Visa pour l'Europe du Nord

« Il faut que tout change pour que rien ne change. » Cet aphorisme célèbre, extrait du Guépard de Lampedusa, pourrait d’une certaine manière s’appliquer au “miracle économique” du développement continu que connaissent les pays nordiques depuis plusieurs années. Depuis 2011, les taux de croissance de la zone nordique surperforment en effet assez nettement ceux de la zone euro, de l’ordre de 1 % au moins chaque année. Les perspectives pour 2019 sont à l’avenant. Il peut être périlleux d’essayer d’identifier une cause première de ce succès durable, mais on peut, sans trop se risquer, l’attribuer à quelques éléments phares de cette économie. Lorsqu’on l’observe de manière statique, on remarque rapidement qu’elle est tirée d’une part par un nombre assez remarquable de leaders mondiaux, surtout au regard d’une population de l’ordre de seulement 26 millions d’habitants (pour les pays nordiques) D’autre part, par un nombre tout aussi étonnant d’entreprises nouvelles à croissance rapide, dont certaines deviennent des leaders dans leur domaine. Le tout, avec une capacité unique de remise en cause et de promotion de l’innovation, comme marketing de différenciation (plus que par les prix) vis- à-vis des grands clients internationaux. L’innovation et l’entrepreneuriat sont clairement intégrés comme des opportunités plus que comme des risques dans les stratégies de développement. Ainsi ces pays comptent-ils deux des leaders mondiaux dans le domaine des camions (Volvo et Scania), deux autres dans les domaines de l’électronique (Ericsson et Nokia), de l’outillage de précision et l’automation (Sandvik, ABB) et de l’équipement minier (Sandvik et Atlas Copco) ; un dans les domaines de l’industrie du bois (UPM), la propulsion marine et les centrales électriques (Wärtsilaä), les grues et les ponts roulants (Konecranes), l’électroménager (Electrolux), l’ameublement (IKEA), l’habillement (H & M), les avions d’interception (Saab), la construction (Skanska) ; plusieurs dans la sidérurgie (SSAB, Outokumpu, Norsk Hydro) et le secteur du papier et de ses dérivés (Essity, anciennement SCA, Stora Enso, etc.), auxquels il faut encore ajouter le leader mondial de l’élevage du saumon (Marine Harvest) et les leaders norvégiens de l’industrie pétrolière et des industries associées (Equinor, Aker).

La liste n’est pas exhaustive, mais déjà impressionnante pour des “petits pays” davantage connus pour leur art de vivre, leur ameublement, les aurores boréales, voire le père Noël censé y résider !

Il en va de même pour les entreprises plus récentes et innovantes avec Skype, Klarna (FinTech), King (Candy Crush), Spotify, Mojang (Minecraft), pour la Suède ; Curious Al (intelligence artificielle), M-Files (gestion électronique de documents), en Finlande ; Fuse (création d’applications), Greenbird Integration Technology (Cloud), nLink (robotisation), etc., en Norvège.

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VISA POUR L’EUROPE DU NORD

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