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C I T Y G U I D E

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Sur le quai Jauréguiberry, les façades étroites et hautes témoignent de l’urbanisation de la ville qui, au XVII e siècle, dut faire face à une explosion démographique tout en respectant la contrainte de ses remparts et les consignes de Vauban, qui interdit toute construction hors les murs.

F A Ç A D E S É T R O I T E S E T H A B I T A T S « S O U S D E U X C L É S »

Depuis les quais de la Nive, la carte postale bayonnaise se dévoile : les maisons étroites en pierre grise alternent avec de hautes façades à pans de bois aux volets peints en rouge, vert ou bleu. «À l’origine, les Bayonnais badigeonnaient les colombages de leur maison avec du sang de bœuf pour les protéger des intempéries. Le rouge est alors devenu la couleur de référence.» À partir du XVII e siècle, la population croissante oblige Bayonne, enserrée dans ses remparts romains, médiévaux et Renaissance, à s’élever en hauteur et à se densifier. «La largeur de 5 mètres devient la taille réglementaire des habitations. Les maisons vont alors se mesurer par leur profondeur, à l’exemple de la maison Moulis», explique Sophie Lefort face à la superbe bâtisse Renaissance, à l’angle du quai Jauréguiberry et de la rue Port-de-Bertaco. Façades étroites et parcelles tout en longueur, une contrainte architecturale à l’origine d’un habitat

passer de la cuisine aux toilettes, il faut emprunter la cage d’escalier !», ironise Sophie Lefort . C ACH É S DE RR I È R E L E S MURS Dans la rue Port-Neuf, la très réputée maison Cazenave possède, outre ces délices chocolatés, un exemple parfait de ce patrimoine architectural. Sa cage d’escalier du XVII e siècle, couleur sang de bœuf, étagée sur trois niveaux, est l’une des plus anciennes de Bayonne. Un autre escalier d’un style plus récent est visible à travers une verrière dans la ruelle adjacente. «Il y en a partout. Près de 850 cages d’escaliers bâties depuis le XVII e siècle se cachent derrière chaque façade étroite. » Pour admirer un autre exemple tout en se régalant des spécialités basques, rendez-vous au restaurant Le Belzunce, 6 rue de la Salie. La cour intérieure offre une vue sur le magnifique hôtel particulier Belzunce et son escalier typique de style « italianisant » , unique à Bayonne.

unique dit « sous deux clés » , car les appartements étaient séparés par une cour, qui permettait d’apporter de la lumière et d’installer un escalier pour accéder aux étages. «Pour

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