+ de Pep's n°35

des fourmis 134 dans les jambes

Entre laVillette et la porteDorée

Le GR Paris 2024 est balisé par les classiques marques rouge et blanche, et décrit par le topoguide. Nous donnons unaperçusimpli é de l’itinéraire suivi, pour nous attacher aux lieux surprenants qui le longent. Nous proposerons aussi les quelquesdétoursqu’il serait dommagededédaigner. Leparc de laVillette, point de départ et d’arrivée du tour de Paris, est l’undes principaux centresd’intérêt de labalade. Lieu culturel enmême temps qu’espace vert, laVillette trouve sonorigine dans les abattoirs qui fonctionnèrent jusqu’en 1974. La Cité des sciences et de l’industrie occupe une structure préexis tante jamaismise en service; tandis que la Grande Halle est l’anciennehalleauxbœufs, édi éeen 1867. Devant laCitédes sciences et de l’industrie, laGéode resplendit demille re ets. Cette sphère de 36 mètres de diamètre accueille une salle de cinéma conçue pour les projections de lms en format Omnimax. Àcôté, le sous-marin L’Argonaute, dont les visites sont assurées par d’anciens sous-mariniers à la retraite. Le tour du sitede LaVillette s’achèvera par ses fameuses salles de concert: le Zénith et la Philharmonie de Paris. Une bonne journée sera nécessaire pour parcourir ces lieux. Après avoir passé le cube de béton de l’église Sainte-Claire d’Assise, on trouve au bout du boulevard d’Indochine une colline boisée que gravissent des allées sinueuses. Le parc de laButte-du Chapeau-Rouge est un espace vert à l’ancienne, doté, au sommet, d’unbelvédèreembrassant tout lenord-est deParis avec, de gauche à droite, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais et Les Lilas. On y partage le coup d’œil avec une bien plaisante sta tue: L’Enfance de Bacchus, de Pierre Traverse; et on saluera Ève, de Raymond Couvègnes, surmontant une fontaine. Parcours paisible dans l’est De square en square, au niveau de la porte de Bagnolet, la rue éponyme conduit à un véritable petit village. Après avoir traversé le jardin de l’Hospice-Debrousse avec son élégant pavillon de l’Ermitage (folie du XVIII e siècle), on débouche sur la place Saint-Blaise qu’encadrent les églises Saint-Germain deCharonne et Saint-Cyrille-Saint-Méthode. Monter les marches de l’église Saint-Germain pour voir le petit cimetière de Charonne, paisible sous ses arbres. Les marques du GR vous guident ensuite dans les ruelles d’un quartier piétonnier puis sur une succession de petites rues tranquilles, jusqu’au Cours deVincennes. On appréciera au passage, près de la porte de Montreuil, le jardin de la Gare de-Charonne, et la perspective du Cours vers les colonnes qui annoncent l’avenue du Trône et la place de la Nation. Faire le détour s’impose, car les travaux de transformation de la place se sont achevés auprintemps dernier. Le fameux

1_ Les canaux Saint-Denis et de l’Ourcq aux abords du parc de la Villette. On peut d’ailleurs s’y rendre en empruntant la navette uviale qui accoste sur le quai de la Charente, près de la Cité des sciences et de l’industrie. 2_Charmes surannés du bois deVincennes... À la pointe de l’île de Reuilly, les barques de location se retrouvent au pied d’une rotonde romantique, imaginée par Gabriel Davioud.

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Triomphe de la République, signé par Jules Dalou en 1899, est aujourd’hui le centre d’un vaste espace vert arboré, que l’on appelle le jardin Marianne. Autour du lac Daumesnil On rejoint alors les vestiges du chemin de fer de la Petite Ceinture. L’itinéraire conduit au square Charles-Péguy. On retrouve les petites rues qui débouchent sur l’avenue de Daumesnil et la porteDorée. Contrairement à ce qu’on pour rait penser, lemeilleur accès au bois de Vincennes n’est pas la porte du même nom, mais plutôt la porte Dorée. Celle-ci donne sur le lac Daumesnil au niveau de l’embarcadère où se louent les barques pour faire le tour des îles de Reuilly et de Bercy. Si on a encore un peu d’énergie au terme de cette premièrepromenade, onne regretterapasde longer le lacpar la droite, jusqu’à la pagode du centre bouddhique. Mais pour en revenir à l’itinéraire: leGRpasse entre l’escalier de bassins de la fontaine où se re ète l’imposante statue doréeAthéna, de Léon-Ernest Drivier, et le palais de la Porte-Dorée. Édi é dans le style Art déco à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931, il abrita un musée des Arts d’Afrique et d’Océanie avant d’accueillir le musée national de l’Histoire de l’immi gration, et l’aquariumtropical. Onprendra le temps de scruter en détail l’ornementation de sa façade au style guratif, qui illustre bien l’histoire de l’empire colonial français.

FRANCK GUIZIOU / HEMIS.FR - MANUEL COHEN / DÉTOURS EN FRANCE / ARCHITECTE : JEAN NOUVEL – ATELIERS JEAN NOUVEL. ARCHITECTE ASSOCIÉE À LA CONCEPTION ET À LA RÉALISATION DE LA SALLE DE CONCERT : BRIGITTE MÉTRA – MÉTRA+ASSOCIÉS (PARIS,FR)