DJA_150_
contre
JEAN-JACQUES DERBOUX, jardinier paysagiste à Montpellier, jeanjacquesderboux.fr
© AdobeStock
En début d’été, un paillage va espacer les arrosages toujours copieux pour que les racines descendent en profondeur. En ce qui concerne l’arrosage goutte-à-goutte, s’il a son utilité sur la terrasse ou au balcon pour les végétaux hors-sol ou les scènes exotiques aux végétaux appréciant un sol frais, voire humide, on peut s’en passer au jardin. Car ça suffit de voir du plastique partout ! Ce n’est pas naturel. Il vaut mieux placer des robinets à des endroits stratégiques pour brancher le tuyau ou remplir l’arrosoir. On arrose ainsi de façon adaptée en fonction de l’état de la plante, de la météo. compatible avec une vision naturelle et durable du jardinage. • On rend les végétaux dépendant d’un système qui peut dysfonctionner (programmation, tuyau ou goutteur qui se bouche…) avec des pertes végétales à la clé. • On risque un arrosage uniformisé, qui n’est pas adapté à chaque plante et aux conditions météo. Le bon équilibre : • Installer le goutte-à-goutte après avoir ciblé les réels besoins et pris le temps de choisir un système adapté au contexte.
L’arrosage goutte-à-goutte est le contraire de l’arrosage profond que je préconise pour des plantes résistantes. Il entraîne un enracinement superficiel qui les rend sensibles à la sécheresse et à l’arrachage lors de vents violents. Il suffit qu’un tuyau ou un goutteur se bouche et on ne s’en rend compte que lorsque la plante dépendante du goutte-à-goutte grille et meurt de soif. La durée de vie des haies bénéficiant d’un arrosage goutte- à-goutte est énormément écourtée. Encore une fois, il faut aller vers une réelle autonomie des végétaux en s’inspirant de la nature.
© DR
Avant d’évoquer l’arrosage goutte- à-goutte, je souhaite revenir sur des notions essentielles du jardin sans arrosage. Il faut se rapprocher le plus possible de la nature par le choix de végétaux adaptés à la sécheresse, à la région et au sol. Il faut planter au bon moment (aux premières pluies importantes de fin d’été ici dans le Sud méditerranéen) de jeunes végétaux, si possible présentés dans des contenants anti-chignon, et arroser copieusement à la plantation.
Un micro-arrosage utile dans certains cas
à retenir
Pourquoi on est pour : • On gagne du temps sur l’arrosage et le désherbage. • Les économies d’eau sont réalisées par un arrosage précis, sans excès car le sol absorbe en douceur. • On est tranquille pendant les vacances. • C’est la solution idéale pour les potées et pour les plantes qui aiment un sol frais. Pourquoi on est contre : • L’enracinement souvent superficiel fragilise les plantes face à la sécheresse et au vent. • L’apport de matières plastiques est peu
De nombreux accessoires existent pour augmenter l’efficacité de l’arrosage. Visitez les pages web riches en conseils des spécialistes de la micro-irrigation. • Le réserver pour les plantes hors-sol, les zones de fraîcheur du jardin, les légumes soiffards du potager. • L’envisager comme une solution temporaire, d’un ou deux ans, le temps de l’installation d’une haie ou d’un massif de vivaces. • Garder toujours le contact avec les
plantes pour adapter le débit des goutteurs et mieux repérer d’éventuels dysfonctionnements.
Texte : Armelle Robert
juillet/août 2021 - www.detentejardin.com • 63
Made with FlippingBook Digital Publishing Software