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METZ C I T Y B R E A K
Il y a dix ans, l’ouverture du Centre Pompidou-Metz braquait les projecteurs sur la préfecture mosellane. La ville s’est découvert une vocation touristique amplement justifiée par son patrimoine qui balaie du xviii e jusqu’au xx e siècles, une grandiose cathédrale et un certain art de vivre permis par les rives bucoliques de la Moselle et de ses bras. Flânerie documentée en compagnie de l’historienne d’art, Christiane Pignon-Feller.
T E X T E D E F L O R E N C E D O N N A R E L – P H O T O G R A P H I E S D E B E R T R A N D R I E G E R
Photos de la page de gauche: Place d’Armes, avec la cathédrale Saint- Étienne ( xiii e siècle, en haut) et l’hôtel du Parlement ( xviii e siècle, en bas). Deux monuments qu’illumine le jaune d’or de la pierre de Jaumont. Metz a reçu, en 2011, le label « Ville d’Art et d’Histoire », distinguant sa démarche de restauration et de valorisation du patrimoine ancien. Ci-contre: La place Saint-Louis. Il règne un petit air de Sud, insufflé par les banquiers italiens qui, jadis, y tenaient office. Toits bas, murs- écrans, maisons alignées et soudées les unes aux autres voulaient afficher la richesse de leurs occupants.
Feller, docteur en Histoire de l’art. « Au xviii e siècle, on lui greffe un portail de style classique… qui sera rasé après l’annexion de Metz par les Allemands. Férus de Viol- let-le-Duc, ils lui préfèrent le portail de style gothique qui s’élève devant nous », précise notre guide, avant de nous entraîner à l’intérieur du monument en pierre de Jaumont. Les autres effets de surprise? Une spectaculaire hau- teur sous nef (près de 42 mètres) et une très riche collection d’art verrier, du xiii e au xx e siècles. Parmi les vitraux, il faut chercher ceux de Chagall dans le tran- sept Nord et le déambulatoire, pour se faire happer par son univers onirique, comme dans le vitrail de la Création, d’un jaune éclatant.
10H30 – GRENIER À GRAINS ET PLACE AVEC ARCADES Autour de la cathédrale, la ville médiévale s’est étendue sur la col- line Sainte-Croix, sur les fondations d’un oppidum celte et d’une cité gallo-romaine. Une échauguette ici, une fenêtre à meneaux plus loin… Les détails sont bavards. Près du musée de la Cour d’Or, un bâtiment crénelé avec des contreforts cache un ancien grenier à grains. Rue des Trinitaires, il faut lever les yeux pour découvrir la tour médiévale qui coiffe l’hôtel parti- culier Saint-Livier, aujourd’hui siège du Fonds régional d’Art contemporain de Lorraine. Plus au sud, l’axe En-Four- nirue – soit Fourni(l)-rue – évoque les
JOUR 1
9H – LE MIRACLE DE LA CATHÉDRALE
De loin, son profil élancé et ses nuances jaunes ne peuvent qu’aigui- ser la curiosité: notre visite commen- cera par la cathédrale Saint-Étienne, sur lacollineSainte-Croix. Quandellese développe au Moyen Âge, l’architecture gothique ambitionne d’apporter plus de lumière à l’intérieur des édifices reli- gieux. Défi relevé à Metz, où la surface et la hauteur des verrières frappent au premier regard. « Les dirigeants de la ville vont imprimer leurs marques sur le sanctuaire », expliqueChristianePignon-
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www.detoursenfrance.fr / Avril 2020 / 222
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