Agricultrices d'ici
Christine Borella Élevage porcin de plein air
Devenue chef d’exploitation sur les traces de son père, Christine Borella cultive un savant équilibre entre son élevage et ses engagements. Elle a dépassé le statut de « fille de » pour développer ses activités.
mes gènes. » Elle déclare préférer la partie naissance – « le moment où la proximité avec les animaux est la plus grande » – et vient de voir s’installer son fils cadet dans l’exploitation. « Les projets, ça booste : installation, extension, pérennisation, nouvelle génération... À un moment donné, il faut avancer ! » Cet esprit de combattante a poussé Christine à s’engager notamment auprès de la Caisse régionale du Crédit Agricole, mais aussi dans l’interprofession de la filière porcine ou encore au sein de sa commune. « J’étais au départ la “fille de”, et confrontée aux traditions misogynes locales. A contrario, au niveau régional, le fait que je sois une femme n’a jamais posé de problème. Je suis fière de faire partie de celles qui ont fait avancer les choses. Tant mieux, la nouvelle génération est sortie de tout ça. »
« Jeune, j’avais déjà un peu l’idée de prendre la suite de mon père, sans pour cela afficher une véritable détermination. Et si j’ai passé un BTA, celui-ci s’orientait vers le monde bancaire en explorant les données comptables et la gestion. Après avoir travaillé trois ans au Crédit Agricole et être devenue maman à 20 ans, j’ai décidé de rester dans l’exploitation, qui comptait à cette époque une production laitière et un poste d’engraissement de porcs. » Christine s’installe en 1993 et étudie les solutions qui pourraient la séduire : son choix se porte sur le développement de l’atelier naissance et élevage de porcins en plein air. Mais les infrastructures sont pour l’instant insuffisantes et l’intégration extérieure ne se révèle pas être une bonne solution... il faudra quatre ans pour obtenir l’autorisation d’extension ! « C’était une belle expérience de vie , se souvient l’éleveuse. Alors qu’ici, le lisier est utilisé comme engrais dans l’exploitation, il a fallu travailler contre l’image du porc facteur de pollution. Avec cet agrandissement, mon objectif était de pouvoir pérenniser un à deux emplois et d’assurer une meilleure communication pour la filière. Le pari a été gagné. » « Le cochon est un animal passionnant et intelligent, il faut bien le connaître , poursuit Christine. Quand on est éleveuse, on a forcément la fibre animalière et j’aime bien travailler dehors, avec la nature. Je crois que c’est dans
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