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G R A N D A N G L E
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D E U X I È M E É T A P E
Dans ce petit village «avec balcon sur la mer », comme on dit ici, l’ambiance est nonchalante et l’on prend le temps de vivre ensemble. Et pour cela, rien de tel que de se retrouver autour d’une bonne partie de pelote basque !
Dans la Sainte- Trinité basque, il y a l’église, la mairie et le fronton. Bidart en compte deux, dont celui de la place principale, situé à côté de la mairie.
À BIDART, TOUS AU FRONTON !
À première vue, on pourrait le comparer à un village crétois accroché au flanc d’une falaise, dont l’éclatante blancheur se détache sur la mer bleu azur. Mais ses volets rouges, ses vénérables maisons labourdines aux toits de tuile, son église du XVI e siècle flanquée d’un porche, sa massive mairie, son fronton rose et son ambiance nonchalante de hameau de montagne font de Bidart l’un des villages les plus authentiques de la côte basque. L A P E LOT E , SOC L E DE L A V I E SOC I A L E La place de la mairie, entièrement piétonne, est le cœur battant du bourg où tout le monde se côtoie. Habitants et touristes se partagent les tables en terrasse des trois restaurants pendant qu’une partie de pelote à main nue se dispute sur le fronton de la place. Une longue tradition de pelote, le jeu favori des Basques, est devenue à Bidart le socle même de la vie sociale. «Pratiquée dès le XVII e siècle, la pelote n’est pas qu’un sport, c’est notre culture vivante. Rien que dans notre petit village, nous avons deux
frontons et un trinquet, c’est dire son importance» , explique Maïtena Camou, responsable de l’office de tourisme. Cette longue histoire a laissé des empreintes sur le fronton de la place où s’affichent trois dates, 1869, 1912, 1925, chacune marquant une élévation progressive. «Le plus important dans une pelote c’est d’avoir du clac, c’est-à-dire du rebond ! Lorsque l’invention du latex au XIX e siècle a permis de fabriquer des balles au rebond de plus en plus important, il a fallu surélever le petit fronton», explique Jon Tambourindeguy. Ce joueur professionnel fabrique, avec son frère Patxi, des pelotes et des gants en osier, la fameuse chistera. Tous les deux champions du monde de cesta punta (la pelote basque), les Tambourindeguy, natifs de Bidart, perpétuent aujourd’hui un métier devenu très rare. «En France, nous sommes seulement deux à fabriquer des chisteras et quatre des pelotes », assure Patxi. Dans leur atelier, les deux athlètes se concentrent sur des procédés minutieux de couture, de faufilage et de travail de l’osier. «Quand on devient joueur pro, on commence à s’intéresser à
La place de la mairie, entièrement piétonne, est le lieu de rendez-vous des Bidartars. On y boit un café au son des matchs de pelote.
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