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Publication animée

N°142 MARS/AVRIL 2020 3,90€

c’est le moment! Tous les gestes de saison

N°1 de la presse jardin

UN MAX D’IDÉES POUR PETITS JARDINS

Arbust 12 nouveautés qui valent le coup !

Gagnez de la place et pro tez de chaque m 2

Potager Cultivez les variétés adaptées au changement climatique

LA MAIN VERTE Réussissez vos plants à tous les coups

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é d i t o

La poétesse Marie Noël disait des mois qu’elle avait une tendresse pour chacun, qu’elle les voyait comme s’ils étaient des êtres. Elle comparait mars à « un nouveau-né un peu laid, qui crie et qui vient à vue d’œil ». Et avril, « à un petit enfant émerveillé qui cueille des pâquerettes sans queue et qui court après une abeille ». La comparaison est amusante, surprenante, mais au fond, pas si loin de la réalité : mars n’est pas toujours à son avantage, une fin d’hiver traînante, un printemps pas bien dégrossi, mais Dieu qu’on l’aime, avec ses jours qui rallongent à toute vitesse, ses pépiements d’oiseaux, ses bourgeons impatients! Avril arrive ensuite en terrain conquis, des fleurs plein la pelouse pas encore tondue, des insectes vibrionnants, comme saouls de lumière, et des oiseaux affairés, qui ne pensent qu’à trouver l’âme sœur, bâtir des nids ou affourager une demi-douzaine de gosiers sans fond… Catherine Delvaux

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detentejardin.com

6 Coups d’œil Mars, le mois des fous • Une plante, trois saisons, Pieris japonica , un petit persistant au joli feuillage et à la belle floraison en clochettes • Le grenat et ses demi-tons, un monde de nuances subtiles. 13 C’est lemoment Fleurs et arbustes • Redonnez un coup de neuf aux massifs • Essayez le pavot bleu • Choisissez bien vos clématites • Potager • Semez les tomates • Plantez les premiers choux • Fruitiers • Prenez soin des agrumes • 22 Du potager à l’assiette Le curcuma, une sacrée épice Tout savoir sur ce tubercule…que l’on peut faire pousser en pot chez nous. 24 Rencontre Un jardin francilien de 200m 2 est la preuve vivante qu’une petite surface ne signifie pas austérité. Compréhension de l’espace et créativité changent tout. Démonstration d’Isabelle Giraud, une jardinière passionnée qui a fait de son jardin de poche un lieu intime plein de délicatesse. 32 Une envie, une solution Je veux un camaïeu de verts. Cela tombe bien, les feuillages restent attractifs plus longtemps que les fleurs et ils offrent autant de subtilité dans les coloris et les textures. Dépaysement garanti!

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© Greenfortwo Media, GAP Photos/ (X2), Jean-Michel Groult et AdobeStock (X2) sommaire Mars-avril 2020 N° 142

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36 Inspirations

Gagnez de la place : petits jardins, maxi-idées Toutes nos idées pour agrandir visuellement l’espace, ranger en beauté, aménager des coins repos et repas attractifs et fonctionnels. Et un shopping sur mesure, pour recréer chez soi les mêmes ambiances.

4 • Détente Jardin - N° 142 mars/avril 2020

46 Découverte

12 nouveaux arbustes qui valent le coup Ils sont apparus il y a quelques années dans les jardineries. Comment utiliser au mieux ces plantes aux multiples atouts? 52 Savoir-faire Comment rater ses lavandes Avec un humour décalé, notre spécialiste nous dit tout ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut de belles lavandes… 54 Gros plan… au potager Choisissez les variétés adaptées au changement climatique, celles qui pourront se débrouiller avec les caprices de la météo 60 La main verte Comment réussir ses plants de légumes ou de fleurs du premier coup. 64 Pour ou contre 66 Objectif… zéro gaspi Acheter du Made in France, pour limiter le bilan carbone…et travailler avec des outils et du matériel de qualité et qui dure. 70 Biodiversité Le lucane cerf-volant, un mastodonte sorti de Jurassic Park…mais inoffensif. 73 Fiche pratique Les ostéospermums 76 Jardinoscope • On en parle • On surfe • On partage Faut-il pratiquer les rotations culturales? Deux jardiniers donnent leur point de vue.

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Une partie de cette édition comprend pour les abonnés, une lettre de bienvenue avec carte « Allô Conseils Détente Jardin ». Pour le kiosque, un encart jeté Jacques Briant et un supplément qui ne peut être vendu séparément. Les abonnés peuvent l’obtenir gratuitement dans la limite des stocks disponibles en écrivant au service abonnements en indiquant leurs coordonnées complètes et leur numéro d’abonné.

Photos de couverture : © GAP Photos//Nicola Stocken et Jean-Michel Groult

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c o ups d’ œ il

Mars, le mois des fous

Au pied d’un pommier et d’un lilas en fleur, dans le jardin de Hermannshof à Weinheim, en Allemagne, une prairie fleurie composée de tulipes, myosotis, monnaie du pape et jacinthes.

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À BAS LES RÈGLES !

Mars s’amuse à brouiller les pistes, à bafouer les lois de la nature. Un jour, l’hiver perdure, un autre, on se croit en été. Quant aux jardiniers, eux aussi perdent toute raison, prêts à acheter deux mois trop tôt plants de tomates et de géraniums, heureux de cette saison qui redémarre… Cela fait partie du plaisir de l’avant- printemps! Catherine Delvaux

© GAP Photos//Jonathan Buckley - Design : Carol Klein

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1 PLANTE 3 SAISONS Pieris japonica Le piéris est un joli petit arbuste persistant, offrant au printemps à la fois un feuillage coloré et de nombreuses fleurs en grappe. C’est une Éricacée, tout comme les Erica et les callunes, les myrtilles, les kalmias, les rhododendrons et les azalées, dont il partage les mêmes besoins. Cette plante dite de terre de bruyère aime les sols frais et drainés. ENTRE FÉVRIER ET AVRIL Le piéris porte une multitude de clochettes blanches en panicules. Les fleurs sont petites mais la quantité produite est impressionnante. À la fin de la floraison, les jeunes pousses émergent, très colorées, rouge flamboyant pour certaines variétés. Une fois la floraison terminée, vers le mois de mai, on peut tailler le piéris pour le débarrasser des fleurs fanées (et donc des graines qui l’épuisent inutilement) et pour qu’il conserve une jolie silhouette régulière et dense, mais ce n’est pas obligatoire. EN JUIN Les jeunes pousses ont soit reverdi (pour les variétés vertes), soit trouvé leur couleur panachée définitive. EN DÉCEMBRE Des panicules de petits boutons commencent à se former très tôt en saison.

Carte d’identité Nom latin : Pieris japonica. Nom courant : piéris, andromède du Japon. Famille : Ericacées. Catégorie : arbuste persistant. Sol : neutre à acide. Exposition : mi-ombre. Rusticité : -20 °C.

0,80 m à 3 m

0,50 m à 2 m

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Mois plantation floraison taille

jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov dec

décembre

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avril

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1 COULEUR 5 PLANTES Le grenat et ses demi-tons Jaune, rose et blanc sont traditionnellement associés au printemps. Pourtant le grenat est présent, tout en délicatesse, chez une multitude de feuillages et de fleurs.

BELLE ET FRAGILE

Tulipe ‘Black Parrot’ Tulipa x hybrida Les grosses fleurs de cette variété sont toutes différentes mais ont en commun leur coloris pourpre sombre. Dressées au sommet de tiges souples hautes de 50 cm, elles sont sensibles aux intempéries. • Dimensions : H 50 cm. • Sol : drainé. • Exposition : soleil. • Catégorie : bulbeuse.

Le pourpre se marie bien à tous les tons de rose.

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© GAP Photos/Dianna Jazwinski

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POURPRÉ Gainier du Canada Cercis canadensis ‘Forest Pansy’

FLAMBOYANT

GRACILE

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Marronnier aurore Aesculus x neglecta ‘Erythroblastos’

Fleur des elfes Epimedium x warleysense Un excellent couvre-sol en sol pas trop sec, à ombre légère. Coloris étonnant. • Dim. : H 30 cm x l 30 cm. • Sol : frais. • Exposition : mi-ombre. • Catégorie : vivace.

Fritillaire pintade Fritillaria meleagris

L’une des rares bulbeuses à pousser en sol frais, voire humide. • Dim. : H 0,25 m x l 0,10 m. • Sol : frais. • Exposition : soleil, mi-ombre. • Catégorie : bulbeuse.

Un marronnier américain. • Dimensions : H 7-8 m x l 3-5 m. Croissance lente. • Sol : normal. • Exposition : soleil. • Catégorie : petit arbre.

Un cousin de l’arbre de Judée, résistant au sec. • Dimensions : H 5 x l 3 m. • Sol : drainé. • Exposition : soleil. • Catégorie : petit arbre.

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À faire… c’ e st l e m o m e nt

au potager Forcez des pissenlits, de l’oseille et même de la rhubarbe sous un abri opaque pour déguster de tendres pousses.

au verger Posez une bande de glu sur le tronc des fruitiers pour empêcher les fourmis d’y monter.

au jardin Taillez le sédum avant que les pousses de l’année ne démarrent. Coupez les vieilles tiges à ras et compostez-les. Faites de même sur les vivaces qui démarrent.

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l’essentiel

Division Pas dur

en 30min

Faites du neuf avec du vieux Redonnez un coup de jeune à vos massifs en divisant les vivaces. Renouvelez les floraisons en divisant les touffes installées depuis plus de 5 ans, en particulier les fleurs vivaces qui ont tendance à se dégarnir du centre. Arrachez-les à la fourche et séparez les parties de la périphérie, les plus vigoureuses. Jetez le centre et replantez le reste en gardant un espace d’au moins 30 cm entre les morceaux. Couvrez le sol de compost ou d’un paillis organique, en couche de 5 à 10 cm. Dans la mesure du possible, ne replantez pas les vivaces au même endroit, mais intervertissez les emplacements afin d’éviter l’apparition de maladies. Les achillées y sont très sensibles.

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Limitez les ambitieuses Ne vous laissez pas déborder par celles qui s’épanchent. Retirez les rejets se formant en périphérie des touffes les plus vigoureuses, en particulier des graminées, des persicaires et autres vivaces envahissantes. Munissez-vous pour cela d’un couteau à désherber ou d’un transplantoir. Vous pouvez bien sûr replanter les éclats, s’ils ont des racines.

Hâtez le printemps Réalisez une potée temporaire de perce-neige. Repérez l’émergence des premiers perce-neige, dès que le blanc de la fleur se laisse deviner. Arrachez-les en motte, avec leurs racines. Replantez dans un pot décoratif, en cachant la terre avec de la mousse humide. Gardez la nuit au frais et replantez-les lorsqu’ils seront fanés.

Nettoyez les précoces Coupez les premières fleurs fanées d’alchémille. Pour obtenir un tapis de feuilles dense, retirez les hampes dès qu’elles commencent à perdre de leur éclat. Vous favoriserez le développement d’un nouveau feuillage, plus décoratif et plus typé que les vieilles feuilles. Et surtout, vous éviterez le risque que la plante ne se ressème de trop.

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5 MINUTES POUR…

pas-à-pas Essayez le pavot bleu Profiter de l’exceptionnelle floraison du méconopsis n’est pas si difficile. Le plus dur sera de trouver les plants !

Bien choisir vos clématites

ça marche aussi pour : • Le pavot du Maroc ( Papaver atlanticum ), qui se ressème volontiers. • Les ancolies à fleurs doubles ou simples, fleuries dès cette année. • Le pavot jaune des Pyrénées ( Meconopsis cambrica ), qui fera souche.

© GAP Photos//Tommy Tonsberg

ça marche aussi pour : • Les glycines dont les bourgeons s’affirment. • Les bignones ( Campsis ) de toute variété. • Les chèvrefeuilles ( Lonicera ) qui débourrent. Gare au coup de gel qui fera de la casse ! Préférez aussi les plants aux tiges fortes et qui ont été taillés l’année passée. Préférez les sujets sains, pourvus de gros bourgeons à l’extrémité des tiges et qui n’ont pas commencé à s’ouvrir car les clématites sont parfois hâtées sous serre pour paraître plus pimpantes…

Mettez en place Installez les plants sans défaire la motte, en les enterrant juste assez pour que le dessus de la motte affleure sous le sol. Rapportez la terre remuée sur les flancs de la motte et rebouchez, sans tasser.

Protégez les plants Épandez un peu d’anti- limace écologique en zone infestée. Les méconopsis adorent les sous-bois humides, comme les limaces ! La cendre de bois est déconseillée. Finissez avec couche d’écorce de pin.

Préparez le trou Décompactez

énergiquement la terre afin qu’elle soit aérée et grumeleuse sur 20 cm de profondeur et 15 cm de largeur. Plus le sol est lourd, plus il faut remuer. Apportez du compost en même temps.

Comment… CONSERVER LES AGASTACHES Ces vivaces ne vivent guère au-delà de 4 à 5 ans. Bouturez- les régulièrement, et cela tombe bien, c’est le moment ! Prélevez des tiges de l’an passé avec un bout de souche et mettez-les à enraciner (mi-terreau, mi-sable). Replantez en mai lorsque la bouture a bien repris.

Petit myosotis, maxi-fleurs L’omphalode de Cappadoce, Omphalodes cappadocica , a un nom pas commode à retenir mais un

charme qui accroche tout le monde. Premier bon point : il est en feuilles toute l’année. Ce cousin vivace du myosotis, d’un bleu ciel rehaussé de traits bleu pâle, fleurit de la fin mars jusqu’en mai, les fleurs portées bien au-dessus du feuillage. Offrez-lui la mi-ombre sous un arbuste caduc, et soyez patient car il n’est pas rapide à s’installer.

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La sélection 4 fruitiers qui décorent aussi Gagnez de la place en intégrant ces arbres qui vous offriront des fleurs et des fruits, comme dans le principe du viridarium.

1 er mars Floraison des magnolias. Le plus précoce est M. campbellii , aux fleurs spectaculaires. L’arbre est massif et pousse lentement. commandés en mini-mottes et qui ne devront pas attendre. • Taillez les tiges desséchées de fuchsias rustiques ( F. magellanica ) en préservant les pousses qui redémarrent. Enlevez la protection de feuilles mortes. Mémo • Plantez des griffes de muguet, à ne pas laisser attendre après achat : elles se dessèchent vite. • Installez des giroflées pour apporter de la couleur et du parfum à côté des bulbes qui pointent les feuilles. • Replantez à l’extérieur les potées de bulbes achetées en fleurs (bulbes forcés). • Démarrez les dahlias au chaud et à la lumière. • Préparez dès maintenant la terre avant d’accueillir les plants

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Lexique • Paillis organique : matière couvrant le sol et d’origine végétale, comme les écorces, les tontes, les feuilles mortes. Tout ce qui peut se décomposer, en somme ! • Rideau : type de taille régulière par laquelle un arbre est limité en épaisseur. • Viridarium : verger dans l’Antiquité romaine, mêlant fruitiers et arbres d’ornement, comme à Pompéi, en l’an 79.

1. Amandier : c’est la floraison la plus précoce de toutes, et pas la moins jolie. Préférez ‘Marcona’, la variété aux fleurs les plus foncées. Le port haut de l’amandier se prête très bien au placement en milieu de massif. 2. Pêcher : tous les pêchers fleurissent facilement, rose clair. ‘Rubira’ a en plus un feuillage pourpre, mais il faut le traiter contre la cloque. Il existe des pêchers qui font des fleurs plus grosses, mais pas de fruit.

3. Cerisier : les variétés à fruits ont toutes des fleurs blanches, mais ‘Sweetheart’ est réputé pour sa floraison plus abondante que les autres. À placer en fond de massif car son port est raide. Coloré en automne. 4. Pommier : toutes les variétés fruitières portent des fleurs blanc- rose. Si aucune n’est rouge, la floraison de ‘Pomme de Fer’ est réputée pour son excellente tenue aux intempéries. Taillez en rideau.

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l’essentiel Semis Rapide

en 15min

Semez les tomates Plus la graine est fraîche et plus la levée est rapide. Si le semis de tomate est enfantin, quelques bons réflexes ne seront pas de trop afin d’obtenir de jolis plants prêts à planter à la fin des gelées. Effectuez en premier le semis des variétés de tomate à port déterminé. Nivelez le substrat dans un pot en plastique large ou une terrine, et déposez une graine tous les 2 cm. Couvrez de 5 mm de sable et de terreau, puis arrosez par trempage pendant une nuit. Gardez à 20 °C au minimum (22 à 25 °C dans l’idéal), jusqu’à la levée, en 7 jours environ. Dès que les plantules pointent, offrez-leur le plein soleil.

Éclaircissez les semis Ils lèvent presque toujours beaucoup trop drus. Dès que les radis et les carottes lèveront, faites le ménage afin de ne conserver que la densité nécessaire. Gardez un espace d’au moins 3 cm à 5 cm. Si vous êtes minutieux, les plantules en surplus peuvent se repiquer, à condition de les arracher avec une petite motte et de les replanter aussitôt.

Divisez la ciboulette Faites-en des bordures, jolies et comestibles ! Arrachez les touffes à la fourche, sans tirer sur le jeune feuillage, très cassant. En faisant tomber la terre collée aux racines, vous dégagerez les troches, faciles à séparer. Replantez-les par groupe de 5 à 10 pousses, tous les 20 cm. Arrosez si le temps reste sec plus d’une semaine.

Faites germer les tubercules Le germe ne doit pas être trop long, ni trop petit. Placez les pommes de terre sur une matière poreuse mais retenant l’eau, comme des boîtes à œuf, du carton ondulé, etc. Mouillez et posez les pommes de terre, en les exposant à la lumière et à 15 °C au moins. Le germe sort à toute allure !

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Plantation Assez facile en 30min Le geste clé Premiers choux Effectuez une première plantation de plant de choux sous châssis froid afin de profiter d’une récolte en primeur, dès le mois de mai.

5 C’est le nombre de variétés qui composent le mesclun traditionnel : laitues (pourpre et verte), cerfeuil, roquette, chicorée. • Divisez la menthe en arrachant la touffe et en replantant un quart. • Semez des laitues dans un grand pot simplement couvert d’une vitre, au pied d’un mur. Mémo • Réchauffez la terre avec un film noir avant de lancer les premiers semis de pleine terre. • Décompactez le paillis couvrant la terre afin de décourager la prolifération des rongeurs, amateurs de ce couvert douillet. • Installez les légumes oubliés tels que les cardons, les topinambours, les hélianthis et le chervis. • Plantez les oignons rouges et jaunes, l’échalote et l’ail. Désherbez régulièrement car ils n’aiment pas le paillis.

Guettez les premiers plants de brocoli et de chou cabus (à cœur pointu), en jardinerie et chez les maraîchers. Remuez la terre et plantez- les en entourant chaque plant d’un pot en plastique de récupération dont vous aurez découpé le fond. Cette enceinte limite les attaques par les petites limaces. Vous pouvez aussi couvrir le sol de paillis tout autour sans noyer le plant dans la couche organique. Retirez deux semaines après. chenilles de la noctuelle et les

Un chou pas bête à l’air marin Crambe maritima, le chou marin, est une plante vivace aussi décorative que comestible. Nos voisins britanniques le cultivent en rangs entiers pour en faire blanchir les pousses sous cloche opaque et les consommer comme des asperges. Les jeunes hampes florales se dégustent juste poêlées. Ce mets délicat demande toutefois de la patience, ce chou ne poussant que très lentement. Vous le trouverez en plant en godet ou à racines nues, chez les spécialistes de la vente par correspondance. Installez-le en terre légère, même très calcaire et sèche en été. Arrosez-le durant

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Lexique • Châssis froid : abri vitré non chauffé, haut de 50 cm, et où il peut geler en dessous de -3 °C à l’extérieur. • Port déterminé : type de tomate dont la croissance est limitée dans le temps, plus précoce et qui ne se taille pas, comme la variété ‘Roma’. • Troche : rejet typique chez l’ail et ses cousins, à la base renflée et formant ses propres racines.

tout le mois de juillet afin d’encourager sa végétation.

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l’essentiel Entretien Simple

en 10min

Arrosez les agrumes Ils repartent en végétation et tout se joue maintenant. Pour récolter de beaux citrons, reprenez les arrosages sans faute. La motte du sujet ne doit pas sécher en profondeur mais ressuyer entre deux arrosages. Ne laissez pas la base du pot tremper dans une soucoupe pleine en permanence. Effectuez un apport d’engrais en même temps, puis une fois par semaine jusqu’à la mi-septembre. Si le citronnier a perdu une partie de ses feuilles ou a poussé de façon désordonnée, taillez-le pour lui redonner un port régulier, en boule portée sur une tige. Installez-le dehors et au soleil à partir de la mi-avril, pas avant.

Bouturez les cassissiers C’est inratable et nécessaire tous les 10 ans. Coupez des extrémités de tiges avant qu’elles ne soient démarrées, ou qu’elles commencent à peine à débourrer. Plantez-les en les enterrant dans du sable qui devra rester humide. Six semaines plus tard, replantez-les en pleine terre, délicatement pour ne pas abîmer les racines. Arrosez-les bien.

Appliquez un badigeon Cette solution bio n’a jamais failli ! Enduisez l’écorce de vos arbres fruitiers, en particulier les cerisiers, pêchers et abricotiers, d’argile suffisamment diluée pour obtenir la consistance d’une peinture ou d’une pâte à crêpes. Ajoutez-y de la cendre de bois ou de la bouillie bordelaise si l’écorce est abîmée ou suinte. Noyez-en les anfractuosités à l’aide d’un gros pinceau.

Taillez les groseilliers Coupez peu mais bien pour récolter beaucoup. Raccourcissez les plus longues tiges d’un tiers environ afin de garder un port équilibré à l’arbuste. Ces déchets de taille peuvent se bouturer (comme les cassissiers, à gauche). Coupez aussi les brindilles mortes ou encombrant le cœur de la ramure. Enlevez les plus vieux, embrouillés, repérables à leur teint gris.

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La sélection Les bonnes feuilles Pour jardiniers de tous bords, du rêve, de l’info, du pratique…

25 mars C’est la date à partir de laquelle on peut espérer récolter les premières fraises ‘Ciflorette’, cultivées sous abri, bien sûr. kamtschatica ), à récolter dès cette année. • Dégagez le collet des jeunes pommiers envahis par l’herbe. Mémo • Plantez la vigne au pied d’un support, en orientant la tige vers ce dernier. • Taillez les gourmands de poiriers dès l’ouverture des premiers boutons. • Pulvérisez une bouillie cuprique sur les pêchers juste avant que les boutons ne s’ouvrent, contre la maladie de la cloque. • Appliquez une huile d’hiver sur les arbres sensibles n’ayant pas encore débourré, comme les cerisiers. • Nourrissez les framboisiers en sol très calcaire avec du compost, contre la chlorose. • Essayez la baie de mai ( Lonicera

© DR (X4)

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Une groseille à la saveur douce Moins acide que les variétés rouges, ‘Rose de Champagne’ a surtout l’avantage de bien venir en terre calcaire, ce qui n’est pas le cas de ‘Gloire des Sablons’, la variété rose la plus courante. ‘Rose de champagne’ se trouve en plant bio, ce qui ne gâte rien.

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Texte et photos : Christian Clairon sauf mentions contraires

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du p o t a g e r à l’ a ss i ett e

Le curcuma, une sacrée épice Cette plante rhizomateuse, indispensable à la composition du curry, est vénérée en Inde pour ses vertus culinaires, médicales, et tinctoriales depuis l’Antiquité. On l’adore désormais chez nous!

I ssu de pays de mousson, Curcuma longa, que l’on surnomme safran des Indes, n’apprécie que moyenne- ment nos climats marqués par l’hiver. C’est pourtant une belle plante aux feuilles larges lancéolées et qui peut atteindre jusqu’à un mètre de haut. Vous la cultiverez de préférence en pot. La chaleur de la maison lui suffit, mais il lui faut beaucoup de lumière pour s’approcher des conditions de son terroir natif. À la fin de l’hiver, procurez-vous des rhizomes soit auprès des jardineries, soit simple- ment dans des épiceries asiatiques. Dans ce cas, rincez les rhizomes à grande eau pour élimer la poudre anti-germinative parfois épandue sur ces produits. Commencez par les

faire germer dans des petits pots indi- viduels remplis d’un mélange de sable de rivière et de terreau. Évitez les excès d’eau Maintenez l’humidité du substrat, sans jamais laisser stagner l’eau dans la coupelle. Le pire ennemi du curcu- ma est l’eau en surabondance. À la levée, repiquez le plus beau plant dans un pot large (40 cm) et profond (30 cm) dans du terreau de qualité. En mai, vous pouvez installer votre pot à l’extérieur, à mi-ombre, sur la terrasse ou dans un massif faiblement exposé au soleil. La pousse est importante jusqu’en octobre. À ce moment, les tiges se dessèchent. Le curcuma rentre dans sa période de repos.

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Ses origines Curcuma longa vient du sud et du sud-est de l’Asie. Il est cultivé et considéré comme sacré en Inde depuis l’Antiquité. En Europe, Dioscoride, médecin grec du i er siècle, décrivait déjà ses vertus. Son usage tinctorial et médicinal se répand en Europe au xviii e siècle, avec la course des grandes puissances navales pour les épices. La récolte À l’automne, la végétation

Le geste du jardinier

sèche, videz le pot et prélevez les rhizomes. Lavez-les sous l’eau. Conservez en quelques- uns au sec et à l’obscurité afin de renouveler vos plants. Coupez et ébouillantez 3 minutes ceux destinés à la consommation. Faites-les sécher au four à 65 °C. Une fois secs, réduisez-les en poudre avec un moulin à café.

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Le curcuma est une vivace mais autant la considérer comme une annuelle. La plante se dessèche à partir d’octobre. La fausse bonne idée est de vouloir arroser plus en voyant les feuilles jaunir. À ce moment de son cycle naturel, le curcuma est très sensible au pourrissement. Un excès d’eau anéantirait votre plant. Le plus simple est de récolter les rhizomes et de recommencer l’opération en février prochain.

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Recette Velouté de fèves au curcuma Difficulté : simple Coût : bon marché Préparation : 30 min Cuisson : 15 min Ingrédients pour 4 gourmands :

La bonne cuisson Le curcuma résiste bien aux hautes températures. Vous pouvez donc l’utiliser pour réaliser vos fonds aromatiques. En début de cuisson à feu doux, incorporez le curcuma dans un peu de matière grasse, en compagnie d’oignons émincés ou d’ail. Cette base aromatique sera ainsi mieux diffusée sur les ingrédients que vous poserez dessus dans la cocotte ou le plat à four.

• 1 kg de fèves fraîches • 2 oignons blancs frais • 1 cube de bouillon de légumes • 1/2 bouquet de cerfeuil rincé et séché • 2 cuil. à soupe de St Môret (ou un autre fromage à pâte fraîche à la crème) • 1 cuil. à soupe d’huile d’olive • curcuma • fleur de sel, poivre du moulin •

25 C’est le nombre de kilos de curcuma produits chaque seconde dans le monde entier. Soit 800 000 tonnes tous les ans.

Le geste du cuisinier Prenez des précautions lorsque vous épluchez du curcuma frais. Son pouvoir colorant est très efficace. Les costumes des moines bouddhistes lui doivent leur jaune safrané. Prenez des gants pour gratter les rhizomes avec une lame de couteau. Puis rincez-les à l’eau froide. Avec un éplucheur, vous risquez de ne pas retrouver beaucoup de matière dans la casserole.

© Bagros / Photocuisine

1 : On épluche Écossez et pelez les fèves. Réservez les plus petites. Épluchez et émincez les oignons. 2 : Chauffe Marcel ! Faites revenir les oignons dans l’huile sur feu doux 3 minutes, ajoutez les fèves. Versez 40 cl d’eau et émiettez-y le cube de bouillon. Portez à ébullition 10 minutes sans couvrir. Ajoutez les 3/4 du cerfeuil dans le bouillon. Laissez cuire encore 3 minutes, puis mixez. 3 : Miam, c’est crémeux Ajoutez le fromage frais et mélangez. Mixez de nouveau pour lisser le velouté. 4 Le petit Jésus en culotte de velours Remplissez 4 verrines ou 4 petits bols de velouté. Parsemez de petites fèves crues, d’une pincée de curcuma et de quelques brins de cerfeuil.

© Madeleine Steinbach - stock.adobe.com

Les bonnes associations Le curcuma s’accommode de tout, même de desserts, qu’il sublime par son côté légèrement poivré. Il parfume les légumes, le riz, les viandes blanches. Il rentre dans la composition des masalas indiens, du carry réunionnais, du ras el hanout maghrébin. Les partisans de la cuisine du monde ne peuvent s’en passer.

Janvier Février Mars Avril

Mai

Juin Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

Récolte Plantation Mois

Texte : Éric Prédine

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Délicatement vôtre PEU DE PLACE NE SIGNIFIE PAS NÉCESSAIREMENT AUSTÉRITÉ. CRÉATIVITÉ ET COMPRÉHENSION DE L’ESPACE, DE SES LIMITES COMME DE SES POSSIBILITÉS, PEUVENT TOUT CHANGER. LA PREUVE EN ÎLE-DE-FRANCE AVEC ISABELLE GIRAUD ET SES 200 M 2 DE DÉLICATESSE ET DE JUSTESSE VÉGÉTALES…

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1. En avril-mai, c’est la floraison des tulipes : au premier plan, des Fleur de lys ‘Burgundy’ et Triomphe ‘Victoria’s Secret’; près de la clôture, des Triomphe ‘Alibi’ qui voisinent avec des Euphorbia x martinii et E. x martinii ‘Ascot Rainbow’. 2. Les tulipes Triomphe ‘Alibi’ arrivent dès que les hâtives déclinent. Elles se naturalisent très bien et reviennent régulièrement en place. Isabelle recommande. 3. Miss Gribouille aimait bien cette boule de buis. Mais ça, c’était avant la pyrale…

1 2 C ’est un jardin de poche, quelque part dans le sud des Yvelines. Un lieu intime, un peu secret, qui ne se visite pas pour l’instant. C’est le terrain de jeu(x) d’Isabelle Giraud… On vous sent passionnée de jardin. Comment pouvez-vous vous contenter de 200 m 2 ? Probablement parce que je n’ai pas bien le choix! Nous sommes en région parisienne et le prix de l’immobilier est un facteur souvent limi- tant. Je voulais absolument un jardin, ce n’était pas négociable. Après, la taille importait peu… D’où vous vient cette envie de jardin? Du Berry, sans aucun doute, et du Boischaut Sud, plus précisément. C’est ma région natale,

Il faut passer du temps

au jardin tous les jours,

même un petit peu!

j’y ai vécu entourée de jardins, ceux de mes parents et de mes grands-parents. C‘est dans mon ADN. On parle là de jardins vivriers, bien sûr, mais ma mère n’a jamais hésité à planter des fleurs au milieu des légumes, bien avant que ces associations ne deviennent une sorte

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de mode. Et quand nous avons acheté dans la région parisienne, j’ai commencé par cultiver mon petit potager. Vous aviez une idée précise de ce que vous vouliez faire ? Je ne pensais pas avoir un jour un jardin aussi fourni en vivaces. Un potager, des fruitiers, des fleurs campagnardes, oui. Les vivaces sont venues progressivement. Au gré des lectures de magazines ou de livres, de navigations sur les réseaux sociaux et de visites de jardins. Le jardin Plume, par exemple, un de mes préférés à ce jour, m’a beaucoup influencée. Ainsi que le jardin personnel d’André Ève, à Pithiviers. On le connaît pour les roses, bien sûr, mais c’était aussi un sacré paysagiste qui utilisait parfaite- ment les vivaces, notamment dans sa façon de traiter les bordures. J’aime aussi beaucoup intégrer au jardin des structures en bois,

1. Isabelle aime les décos mêlant le métal, l’osier et la terre cuite. 2. La terrasse a été pensée pour assurer à la fois une présence végétale près de la maison dès la sortie de l’hiver et un coin fraîcheur quand il fait chaud. 3. Un plat à tarte recyclé en «écriteau à pensées jardinières», voisine avec un pot en zinc. 4. Un rang de fraisiers dans le bac de culture. Devant, ail et oignon encerclent une roquette sauvage.

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comme on peut en trouver par exemple dans les jardins médiévaux du prieuré Notre-Dame d’Orsan, dans… le Berry! Revenons à la taille de votre jardin : comment vous accommodez-vous de ses contraintes ? Tout se joue au départ, dans le choix de l’em- placement et la prévision de la taille que va atteindre ce que l’on pense planter. Partant de ce principe, on peut même s’autoriser quelques fantaisies. Ainsi, j’ai deux fruitiers, un mirabellier et un pommier de plein vent, dans mon petit espace, ce qui n’est pas classique. J’ai choisi des variétés autofertiles pour avoir des fruits sans être obligée de planter un second sujet. Et ensuite, j’ai pensé mes petits massifs de vivaces autour de ces fruitiers. Le problème, c’est que plus on en a, plus on en veut. Et là, en effet, la taille du jardin peut devenir un souci, je vous l’accorde!

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L’HISTOIRE DU JARDIN

surtout du temps à observer son jardin, pour le comprendre. « Notamment car la région est assez ventée, ce qui permet certaines choses, en interdit d’autres et en impose d’autres encore. » Les maisons voisines, un peu proches, dictent la plantation de deux haies : une fleurie, côté rue ; l’autre avec des persistants, pour ménager un petit cocon d’intimité. Limitée par la taille (200 m 2 ), Isabelle ne l’est pas, en revanche, dans ses envies et dans sa créativité. Et cela fait 15 ans que ça dure…

Un vague terrain – pour ne pas dire un terrain vague ! –, une pelouse en fin de vie et un cabanon effondré. Voilà ce qu’Isabelle Giraud et son compagnon ont acheté avec leur maison, à la fin 2004. «Mais il y avait quand même un bosquet de lilas, précise Isabelle. Ainsi qu’un cornouiller et un weigélia. Et, gros point positif, un Lonicera fragrantissima. » Il lui était inconcevable de ne pas avoir de jardin. La première année, il n’était « que » potager, atavisme berrichon oblige ! Elle passe

Mon leitmotiv? Allier les dimensions vivrière et ornementale au jardin

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MON REGARD DE JARDINIÈRE

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1. Le «massif de l’auge », comme tous les massifs conçus par Isabelle, a pour fonction de casser le côté un peu trop rectangulaire de son jardin. En cheminant entre eux, on peut admirer des tulipes Fleur de lys ‘Burgundy’ et Triomphe ‘Victoria’s secret’( 1 et 2 ), une décoration en osier home-made, dont la forme rappelle celle du buis voisin ( 3 ), avant de gagner le potager, délimité par la clôture ( 4 ). 2. L’auge qui donne son nom au massif est surplombée par des Euphorbia x martinii ( 1 ). Elle est plantée d’un coussin de couvre-sol : Cotula hispida ( 2 ) et Sedum spathulifolium ‘Purpureum’ ( 3 ) en damier et, au centre, Armeria maritima purpurea ( 4 ). À gauche, des pieds de serpolet ( 5 ) complètent l’ambiance rocailleuse méditerranéenne. On plante des arbres, on gagne de l’ombre et donc, de la vie…

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MES PLANTES VEDETTES

Elle n’a pas à rougir de la comparaison tant le feuillage panaché, doré et lumineux de cette aromatique en fait une plante aussi belle en ornement que bonne en cuisine. 3. Ne vous fiez pas à l’impression de délicatesse que renvoie sa douce couleur de lavande : ce Phlox divaricata est un costaud ! Il a résisté à toutes les

grosses chaleurs de ces dernières années. Une fiabilité qui le rend hautement recommandable comme plante de bordure. 4. Délicatesse, originalité, couleurs des fleurs, discrétion du feuillage : le narcisse ‘Reggae’ a presque tout bon. Presque, seulement, car il est parfois un peu difficile à fidéliser au jardin.

1. La tulipe Triomphe ‘Alibi’ est un véritable « couteau suisse printanier » ! Elle fleurit en avril-mai, est idéale dans les grands massifs, les jardinières ou les bordures, et ses grosses fleurs la rendent parfaitement adaptée à la confection de bouquets. What else ? 2. La sauge officinale ‘Aurea’ est plantée au milieu de plantes vivaces.

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MES BONNES IDÉES D’AMÉNAGEMENT

Mon astuce potagère

Ma mangeoire à oiseaux Je veux de la légèreté

Des carottes plantées entre deux tuiles faîtières dans un substrat adapté : cette technique médiévale, vue au jardin du Prieuré d’Orsan, permet à Isabelle d’avoir de belles carottes, aux racines longues et bien droites, alors que son terrain argileux le lui interdirait. J’obtiens de super-carottes

Ce mobile, construit à l’aide d’un simple cintre et de grillage à poules, a été détourné en mangeoire à oiseaux. Lesté par de petits pots en terre cuite, il permet de marier plusieurs matériaux – une des passions d’Isabelle – sans perdre en originalité ni en légèreté.

TOUTES LES INFOS SUR LE JARDIN D’ISABELLE

Lieu : non loin de Dourdan, au sud des Yvelines. Climat : tempéré chaud, sans saison sèche, jusqu’à présent, du moins ! Sol : argileux, très lourd. Surface : 200 m 2 , « un véritable jardin de poche ! » Entretien : taille des haies chronophage en fin de saison. En pleine saison, le potager est assez demandeur. Sinon, Isabelle

laisse les massifs vivre leur vie. Nettoyage classique en fin d’hiver. Visites : pas de visite pour le moment. Vous pouvez vous consoler en allant sur Facebook et Instagram.

Cherchez les pages « Jardinement vôtre ».

Renseignements : contact également sur Facebook et Instagram. Réponse assurée, selon le travail au jardin.

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Mon hôtel 5 étoiles

Mes potées déco

Je favorise la biodiversité

J’aime les mélanges

Matières différentes (zinc pour le seau, bois pour le tipi) et végétaux complémentaires, en tailles comme en couleurs (la petite Viola cornuta et le volubile lierre panaché) : ou comment l’hétérogénéité – maîtrisée – permet aussi d’agrandir le jardin en le diversifiant.

Double recyclage pour ce petit hôtel à insectes sans prétentionmais tout à fait efficace : de matériaux (les chutes de planches) et de taille du jardin (arbustes à moelle). 5 étoiles à n’en pas douter puisque les abeilles solitaires y logent à l’année !

MES 3 BONNES ADRESSES DE JARDIN À VISITER

1 Les jardins de Sonja Le superbe jardin privé de la paysagiste Sonja Gauron : 3000 m 2 aux d’ambiances multiples. C‘est pour moi un lieu de contemplation mais également d’inspiration. Les Jardins de Sonja, au Perray-en-Yvelines (78). www.jardinsdesonja.fr

2 Le petit jardin de Saint Fiacre Cet adorable petit jardin privé fait la part belle aux roses, aux vivaces et à la décoration jardin. Ouvert à la visite, notamment lors des journées Secrets de Jardins en Essonne. Le petit jardin de Saint Fiacre, à Auvers- Saint-Georges (91). lepetitjardindesaintfiacre.over-blog.com

3 Les jardins du château de Maintenon

Ces jardins à la française, restaurés en 2013 selon les plans de Le Nôtre, offrent une belle perspective sur le château et l’aqueduc inachevé de Vauban. À découvrir lors des Tulipiades. Les jardins du château de Maintenon (28), www.chateaudemaintenon.fr

Texte et photos : Greenfortwo Media

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u ne e nv i e, un e s o l u ti o n

Je veux plein de nuances de vert Les feuillages restent attrayants plus longtemps que les fleurs. Leurs formes et leurs nuances permettent de composer un massif reposant et qui dure. Cette scène peut vous servir de base pour un décor luxuriant et dépaysant au bord de la terrasse ou dans un patio.

M iser sur les feuillages, c’est assurer un décor que vous ne retrouverez dans aucun jardin et ce, pour de nombreux mois. Quelques fleurs, bien sûr, ne sont pas exclues. L’écrin de verdure les sublimera. Beaucoup

passent l’hiver dehors sous cli- mat doux ou continuent à jouer leur rôle décoratif l’hiver dans la maison, comme des plantes d’in- térieur. Au printemps, tout ce petit monde se retrouve dehors pour un été en plein air.

de plantes rustiques (résistantes au gel) possèdent des feuillages attrayants. L’exotisme à la rescousse Mais les plus spectaculaires viennent de plantes exotiques qui

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Exotisme express Amples et de croissance rapide, les feuillages de l’alocasia et de la fougère arborescente donnent la touche exotique à cette composition installée à mi-ombre au pied d’un grand conifère.

Un camaïeu à entretenir à l’année Au printemps Rempotez les tubercules de colocasia en avril pour les faire démarrer sur un radiateur. Attendez la fin des gelées (« saints de glace ») pour installer les frileuses dehors. En été Arrosez. Ôtez les feuilles tachées ou fanées. Pas d’eau froide sur les jeunes frondes des fougères ou colocasias. Un paillage de tontes entretient la fraîcheur et la richesse du sol. En automne Juste avant les premiers froids, placez la fougère (en pot) près de l’abri où elle sera rentrée dès qu’il gèle. Laissez faner les colocasias et récupérez les tubercules pour les remiser en cave, dans de la sciure sèche. En hiver La fougère préfère une véranda ou même un garage peu éclairé mais hors gel, durant les quelques semaines de gel hivernal. Laissez-la dehors le plus possible le reste du temps, toujours bien abritée.

© GAP Photos//Mark Bolton

Quelques plantes bien choisies donnent une impression de jungle L’idée en plus Des arbres recépés Les paulownias, les ailanthes ou

encore le Toona ‘Flamingo’ (ci-contre) pourraient faire partie de ce genre de scène en étant retaillés près du sol chaque printemps. Ils développent alors des pousses vigoureuses produisant des feuilles un tiers plus grandes. Cette opération, nommée « recépage», est simple à réaliser.

© GAP Photos//Fiona Rice

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u ne e nv i e, un e s o l u ti o n

Les plantes en scène Ce massif est dominé par une fougère arborescente et un colocasia (oreilles d’éléphant), deux plantes gélives abritées durant l’hiver. Presque toutes les autres restent en place toute l’année.

1 Oreilles d’éléphant ( Colocasia esculenta ) 2 Agapanthe ( Agapanthus umbellatus ) 3 Acanthe ‘Hollard’s Gold’ ( Acanthus mollis ‘Hollard’s Gold’) 4 Aeonium vert ( Aeonium arboreum ) 5 Hosta hybride ( Hosta x hybridus ) 6 Euphorbe petit- cyprès ( euphorbia cyparissias) 7 Heuchère ( Heuchera ‘Dark Secret’) 8 Fougère arborescente ( Dicksonia antartica )

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© stock.adobe.com

Les mains dans la terre Vous pouvez planter cette scène dès maintenant si vous suivez bien ces quelques conseils.

arborescente et le colocasia, puis les autres plantes en opposant les formes variées. Étagez la végétation pour que les plus petites plantes habillent le pied des plus grandes. … et toutes les autres La densité des plantes doit être importante pour un effet luxuriant. Plantez-les proches les unes des autres, le sol riche en humus leur permettra de pousser sans souci durant la saison. N’hésitez pas à transplanter des sujets qui poussent déjà dans votre jardin ou à acclimater pour l’été certaines autres plantes d’intérieur qui adoreront passer l’été en plein air. Avant l’hiver, protégez la fougère si vous ne la rentrez pas.

Préparez le sol Épandez 20 cm de compost demi-mûr. Incorporez légèrement au sol une première fine couche, puis étalez le reste. Arrosez pour saturer d’eau puis laissez reposer avant de planter. Sortez les plantes qui ont passé l’hiver à l’abri Qu’elles aient hiverné en serre ou dans la maison, acclimatez- les au froid une fois le gel passé. Ne les placez pas en plein soleil, mais d’abord à l’ombre, puis quelques heures matin ou soir.

Plantez les deux plantes clefs Installez d’abord la fougère

© GAP Photos/

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1 Pour le spectacle Oreilles

4 Pour le graphisme Aeonium vert

7 Pour la couleur

Heuchère ( Heuchera ‘Dark Secret’) La couleur sombre est insolite et rappelle celle des plantes d’intérieur (cordyline et misères

d’éléphant ( Colocasia esculenta ) Développement très rapide à partir d’un corme ue l’on trouve facilement dans les épiceries exotiques (c’est ce que l’on appelle le « taro », courant dans les régions tropicales), ou sous forme de jeune plante dans les jardineries. On le désigne aussi sous l’appellation de gouet comestible ou encore de chou de Chine. C’est une grande vivace de sol détrempé. Il existe des variétés à feuilles jaunes, noires, panachées ou à tiges roses, très spectaculaires. On conserve les cormes en hiver comme ceux des cannas. 2 Pour le bleu Agapanthe

( Aeonium arboreum Une plante grasse qui aime la fraîcheur en été (et aussi en hiver, mais à l’abri du gel). L’un

de ses lieux de prédilection est San Francisco, où elle reste dehors à l’année et forme des rosettes impressionnantes de plus de 40 cm de diamètre. Elle peut être repiquée pour quelques mois en pleine terre. On la multiplie facilement en bouturant des extrémités de tige. 5 Pour la lumière Hosta hybride ( Hosta x hybridus ) Il existe une multitude de formes et de couleurs qui ne vous donneront que l’embarras du choix. Les plus grandes peuvent mesurer 1,20 m de haut et de

également plantées sur le bord, plus à gauche). Elle est pourtant très robuste et pousse vite, donnant un effet immédiat et pour plusieurs années. 8 Pour la dentelle Fougère arborescente Imposante avec son « stipe » qui évoque un tronc soutenant une belle couronne de feuilles ciselées. Pour qu’elle pousse bien, ce stipe doit rester humide. Gardez-la dans un grand pot enterré l’été, pour la rentrer en hiver. ( Dicksonia antartica )

( Agapanthus umbellatus ) Un bouquet de boules bleues

large, avec des feuilles dignes de plantes tropicales alors qu’elles résistent à -30 °C. 6 Pour l’effet mousse Euphorbe petit-cyprès

s’épanouit en juillet et en août sur des tiges nues

Le saviez-vous ? Il existe une autre fougère

au-dessus d’un bouquet de feuilles allongées. Certaines variétés à feuilles étroites sont robustes et passent l’hiver dehors sans encombre. Celles à feuilles larges et persistantes doivent être abritées du gel. 3 Pour la présence Acanthe

arborescente, Cyathea australis . Elle est plus difficile à trouver, mais dix fois plus facile à conserver que Dicksonia antartica. Elle se rentre en hiver à la maison comme une simple plante d’intérieur et ne demande ni lumière excessive ni humidité permanente.

( Euphorbia cyparissias )

Le feuillage bas, bleuté et moussu au premier plan, est celui d’une

( Acanthus mollis ‘Hollard’s Gold’) Une variante à feuilles toutes dorées de cette belle

© GAP Photos//Victoria Firmston

euphorbe qui, chaque printemps et chaque été, forme un ravissant tapis couvre-sol. Elle produit ensuite, de la fin du printemps jusqu’à l’été, une masse d’inflorescences jaune-vert très lumineuses. Cette plante très rustique, à la végétation basse et puissante, demande beaucoup de place car elle s’étend vite. Elle appréciera des compagnes aussi exubérantes qu’elle, une exposition très ensoleillée et un sol drainé.

à retenir

• La luxuriance s’obtient grâce à la promiscuité et à la diversité des feuillages. • Déclinez les teintes et nuances de vert, du jaune ou pourpre. • Les feuillages panachés donnent une touche d’exotisme plus marquée. • Mélanger plantes tropicales et plantes rustiques permet des combinaisons insolites et inédites.

méditerranéenne. Si elle ne manque pas d’eau en été, sa végétation ne s’arrête pas, et elle produit sans cesse de belles grandes feuilles d’un très beau jaune verdâtre très lumineux. Cette acanthe possède l’une des plus belles nuances de vert.

> Plus d’infos pour créer un massif de vivaces sur detentejardin.com

Texte et photos : Thierry Lavigne sauf mentions contraires

> Carnet d’adresses p. 82

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