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L’éolien affiche un bilan très positif »

L’éolien n’est pas la priorité pour

décarboner la société » Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie Décarboner notre société et anticiper l’épuisement des combustibles fossiles sont les deux objectifs principaux qui doivent nous pousser à faire évo- luer l’ensemble de notre système énergétique. Or, aujourd’hui, le secteur électrique est déjà décar- boné à 90 % en France. L’éolien et le solaire per- mettent en e et d’économiser jusqu’à 22 millions de tonnes d’équivalent CO 2 (dioxyde de carbone) chaque année. De plus, nous devrons, quoi qu’il arrive, garder un minimum de capacité de produc- tion pilotable (hydraulique, nucléaire, gaz, charbon) a n de pouvoir répondre aux pics de consommation en hiver, lorsqu’il n’y a ni vent ni soleil notamment. On fermera peut-être des centrales nucléaires, mais la priorité n’est pas vraiment là. L’argent qui a été investi dans les éoliennes serait beaucoup plus utile s’il nançait la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles dans les transports, les loge- ments ou encore dans l’alimentation. Malheureu- sement, nous dépensons aujourd’hui sept fois plus dans les renouvelables électriques que dans les renouvelables thermiques (pompe à chaleur, solaire thermique, biomasse, géothermie, biogaz) qui, eux, permettent de remplacer totalement les énergies fossiles. Peut-être parce que cela évite d’embêter trop de gens en leur imposant d’e ectuer des travaux ou de changer leurs habitudes. MA CONCLUSION Ce ne sont pas les éoliennes qui nous permettront d’économiser le plus de gaz à effet de serre et d’anticiper la fin du pétrole. Nous ferions mieux d’investir dans les secteurs les plus émetteurs, comme les transports, les bâtiments et l’alimentation.

Sébastien Billeau, ingénieur indépendant spécialiste de la filière éolienne

Le mix électrique français est déjà vertueux en matière d’émissions de gaz à e et de serre du fait de l’importance du parc nucléaire historique. Mais ces centrales arrivent en n de vie et ne pourront être prolongées éternellement. La nouvelle génération d’EPR suscite de grandes interrogations. L’enjeu est donc de gérer la décroissance du nucléaire en favo- risant les alternatives décarbonées. L’éolien a che un bilan largement positif en matière d’émissions de gaz à e et de serre avec seulement 12,7 g de CO 2 par kilowattheure pour l’éolien terrestre et 14 g pour celui en mer, contre 80 g en moyenne pour le mix électrique français. Il émet moins de particules nes et consomme moins d’eau, ne pose pas de problème de gestion des déchets ni de sécurité des installa- tions. C’est une énergie technologiquement mature, compétitive (son coût est comparable à celui des cen- trales à gaz) et disponible en abondance – la France est le deuxième gisement de vent d’Europe. De plus, elle a des retombées locales importantes sur l’emploi (18000 emplois directs et indirects aujourd’hui sur le territoire) et les impôts locaux. L’énergie éolienne est variable, certes, mais prévisible à 72 heures grâce aux modèles météo. En outre, les études d’impact prennent aujourd’hui mieux en compte les enjeux de biodiversité et de paysage. MA CONCLUSION Les centrales nucléaires devront progressivement être remplacées par des énergies propres et renouvelables.

L’énergie éolienne – peu polluante, compétitive, disponible en abondance et prévisible – est une candidate idéale aux côtés de l’énergie solaire et de l’hydroélectricité.

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