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l’organisme, les pigments doivent être stériles, à usage unique ou dans des flacons “airless” (sans air), un conditionnement qui garantit la stérilité entre chaque utilisation. On évite ceux venant des ÉtatsUnis, où la législation n’est pas spécifique aux produits de tatouage implantés dans le derme, mais réglemente seulement les pigments utilisés en cosmétique. Faut-il plusieurs séances ? En raison de l’aspect technique et artistique de cette dermopigmentation, les séances sont longues. En moyenne, comptez quatre heures pour un cuir chevelu entier. Dans ce cas, mieux vaut prévoir plusieurs séances. Pour quel résultat ? Le tatouage apporte de la densité visuelle à l’ensemble de la chevelure. « Quand je me regarde dans la glace, je vois bien que la base est foncée, comme si elle était fournie en cheveux », confirme Anny, qui ne supportait plus de voir son crâne blanc sur le dessus de sa tête. Chez les hommes, « le tatouage apporte une découpe parfaite, explique Yann. Ce qui nous manque, c’est la densité, mais on n’a plus de complexes ! » Est-ce définitif ? « Les pigments étant injectés de manière superficielle, ils se dégradent naturellement au bout de quelques années, et encore plus s’ils sont en contact avec le soleil, l’eau de mer ou de piscine », prévient la Dr Jourdan.

Comment ça marche ?

Si c’est raté ? « Le résultat est parfois trop intense et, de ce fait, un peu artificiel. Il arrive aussi que la démarcation avec les cheveux d’origine ne soit pas très discrète, avec des reflets bleutés, souligne la dermatologue. Dans ce cas, une séance de laser atténue efficacement les teintes les plus foncées. Moins facile à corriger, donc plus problématique, la lisière qui entoure le visage lorsqu’elle est tatouée de façon trop géométrique ou trop basse. Attention également aux couleurs claires, aux blonds ou roux, qui peuvent virer très vite à l’orange et qui sont bien plus difficiles à retirer même avec le meilleur des lasers. » Le prix : de 250 à 650 € la zone (le dessus du crâne,

Le tatouage est réalisé sous anesthésie locale (le produit anesthésiant est injecté). « On utilise des aiguilles stériles à usage unique pour dessiner un trait qui mime un petit cheveu raide, et camoufler une cicatrice ou créer une petite longueur sur un espace réduit comme les pattes, explique la Dr Casadio. On peut également pratiquer des points avec un stylo injecteur afin d’imiter l’irruption d’un cheveu à la surface du cuir chevelu et dissimuler une zone dégarnie comme la raie au milieu du crâne. » Les techniques ne seront pas les mêmes selon le stade de la calvitie (débutante ou finale), son évolution (rapide ou stabilisée), l’âge (blanchiment) et le type de cheveux (épais, frisés…). Le praticien fera du cas par cas en combinant les pratiques. Si le tatouage est bien fait, il n’y a pas de saignement, pas de croûte ni de complication. Qu’est-ce qu’on injecte ? « Ce sont des pigments non allergisants spécifiquement adaptés au traitement médical, comme pour les tatouages des mamelons lors de la reconstruction des seins », explique la Dr Marie Jourdan, dermatologue. Une partie étant absorbée par

QuI Peut Le FaIRe ? Les médecins, les derma­ tologues, ainsi que les esthéticiennes formées à la dermopig­ mentation. Le site www.ink­ meup.com/ fr regroupe des experts.

le côté…). En moyenne 3 500 € pour l’ensemble du cuir chevelu.

UN EFFET VISUEL RÉUSSI Cette technique permet de foncer la zone où les cheveux sont tombés. aVaNt

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101 SANTÉ MAGAZINE I décembre 2020

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