VMAG PEPS
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Faire l’amour est quand même très bon pour la santé ! On est heureux avec celui ou celle qui a donné du plaisir, on se sent plus jeune, plus joyeux.
Si on ne fait plus l’amour, quelles sont les répercussions les plus fréquentes ? Sébastien Landry : le point positif peut être une plus grande tendresse. Le contact charnel qui n’existait que pendant l’acte sexuel migre alors vers des attentions du quotidien, comme se tenir par la main dans la rue alors qu’on ne le faisait pas (plus) avant. Sinon, faire l’amour est quand même très bon pour la santé ! Cela pro- longe l’espérance de vie, procure de meilleures sécrétions d’hormones, comme l’ocytocine, l’hormone du bien-être sécrétée durant l’orgasme, cela diminue les angoisses, améliore le sommeil. Dr Sylvain Mimoun : si les deux sont d’accord pour arrêter de faire l’amour, ils peuvent ressentir une phase de tranquillité, où ils n’ont plus de culpa- bilité à ne pas avoir envie. Mais au bout d’unmoment, la relation peut en pâtir. On nit par ne plus se parler, ne plus rire ensemble, par oublier l’autre, ne plus rien partager, et même par divorcer après 40 ans de mariage ! Le sexe rapproche. On est heureux avec celui ou celle qui a donné du plaisir, on se sent plus jeune, plus joyeux !
apparaissent avec la ménopause et vont causer des douleurs à la péné- tration. En effet, la lubrification est moins bonne et le temps de réponse beaucoup plus long. Il faut que la sti- mulation soit plus importante pour arriver à une érection correcte chez l’homme et à une lubrification adé- quate chez la femme. Dr SylvainMimoun : chez l’homme, la testostérone baisse et l’érection est plus lente à venir et plus dif cile à se maintenir, car la circulation du sang est moins bonne. L’angoisse de ne pas y arriver renforce les symptômes. Chez la femme, avec la diminution des œstrogènes, un début de sécheresse vaginale apparaît. Sébastien Landry : l’homme a tou- jours des angoisses de performance. S’il ne se sent plus capable d’assurer, les pulsions et l’excitation vont finir par diminuer. Le corps change. Si la femme se croit non désirable, elle ne cherchera plus les rapprochements. Idem si l’homme se sent moins viril. Alors que ce sont surtout les senti- ments et la façon de se comporter qui comptent ! Si on cherche à séduire, que l’on ne se néglige pas, l’autre nous trouvera toujours aussi dési- rable. Il faut prendre soin de soi pour prendre soin de son couple. Dr Sylvain Mimoun : comme l’aspect psychologique du manque d’envie est une conséquence des raisons biologiques, il faut d’abord chercher à résoudre les problèmes physio- logiques. Il faut aussi se donner les moyens d’agir sans critiquer l’autre et sans trop lui en demander non plus. Souvent, on va lui reprocher de ne pas être assez excité(e), de ne pas faire Quelle est la part des facteurs psychologiques ?
ceci ou cela, l’accusant de l’échec du rapport. Or, les deux partenaires y gagnent si au lieu de régler leurs comptes, ils agissent ensemble.
Qu’est-ce qui peut faire repartir la sexualité ?
Sébastien Landry : pour garder la amme intacte, il faut prendre soin de l’autre, avoir des petites attentions, des caresses, de la tendresse, faire des choses ensemble, surprendre l’autre et ne jamais avoir le sentiment que ce dernier est acquis. La sexualité, c’est beaucoup plus qu’un acte physique. Pour faire travailler l’imaginaire, on peut lire des livres érotiques, repenser à des fantasmes. Une nouvelle ren- contre peut aussi relancer la sexualité. L’inconnu peut être très excitant. Dr Sylvain Mimoun : s’il y a une chute brutale des hormones chez l’homme, on peut faire une injection de testos- térone pour la compenser. Sinon, il faut relativiser et ne pas se poser trop de questions du type : “Vais-je y arri- ver ?” “Va-t-elle me quitter ?” Et chez la femme : “S’il n’a pas d’érection, a-t-il encore envie de moi ?” “M’aime- t-il toujours ?” Il faut aider les couples à reprendre le dialogue.
la sexualité est-elle possible En maison de retraite ? Si la loi prévoit que les maisons de retraite doivent “intégrer les souhaits de vie privée des résidents, leur intimité et leur vie sexuelle”, la réalité est souvent bien di érente. Portes des chambres qui ne ferment pas à clé, lits à une seule place, personnel qui entre dans la pièce sans prendre la peine de frapper, gêne des soignants mal informés, refus des familles qui ont des appréhensions pour leur parent... Les raisons d’écarter toute sexualité sont nombreuses. Alors que deux personnes consentantes qui s’aiment, ce sont deux résidents plus heureux, qui veillent l’un sur l’autre et qui ont un meilleur moral. Dans d’autres pays, des “chambres roses” ont été mises en place pour permettre un moment d’intimité entre amants. Si ce n’est pas toujours la panacée, c’est un premier pas vers une acceptation de la sexualité des personnes âgées.
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