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Que choisir. Le magazine de la distribution alimentaire Linéaires a comparé d’autres produits bio vendus en grande surface classique et enmagasin spécialisé: le jambon blanc et la farine sont respectivement 11 % et 36%moins chers chez Biocoop que chez Leclerc; le prix d’un plat «aubergine-soja- orge» de 250 grammes chez Naturalia est 18%moins élevé que celui du Monoprix voisin. Outre lesmagasins spécialisés, les circuits courts ont le vent en poupe: depuis 2001, quelque 2000 associations pour lemaintien de l’agriculture paysanne (AMAP) alimentent 100000 foyers. Lesmagasins de producteurs, les coopératives et la vente en direct à la ferme sont aussi en expansion.Autre solution, très pratique: les plateformes en ligne telles que La Ruche qui dit oui!, le Comptoir local ou les drives fermiers. Producteurs et consommateurs y sont mis en relation, avec l’avantage de pouvoir réserver uniquement les produits que l’on a envie de cuisiner, sans engagement de récurrence.

À Montlouis-sur-Loire (37), des membres de Fermes d’avenir préparent une livraison.

publiée par l’Insee, en décembre 2017. Grâce à des prix de vente légèrement supérieurs, des économies réalisées sur les intrants

de synthèse et la vente en circuit court, l’agriculture bio est plus rentable que le conventionnel, et parfois de loin: pour les viticulteurs bio, le chiffre d’affaires moyen est de 17000 euros par hectare – 46 % de plus qu’en conventionnel –, même si les frais de personnel y sont une fois et demie supérieurs.

16% des Français consommaient des produits bio chaque jour en 2017, contre 10% en 2015. Source: baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, agence Bio/CSA Research, février 2018.

F MIEUX RÉMUNÉRER LES AGRICULTEURS Le point commun de toutes ces solutions, c’est que le bio vaut largement son coût. En premier lieu pour les agriculteurs. Maxime de Rostolan, fondateur de l’association Fermes d’avenir, ingénieur et entrepreneur

F MODIFIER SA CONSOMMATION Pour Maxime de Rostolan, le coût du bio ne doit pas être un frein: « Les consommateurs ont oublié ce qu’est le prix juste à payer pour leur alimentation. Sa part dans le budget des ménages était de l’ordre de 30%dans les années 1960. Si elle est descendue à 13% aujourd’hui, c’est au détriment des producteurs et de l’environnement. Les consommateurs doivent accepter de réajuster légèrement leur budget: cela vaut le coup pour leur santé, pour les agriculteurs et pour la planète! En diminuant sa consommation de viande de 20%et en limitant le gaspillage, on peut tout à fait passer à une alimentation bio sans augmentation de budget. » À bon entendeur…

dans l’agroécologie et la permaculture, le rappelle: « Le modèle de l’agriculture conventionnelle est subventionné à hauteur de 10 milliards d’euros par an, occasionnant une véritable distorsion de la concurrence avec l’agriculture biologique et les méthodes plus en phase avec la nature et le temps long. Pourtant, d’un côté, on a des agriculteurs conventionnels gagnant pour un tiers d’entre eux moins de 350 euros par mois, surendettés, engagés dans des dynamiques auxquelles ils peuvent difficilement renoncer, et, de l’autre, des agriculteurs qui arrivent à gagner 2000 euros de salaire par mois en agriculture bio et locale. » Un discours validé par l’étude Les acteurs économiques et l’environnement

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