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À laconfluencede l’Allanet laLizaine, le château des ducs de Wurtemberg est immanquable : dressée sur une barre rocheuse, la forteresse domine de toute sa puissance la ville, avec ses massives tours rondes, respective- ment de 1424 et de 1590, que les habi- tants appellent encore « Henriette » et « Frédéric ». Deux surnoms qui rap- pellent l’importance des ducs de Wur- temberg dans la ville. Tout commence par des fiançailles. En 1397, Hen-
riette, donc, l’héritière du comte de Montbéliard, s’unit avec un comte du Wurtemberg. Résultat de cette union franco-allemande, la cité est durant près de quatre siècles – jusqu’en 1793, date à laquelle la cité est annexée à la France – une enclave germanique dans le Royaume de France. « Cette principauté wurtembergeoise, néan- moins État souverain, connaît son apo- gée sous le règne du prince Frédéric I er (1558-1608). Luthérienne de langue fran-
çaise, et à l’architecture mêlant rigueur germanique et Renaissance italienne, c’est une ville tout à fait singulière dans une Franche-Comté catholique », rap- pelle Élodie Paulette, du service patri- moine à l’agglomération. SUR LES TRACES DU « LÉONARD DE VINCI SOUABE » Sur l’esplanade du château, on admire justement l’élégant logis des gentilshommes édifié à la fin
D E S « C Â L I È R E S » A U X D O I G T S D E F É E
Depuis près de trente ans, tout un savoir-faire emblématique de Montbéliard revit grâce à des dizaines de passionnées. Dans un espace associatif rue de la Schliffe, les câlières confectionnent la « câle à diairi », ces délicats bonnets destinés à couvrir le chignon des femmes, une tradition protestante du Pays de Montbéliard. Sur du velours, de la soie ou du satin, ces brodeuses composent, minuscules aiguilles en main, de raffinés motifs – souvent floraux – avec des perles de verre, des cannetilles d’or et d’argent ou encore des chenillettes. « Il faut plus d’une centaine d’heures pour fabriquer un diairi, explique Nadine Petit,
l’une des responsables. Pour nous, il s’agit de préserver cette tradition qui a peu à peu disparu au xx e siècle. » Cette virevoltante équipe confectionne bonnets, coussins et poupées pour des mariages et festivités, ou encore pour la chorale folklorique locale Le Diairi. Pour assister à un atelier, contacter l’office de tourisme, 0381944560.
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