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commerçant de Nancy, au sud de la place Stanislas, illustre aussi la floraison de l’Art nouveau dans le bâti à usage marchand. « À la fin du xix e siècle, les progrès tech- niques autorisent des struc- tures portantes métalliques
L’art nouveau s’invite dans le décor urbain avec (photos de gauche à droite): l’ex-graineterie Génin, le siège de la BNP Paribas et celui de la chambre de commerce et d’industrie.
de Joseph Janin, des menuiseries d’Eu- gène Vallin et des peintures de Victor Prouvé. Dans l’escalier, le monumental vitrail Roses et mouettes, signé Gruber, exposé comme une œuvre d’art, hyp- notise par sa couleur bleu cobalt. Plus loin, à mi-chemin entre la maison Ber- geret et le musée de l’École de Nancy, le parc de Saurupt compte une dizaine de maisons Art nouveau disséminées le long de rues arborées. Les grilles en fer forgé et les garde-corps des mai- sons rivalisent de torsades et d’entre- lacs. « Émile André, un des plus fameux architectes de l’Art nouveau à Nancy, est intervenu sur ce lotissement chic », expliqueNadiaHardy, devant une de ses créations, la villa Les Glycines. « Notez l’inspiration médiévale de la fenêtre, avec son excroissance néogothique. » Allure hispano-mauresque? Lignes japonisantes? Les esprits rêveurs y verront aussi une touche fantasmago- rique. Quelle que soit l’interprétation, le talent d’Émile André pour faire vivre les façades selon un principe d’asymé- trie est évident. Tout près, la Villa Mar- guerite, rue du Colonel-Renard, arbore des encorbellements à la menuiserie très travaillée. La conciergerie du parc, rue des Brice, quant à elle, évoque une ancienne chaumière que l’on dirait tout droit sorti d’un conte.
UN ART… COMMERCIAL Nous poursuivons notre promenade artistique. Rue Félix-Faure, de glo- rieux hortensias roses et mauves dépassent de grilles stylisées. La voie collectionne les demeures Art nouveau, plus modestes toutefois que celles de Saurupt. L’architecte César Pain a signé plusieursmaisons, dont LesClématites. On succombe au charme des fresques murales, où s’enchevêtrent arbres fruitiers et fleurs généreuses, tandis que des briques émaillées distillent leurs touches colorées. Le quartier
qui offrent de nouveaux horizons architec- turaux. On peut ouvrir de grandes baies, doter les magasins de longues vitrines », explicite Nadia Hardy. Rue Raugraff, l’œil averti remarque la devanture au décor en bois, sculpté de courbes élé- gantes et de plumes de paon, exécutée par Eugène Vallin pour un ancien grand magasin. Rue des Dominicains, Louis Majorelle a laissé sa griffe à la phar- macie du Ginkgo, mettant en scène des plantes médicinales que l’on retrouve aussi dans les moulures du plafond.
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Rue Saint- Dizier, l’immeuble Henri Aimé, devenu celui de la Société générale, a été dessiné par Biet et Vallin, architectes-
phares de l’Art nouveau.
www.detoursenfrance.fr / Avril 2020 / 222
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