DET_214

L’IGP bœuf de Chalosse concerne 3 races de vaches à viandes nobles: blonde d’Aquitaine (photo), limousine et bazadaise.

>

forte pente, qui relie l’ancien port au bourg. Le plus remarquable d’entre eux se trouve en plein cœur de la ville. Malgré ses gigantesques proportions, il est possible de passer à côté du chai d’Antin sans le voir. Ce serait dom- mage car, derrière la devanture dis- crète du magasin de décoration Rouge Garance, qu’il abrite, se cache l’une des plus extraordinaires charpentes civiles de France. Cette construction monumentale a nécessité pas moins de 160 tonnes de tuiles et près de 6 hectares de forêt de chênes. Bâti au milieu du xvii e siècle par un financier qui stockait là des barriques d’alcools et des sacs de grains prélevés à titre de dîme, il fut plusieurs fois revendu à des négociants en vins et servit même de lieu de culte au xix e siècle. CANARD GRAS, BŒUF DE CHALOSSE ET POULET JAUNE Ce n’est plus le vin qui fait vivre le « belvédère de la Chalosse », aujourd’hui. Comme dans le reste de la région, c’est plutôt la filière palmi- pède, surtout les canards et les oies, qui participe à sa renommée. Impos- sible de parcourir plus de cinq kilo- mètres sans tomber sur un panneau proposant une dégustation de foie gras. Dans ce pays de tradition paysanne, ces invitations proviennent, pour

Ci-dessus: Le château d’Amou ( xvii e siècle), œuvre de Mansart, l’architecte de Versailles, est inscrit aux monuments historiques. Ci-contre: Benoît et Joël Cabannes sont producteurs de foie gras,

à Mugron (laferme dufoie gras.com)

l’essentiel, de petites exploitations fermières, dont beaucoup adoptent une démarche autonome et durable, loin de l’esprit des grands groupes agroalimentaires et de l’élevage intensif. C’est le cas de Joël et Benoît Cabannes, propriétaires de la Ferme du Foie gras à Mugron. Les deux frères ont repris le domaine de leurs parents en 1995 et s’attellent, depuis, à le rendre entièrement autonome. « Nous produisons nos propres maïs,

colza, tournesol et féverole, que nous mélangeons ensuite pour fournir une alimentation équilibrée à nos volailles, explique Joël Cabannes. La seule chose que nous ne faisons pas nous-mêmes, ce sont les naissances. Pour le reste, nous nous débrouillons ou nous passons par des collectivités. En Chalosse, nous sommes surtout de petites exploitations, alors nous partageons ! » Le canard et l’oie ne sont pas les seules stars de la gastronomie locale. Il y a aussi le bœuf de Chalosse ou encore l’emblématique poulet jaune des Landes, dont la chair ferme et savoureuse tire sa couleur du maïs qui le nourrit. La capitale de ce poulet de choix est Saint-Sever. D’ordinaire, le bourg accueille les Fes- tivolailles qui mettent à l’honneur cha- pons, poulardes et dindes à l’occasion des fêtes de fin d’année. Hélas, depuis l’épidémie de grippe aviaire qui a frappé le Sud-Ouest en 2016, l’événe- ment a systématiquement été annulé.

À Mugron dans la ferme des frères Cabanes. Les canards et les oies arrivent dès leur naissance; ils sont élevés sur 20 hectares de parcours durant 14 semaines.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online