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84 CITY BREAK NANCY
en ailes de papillon, ne laissaient per- sonne indifférent. Cet ensemble créé par l’ébéniste Louis Majorelle, grande figure de l’École de Nancy, vient de retrouver son cadre initial en même temps que la réouverture de sa villa révélant un intérieur rénové. Quelques centaines demètres au nord du musée, des cheminées stylisées, coiffées de mitres en grès flammé, annoncent la fameuse villa. Le vaste jardin a disparu et la maison semble étouffer derrière ses grilles mais elle n’a rien perdu de sa superbe. Autrefois située près de ses ateliers, la maison de Louis Majorelle est pensée par son propriétaire comme un « show-room ». « Le mobilier était photographié et repro- duit dans des catalogues. On pouvait tout acheter, sauf la chambre à coucher qui n’était pas dévoilée », éclaire Valé- rie Thomas. En 1898, l’ébéniste confie la réalisation de sa maison à un jeune architecte, Henri Sauvage. Une nature gorgée de vie semble grimper sur la façade avec des gouttières en fonte vert d’eau, ornées de feuilles. À l’intérieur, des huisseries et une spectaculaire cheminée en grès flammé aux formes organiques, des peintures aux pochoirs où s’épanouissent des monnaies-du- pape, fleurs qui courent aussi sur les vitraux de Gruber… La Villa Majorelle s’impose comme le manifeste de l’Art nouveau nancéien. Fermée pour réno- vation en 2016, elle a rouvert ses portes au public depuis la mi-février et pré- sente l’ensemble de ses espaces, avec son mobilier d’origine. LA VILLA MAJORELLE, UN MANIFESTE ARTISTIQUE
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Dans la maison Bergeret, embellie par le vitrail Roses et mouettes, de Jacques Gruber. Ci-contre: La villa Majorelle, labellisée « Maison des illustres ». Près de cent pièces, mobilier, peintures et objets d’arts, provenant du musée de l’École de Nancy, y sont présentées.
DU MOBILIER À L’ARCHITECTURE
Ailleurs dans la ville, de nombreuses demeures et des commerces témoi- gnent de la vitalité du mouvement artistique. À la fin du xix e siècle, l’in- dustrialisation de la Lorraine a favorisé l’émergence de mécènes et de com- manditaires qui se piquent de moder- nité. Ainsi, la maison de l’imprimeur Albert Bergeret, aujourd’hui occupée par lesservicesde l’universitédeNancy, rue Lionnois, affiche un concept d’art total, avec des ferronneries de Majo- relle, des vitraux de Jacques Gruber et
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