Visa pour l'Asie du Sud-Est

L orsqu’une entreprise française souhaite s’internationaliser, son premier réflexe est de se tourner vers l’Europe ou les États-Unis, et elle n’abordera les marchés asiatiques, éloignés et complexes, que dans un deuxième temps. Pourtant, l’Asie du Sud-Est, avec 650 millions d’habitants, est un territoire incontournable d’investissements et d’implantations. Elle se hisse au rang de 5 e « bloc économique » mondial (derrière l’Union européenne – UE, les États-Unis, la Chine et le Japon). Basée sur un modèle de croissance extravertie (ouverture au commerce et aux investissements étrangers) et forte de relais de croissance solides (incluant une classe moyenne en forte augmentation), l’économie de la région a crû de 5 % en moyenne sur les dix dernières années (5,2 % en 2018), avec des perspectives similaires pour les années à venir. De fait, les investisseurs en capital-risque s’intéressent de plus en plus aux startups asiatiques, et en particulier à celles de l’Asie du Sud-Est, région qui a vu émerger une dizaine de licornes et même deux « décacornes » (Grab et Gojek) ces dernières années. Le terreau est très propice en particulier au développement de la Tech à Singapour, puisque 75 % des financements investis par des fonds le sont dans la cité-État. L’Indonésie occupe le 2 e rang, en raison de son écosystème extrêmement dynamique. Ces chiffres prometteurs attirent chaque année de nombreux entrepreneurs français qui assurent, via les quatre communautés French Tech de la région, une visibilité tricolore dans la zone. Prenant conscience de la forte croissance de l’Asie dans l’économie et la finance mondiale, la Banque de France a annoncé l’ouverture début 2020 de son bureau Asie à Singapour, sa deuxième implantation à l’étranger après New York.

L’économie des pays de la région repose sur des relais de croissance solides, externes et domestiques, qui sont autant d’opportunités pour les acteurs français

L’ASEAN est un maillon essentiel des chaînes de valeurs mondiales, notamment de l’électronique. Les principaux marchés de la région occupent une place importante dans ces chaînes de valeur (Singapour, Malaisie, Vietnam, Thaïlande, Philippines et Indonésie pour son marché domestique). La région est ainsi le 3 e exportateur de produits électroniques après la Chine et l’UE, les pays exportant en grande partie vers la Chine (30 % du total). Cette place centrale de l’ASEAN en fait une destination privilégiée pour les entreprises de l’électronique,

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