DJA_LCL_

contre

PIERRE LOUBOUTIN, jardinier à Cancale, en Ille-et-Vilaine

© GAP Photos//Robert Mabic

favorisant la vie animale et microbienne. J’obtiens d’excellents résultats et je me facilite la vie. En fait, cette façon de faire est une simple question de bon sens. Dans la nature, une plante va créer les conditions favorables à sa repousse l’année suivante, donc si on effectue une rotation, on perd cette approche et les bénéfices qui en résultent. Certains maraîchers arrivent d’ailleurs à avoir de meilleurs rendements sans rotation culturale. Essayer une approche plus sensible et plus respectueuse tout en se simplifiant la vie, n’est-ce pas là la meilleure approche du jardinage ?

Cela reste un peu compliqué dans les détails : il faut réserver une surface pour les alliacées, une autre pour les cucurbitacées, une troisième pour les fabacées, ainsi de suite, et changer les cultures de place chaque année. Il est vrai que la rotation limite les parasites et les maladies sur ces cultures puisque les ravageurs ne retrouvent pas leurs plantes hôtes deux années de suite. Mais c’est surtout valable pour les grandes surfaces. En ce qui me concerne, je préfère adopter une attitude plus responsable vis-à-vis du sol en arrêtant de le travailler et en

© DR

Je n’aime pas trop cette technique qui demande un minimum de connaissances et pas mal d’espace, ce qui n’est pas forcément le cas partout. En effet, la taille des potagers a tendance à diminuer notablement. La rotation devient donc plus compliquée à mettre en œuvre. De plus, le jardinier amateur n’est pas forcément très au fait des détails de la technique, des caractéristiques des familles de plantes, et il peut vite se tromper.

à retenir

Pourquoi on est pour : • La technique est idéale si on cultive une même plante sur une grande surface : l’effet « anti-parasites » va jouer à plein. • Cela permet de planifier ses cultures d’une année sur l’autre. Pourquoi on est contre : • Il faut beaucoup de place. • La planification est compliquée pour un jardinier débutant. • Le rendement n’est pas forcément supérieur. • Dans un potager en carrés, ou un petit potager, les plantes sont beaucoup trop proches pour que l’effet « antiravageurs » soit visible.

Le bon équilibre : • Sans pour autant faire de véritables

rotations, évitez de cultiver deux années de suite des plantes gourmandes au même endroit : tomates, concombres, piments, aubergines, choux-fleurs, brocolis, céleris- raves, ainsi que toutes les cucurbitacées (courges et courgettes, concombre), pommes de terre. • Après des fabacées, dont les racines apportent de l’azote dans le sol quand on les laisse se décomposer en terre, installez des légumes feuilles (épinards, salades, blettes), qui ont besoin d’azote. • Favorisez la vie dans le sol par des apports de compost ou fumier mûr, par des paillages.

Mariez légumes, fleurs et herbes

Texte : Pascal Garbe

mars/avril 2020 - www.detentejardin.com • 65

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online