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POURQUOI IL FAUT LE PORTER SUR LA BOUCHE ET LE NEZ
Le masque sert à bloquer les gouttelettes projetées par la bouche et le nez quand on respire, parle, tousse, éternue. Il piège
aussi les aérosols, en suspension dans l’air pendant plusieurs heures. « Le niveau de suspicion de contamination par les aérosols est
très élevé en lieu clos », dit Yannick Simonin. « La bouche et le nez sont des orifices naturels d’entrée du virus dans les voies respiratoires.
Laver un masque jetable ? Un groupe de chercheurs français étudie si les masques chirurgicaux jetables peuvent être réutilisés. « Les résultats sont prometteurs, mais pour l’instant, il n’y a aucune preuve scientifique de leur efficacité après lavage », explique le Dr Meghan Gallouche, médecin hygiéniste de la cellule de veille Covid-19.
Le masque devient-il un nid à microbes ?
Peut-il provoquer des irritations ? « Il faut bien distinguer allergie et irritation, souligne le Pr Brigitte Dréno, dermatologue. Les allergies sont très rares. En revanche, des irritations peuvent apparaître en raison des frottements sur la peau, notamment avec les masques chirurgicaux plus abrasifs, et de l’aspect occlusif des masques. » Deux types de peau à distinguer: les personnes à peau normale qui peuvent voir apparaître une forme de sécheresse ou d’augmentation de la sensibilité cutanée et les personnes souffrant d’acné, de rosacée ou de dermite séborique dont l’état peut s’aggraver. « Je recommande d’utiliser des gels nettoyants de PH 5 ou des eaux micellaires pour maintenir le film lipidique de protection, explique la dermatologue. Et le matin, une crème hydratante légère ». Dans le cas d’apparition de boutons rouges ou comédons, consulter. « Et surtout, garder son masque propre et sec et ne pas se gratter dessous avec des ongles sales ». « Le masque ne favorise en aucun cas la prolifération des micro-organismes, explique Alexandre Bellier et Benjamin Nemoz, virologue. En effet, à l’air libre (température de 20-25 °C) la prolifération virale est bien moindre qu’à la température corporelle (37 °C). Par ailleurs, le masque protège d’une majorité de micro-organismes extérieurs ». Seules les bactéries de notre propre flore, sans danger pour nous, restent à l’intérieur de notre masque. Peut-on tousser ou éternuer dans le masque ? Absolument, dans la mesure où il sert à retenir les excrétions nasales et buccales. Si on éternue plusieurs fois, il sera vite souillé et il faudra en changer. En revanche, le retirer pour se moucher. « En raison de la présence de ces bactéries, de la transpiration, de poussières, un masque qui a séché à l’air libre n’est pas propre, ajoute Yannick Simonin. On le lave ou le jette. »
Respire-t-on moins bien avec un masque ? Les masques sont portés pendant plusieurs heures par les personnels de santé, sans entraver leur capacité de travail. Le port du masque ne réduit pas l’apport en oxygène dans le sang, ni ne présente de risque d’intoxication au CO 2 expiré. « L’humidité altère la respirabilité, aussi il ne faut pas hésiter à le changer », précise le Pr Buisson. Pour les personnes avec des problèmes respiratoires pré- existants, comme l’asthme, « le masque constitue un obstacle supplémentaire. Mais il n’y a pas de contre- indication à le porter », assure le Dr Alexandre Bellier. Contient-il des substances chimiques ? Non, s’il répond à la directive européenne sur les dispositifs médicaux. À vérifier sur l’emballage : le marquage CE et la mention “NF EN 14683”. « Cette norme porte sur la filtration et la respirabilité du masque, et donc sur la non-toxicité des matériaux », explique l’Afnor. Dans le doute, préférez des masques en coton.
17 SANTÉ MAGAZINE I décembre 2020
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