembourg, de l’autre, les beaux quillards mis en hivernage. Puis le cimetière des vieux bateaux aux coques vermoulues, échouées dans la salicorne. Spectacle plus mélancolique encore au soleil couchant…

La rive nord du port de Noirmoutier, appréciée des touristes et des promeneurs, est bordée de commerces et restaurants tandis que la rive sud est une zone d’ostréiculture active, où sont également installés la coopérative de sel et les ateliers de construction et de réparation navale.

DOLCE V I TA OCÉANE Depuis Noirmoutier-en-l’Île, une petite route vous emmène à la pointe des Dames et ses plaisirs balnéaires. Règne entre le Bois de la Chaise (où Auguste Renoir posa son chevalet en 1892), la plage de Dames et son esta- cade, la pointe des Souzeaux, une atmosphère digne des Vacances de Monsieur Hulot. Des pêcheurs taquinent le mulet sur l’estacade. Les cabines de plage blanches sont occupées par

les familles. Les baigneurs s’offrent une sieste à l’ombre des chênes verts, arbousiers et pins maritimes du Bois de la Chaise, avant de repiquer une tête ou de grimper sur leur planche de paddle dans la ravissante Anse rouge. Quit- tez cette dolce vita océane pour un peu d’exercice. À vélo, rejoignez le village du Vieil. La plage de Mardi-Gras garde le souvenir de Romy Schneider dans le film qu’y tourna en partie Claude Sau- tet, César et Rosalie (1972). En face, les maisons de Pornic, sur le continent, semblent bien loin. On zigzague dans des ruelles silencieuses flanquées de maisons basses. On rejoint le port de L’Herbaudière par la plaine agricole tracée de sillons impeccables. C’est ici que pousse la célèbre « bonnotte », la pomme de terre noirmoutrine. La plage de Luzéronde est toute proche, immense, déserte. Une aubaine! Juste derrière s’étendent les marais salants. Inscrits dans le paysage depuis le vii e siècle, ils occupent près du tiers de la surface de l’île et font vivre 130 sau- >

Telle la plage de Mardi-Gras, dont elle assure la continuité, la grande plage de la Clère est située entre Le Vieil et le Bois de la Chaise.

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