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édito

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Le plaisir d’être ensemble En cette période bouleversée par l’épidémie de Covid-19, beaucoup de nos habitudes sont bousculées. Les règles de distanciation sociale et le port du masque ont pris une place grandissante dans notre quotidien. Il faut alors recréer de nouvelles formes de convivialité. Les médecins appellent à éviter les grands rassemblements familiaux. Cette fois, les fêtes de n d’année devront être un peu plus intimistes. Il nous faut concilier mesures sanitaires et plaisir d’être réunis. Malgré tout, l’envie d’être ensemble est intacte. Beaucoup d’entre nous se réjouissent à l’idée de se retrouver en famille et de pro ter de la magie des fêtes de n d’année. Découvrez ce mois-ci nos pages déco pour dresser une belle table (p. 46) et nos pages cuisine (p. 58 à p. 67) pour sublimer les volailles et réaliser des bûches qui mettront les papilles à la fête. Pro tons de cette parenthèse avec notre quotidien pour savourer le plaisir des retrouvailles. La trêve des con seurs est un bon moment pour cultiver la bienveillance (voir notre article p. 12), arrêter de se disputailler, décréter l’arrêt des reproches, et faire la paix avec ses proches. Belles fêtes de n d’année !

Aline Perraudin, directrice de la rédaction

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NOVEMBRE- DÉCEMBRE 2020

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p22 Rencontreavec PierrePalmade

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JARDIN Réussir ses plantationsd’automne

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p 10 se faire plaisir 10 Prenez votre temps 12 C’est lemoment de cultiver la bienveillance 18 Culture : parfumde nostalgie 20 Le jour où j’ai découvert l’art-thérapie 22 Rencontre avec Pierre Palmade 24 Mode : un petit vent d’ailleurs p 28 se sentir bien 28 Chouchouter sa peau en hiver 34 Banc d’essai : lemascara 36 Digérer en paix et avoir un ventre plat 44 Le Yoga’n Dance pour s’assouplir p 46 avoir des projets 46 À table ! 52 Plantations d’automne 58 Sublimes volailles 62 Avec ou sans la bûche ?

SOMMAIRE

p 36

Digérer en paix et avoir un ventre plat

p 58 Sublimes volailles

p 46 À table!

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p 68 NE PAS SE LAISSER DÉBORDER Vos droits auquotidien 68 Infos et conseils utiles 72 Le guide anti-crise : toutes les solutions pour faire des économies 82 Préparer son divorce à l’amiable 84 Quelles solutions pour une épargne verte ? 86 Contester un retrait de points sur son permis de conduire Vidéos en ligne : quel abonnement est fait pour vous ? Faut-il continuer à développer les éoliennes ? 96 Vos questions, nos réponses p 98 se FAIRE DU BIEN 98 Bon pied, bonne santé ! 108 Ménopause : passer le cap en douceur 115 Faites le plein de vitamine D 120 Nos experts répondent à vos questions 122 Test : quel couple de légende vous fait rêver ? 126 Y a-t-il une retraite pour la sexualité ? p 128 des fourmis dans les jambes 128 Sur les sentiers de l’Aubrac 136 Deauville, l’opulente P 143 se détendre 143 Jeux : mots fléchés, sudokus, ronde desmots… 150 Quiz : les joies de l’hiver 154 Solutions des jeux 88 92

p 72

Le guide anti-crise

SOMMAIRE

p 98 Bon pied, bonne santé !

p 128 Sur les sentiers de l’Aubrac

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se faire plaisir

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Aujourd’hui, on ne cesse de courir après le temps avec cette impression désagréable de toujours enmanquer. Et si on n’en avait jamais assez parce qu’on n’ose pas le prendre, tout simplement ? Car “prendre son temps”, ce n’est pas en perdremais en gagner. Alors, on ralentit. Par AnneVanWaerebeke Prenez votre temps

PRIVILÉGIEZ LESMOMENTS DE PARTAGE Interrogés pour un sondage, 90 % des Français ont admis

LÂCHEZPRISE Auriez-vous tendance à penser que vous êtes la seule à savoir négocier un contrat ou superviser les révisions de votre lycéen ? À force de tout prendre en charge, vous vous croyez indispensable et vous sous-estimez les autres : vous ne leur o rez jamais l’occasion de faire leurs preuves. Si vous voulez prendre le temps de vivre, il va vous falloir accepter de lâcher prise en renonçant à tout maîtriser. Pas toujours facile… Vous allez devoir faire preuve d’ouverture, de tolérance, de générosité. Vous aurez peut-être besoin d’aide pour vous délester de certaines peurs. Quand vous réussirez à vous en remettre aux autres, voire au hasard ou à votre bonne étoile, vous découvrirez la gratitude. Vous accepterez de ne pas pouvoir tout gérer, vous ferez des choix et vous prendrez alors véritablement votre temps.

fois par semaine sont enmeilleure santé que les autres et vivent plus longtemps. Une bonne raison pour oser en n donner la priorité à notre vie sociale dans notre planning hebdomadaire. Dernier point à ne pas négliger : il faut apprendre à oublier sa montre lorsqu’on se retrouve entre proches : «Sans montre, je n’ai pas l’heure mais j’ai le temps » , écrit Benoît Merle dans Ma vie sans montre . Une belle maxime à méditer…

qu’ils consacreraient plus de temps à leurs proches s’ils le pouvaient. Pourtant, lorsqu’onmanque de temps, les moments dont on se prive sont justement ces temps de convivialité auprès de nos proches et de nos amis. Or, ils sont réellement essentiels à notre bien-être et même à notre santé : une enquête récente a rme que les personnes qui voient leurs amis aumoins deux

BY DORNVEEK MARKKSTYRN / GETTYIMAGES

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Initiez-vous à la “slow life” Né en Italie dans les années 1980 avec la “slow food”, en réaction à l’explosion des chaînes de fast-food, cemouvement s’est peu à peu élargi à la “slow life”. L’objectif est de privilégier la qualité plutôt que la quantité et de ralentir pour retrouver du sens à ce que l’on fait. L’outil est la pleine conscience : s’ancrer dans l’instant présent en restant focalisé à 100% sur ce qu’on est en train de faire et les sensations qui s’en dégagent. La lenteur permettrait également de recréer du lien, là où la vitesse a isolé chacun dans sa sphère. Le “slow” se décline dans tous les registres, jusqu’au “slow sex”… Ànous de faire le tri et de choisir ce qui nous convient. Par exemple, on peut pratiquer le “slowdriving”, pour admirer le paysage et laisser passer les plus pressés que soi. ADOPTEZUNCHAT Regardez vivre votre chat. Il se lève, s’étire et avance tranquillement, d’un pas élégant. Rapide et vif quand il s’agit de chasser ou de fuir un danger, ce félin ne se presse jamais quand ce n’est pas indispensable : il préfère la lenteur. Il ponctue sa journée de siestes confortables. Lorsqu’il grimpe sur vos genoux, vous imprègne de sa chaleur et ronronne, il vous invite à la nonchalance. Et pas question de vous lever, vous le dérangeriez ! Prenez exemple sur lui, laissez-vous aller à la quiétude. Le chat est un excellent maître pour enseigner l’art de prendre son temps.

NOTRE EXPERTE

« Se sentir vivant et inviter la chance dans notre vie » Prendre son temps, c’est un besoin vital. Cela permet de se sentir vivant avec les autres, d’accuser réception de l’existence de l’autre – il suffit d’un regard –, de s’ouvrir à la rencontre, d’accueillir une nouvelle expérience, de créer du lien, d’être dans une fluidité qui nous invite à partager, à transmettre… Pour moi, c’est associé à l’idée de gentillesse : c’est faire une place à l’autre, l’accueillir, dans une attitude d’écoute et de tempérance. C’est accepter de prendre cinq minutes le matin pour écouter la voisine qui vit seule, ou lui dire « là, je n’ai pas le temps, mais ce soir, passez me voir » . Cela nous rend plus humains. Prendre son temps, c’est aborder la journée en douceur, changer ses habitudes et étonner son entourage, diffuser autour de soi un climat d’apaisement, apporter à la fois du calme et du renouveau… Par-dessus tout, c’est essentiel pour reprendre contact avec soi et se reconnecter au monde. Cela permet de s’extraire un moment du bruit et de l’agitation pour prendre du recul, afin de faire les bons choix. C’est une véritable aide, nécessaire à la prise de décision. Cela permet aussi d’inviter la chance dans notre vie, en laissant à l’univers un espace où s’exprimer, à travers un hasard, une synchronicité, l’occasion d’une découverte. Si on est dans l’agitation ou l’hyperactivité, il n’y a pas d’ouverture par où l’univers puisse nous faire un signe. ÉmilieDevienne coach, auteure de Buller malin, ne rien faire et le faire bien (Eyrolles)

Remettez au lendemain… sans culpabiliser

Notre culture glori e le labeur et condamne l’oisiveté. Et nous voilà remplissant consciencieusement toutes les cases de notre agenda sans laisser de blancs : tant qu’on peut, on doit. On nous l’a dit et répété : “Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire le jour même.” Peu importe qu’on termine notre journée épuisée…Mais au fait, un autre adage ne dit-il pas “À chaque jour su t sa peine” ? Et si on essayait plutôt : “Apprenons

à remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire le jour même” ? Voici deux bonnes raisons de procrastiner – un peu – sans se sentir coupable : les neurosciences l’ont prouvé, ne rien faire est indispensable au bon fonctionnement de notre cerveau, qui a besoin de plages de vide pour se ressourcer. En outre, de nombreuses idées ont besoin de tempsmort pour mûrir. Ne rien faire est nécessaire à notre santé, autant qu’à l’avancement de nos projets.

AÉREZ VOTRE AGENDA Un agenda bien rempli, c’est l’assurance de courir toute la journée sans reprendre son sou e. Pour vous en sortir, plani ez une priorité par jour, une seule, et commencez par là. Chaque jour, dé nissez une zone de “non-productivité” : un créneau où toute forme de travail est prohibée. C’est la case “oxygène”. Interdiction d’empiéter sur cet horaire pour rattraper un retard ou répondre à un imprévu. Réservez dans la journée un autre créneau destiné justement aux urgences inattendues, aux retards ou aux oublis : c’est la case “sauvetage” (30min). Coloriez ces deux cases de couleurs di érentes pour bien les visualiser. La durée de la case “oxygène” est variable d’un jour à l’autre mais bien dé nie. Elle peut aller de la petite sieste (20min) aux retrouvailles entre amis (2 h). Votre agenda s’allège, et vous aussi ! Vous n’en serez que plus e cace au travail.

se faire plaisir 12

C’EST LEMOMENTDE...

NOS EXPERTS

Faire du bien aux autres, c’est s’en faire à soi. Cet “altruisme mutuellement béné que”, constitué de petits gestes bienveillants, fait émerger le meilleur de chacun. À développer et à utiliser sans modération, particulièrement pendant les fêtes de n d’année. Par Marie-Madeleine Sève cultiver la bienveillance

DELPHINE REMY psychothérapeute, accompagnant les parents et les enfants

Dr PHILIPPE RODET ex-médecin urgentiste, consultant en entreprise

RÉBECCA SHANKLAND psychologue maître de conférences, l’université Pierre Mendès-France (Grenoble), spécialiste des socio-émotionnels

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L a bienveillance est un leitmotiv dans les discours des coachs, des DRH et des politiques. Elle serait la clé pour résoudre tout ce qui cloche. Le sésame pour effacer les malheurs du monde et booster la motivation. Pas question d’épou- ser cette vision dans le seul but de s’acheter une bonne conscience ou de se faire valoir. Non, il s’agit de mobiliser cette compétence réelle qui permet de créer un lien sincère et durable avec les autres. La bien- veillance est un joli sentiment qui bonifie et rend heureux : il accroît la qualité de la relation, tout en rédui- sant le niveau de stress. Un signe d’intelligence « Entre souhait (désirer le bien de l’autre), volonté (vouloir le bien de l’autre) et devoir moral (d’huma- nité), l’attitude bienveillante, signe d’intelligence, consiste surtout à agir pour que l’autre s’épanouisse dans sa santé, sa vie professionnelle et personnelle » , résume l’ex-médecin urgentiste, Philippe Rodet. Avec l’obligation d’en prendre lesmoyens : répondre à des besoins fondamen- taux, donner une sécurité psycholo- gique pour oser, capter les signaux faibles… « Ce n’est pas une bonne volonté, mais une volonté bonne » , insiste le médecin, qui est désor- mais consultant en entreprise. Quant à la psychologue Rébecca Shankland, elle décrit dans ses tra- vaux quels sont les trois piliers de la bienveillance : 1 L’autonomie. L’autre reste acteur de sa vie, de ses choix. 2 Le sentiment de compétence. L’autre se sent valorisé, maître de soi et de ses actions. 3 Le sentiment de proximité relationnelle. L’autre se sent compris et accepté dans ce qu’il est.

Le “bienveilleur” de son côté se sent “à la bonne place, au bon moment”, pour écouter, soutenir, encourager et apaiser. En cela, la bienveillance est à distinguer de la bonté et de la générosité.

faire Des efforts pour aller vers l’autre

Prendre sur soi, ajuster ses propos, détecter les besoins ou les envies, calibrer le travail, saisir la difficulté… « La bienveillance nécessite des efforts. Attention donc à ne pas se laisser embarquer par un ressenti négatif, colère, rejet, lassitude… nocifs pour soi et l’autre ! » , précise le Dr Rodet. L’essentiel consiste à susciter plus d’émotions positives que négatives, car ces dernières seront davantage mémorisées que les premières. La neuropsychologue américaine Barbara Fredrickson a démontré que, pour s’épanouir, l’être humain devait éprouver au moins trois émotions positives pour une émotion négative. Dès lors, veillez à être équitable, avec vos enfants, dans une équipe de travail, au club de foot. Efforcez-vous de compli- menter, avant de pointer le négatif et les progrès à réaliser. Apprenez à vous rendre disponible pour accueil- lir la tristesse ou l’enthousiasme de l’enfant, l’ami, le collègue. Accordez à autrui le droit de se tromper, de manquer de tonus… Le retour émo- tionnel sera puissant : se sentir un bon chef, un bon parent, un cama- rade fraternel est valorisant.

offrir son aide, un vrai “shoot de bien-être”

Aider son voisin à por ter une valise, covoiturer un inconnu en temps de grèves, épauler un col- lègue en retard… Ces petits gestes créent un cercle vertueux d’émo- tions positives. Ils permettent de se

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se faire plaisir 14

reconnecter à ce qui a du sens pour soi, avec un fort sentiment d’utilité sociale. Le tout « dans une dimen- sion de bien-être existentielle, et non hédoniste, laquelle est basée sur le plaisir à court terme. On est dans le satisfaisant et pas dans l’euphori- sant » , explique Rébecca Shankland. Aider active en effet le circuit de la récompense dans le cerveau, créant de la dopamine, hormone du plaisir et de la motivation, mais aussi de l’ocytocine, l’hormone de l’attache- ment, de la cohésion, de la créativité. L’autre est différent de soi. Non, vous n’avez pas toujours raison, inutile d’entrer dans un rapport de forces… En restant bienveillant, on devient curieux, on s’ouvre à d’autres pistes et réflexions, avec le plaisir de comprendre, de découvrir. Par la force de l’empathie, on par- vient aussi à se mettre à la place de l’autre, « dans les difficultés de sa vie mais aussi dans ses émotions posi- tives » , insiste le Dr Rodet. Accueillir le refus ou les reproches

En étant bienveillant, on devient curieux, on s’ouvre au plaisir de comprendre et de découvrir.

faut par instants arrêter de se juger, accepter de se sentir fragile, vul- nérable. En ce sens, le “non” à une demande peut être de la bienveil- lance envers soi-même et autrui : on marque les limites de ses res- sources, en évitant le conflit.

« Il ne faut pas avoir peur de se lais- ser influencer par l’autre, d’être flexible, de faire des compromis, notamment dans un couple. Il y a de la joie à voir s’épanouir son com- pagnon ou sa compagne » , observe Rébecca Shankland. Toutefois, il

INTERVIEW

Didier VanCauwelaert, auteur de La bienveillance est une arme absolue (éd. de l’Observatoire)

« Faire du bien aux autres me rend égoïstement joyeux»

jeune des cités de 17 ans, Rafik, me tend mon livre Un Aller simple, qu’il me dit avoir “chouré”. Je l’ai dédicacé et lui ai offert mon nouveau roman. Il est revenu chaque année : ma réaction avait bouleversé sa vision de la société, il est devenu directeur d’une école spécialisée. Un acte de bienveillance peut agir comme un électrochoc.

pour lui-même. Ma volonté de le faire rêver l’aida à supporter la douleur. Faut-il espérer un retour ? La “vraie” bienveillance peut être source de déception, mais elle est valorisante pour soi. Avec parfois des retours spectaculaires. Lors d’une séance de signatures, un

comme un guerrier de la bienveillance.

La bienveillance est loin d’être une mièvrerie… La bienveillance a le pouvoir de ramollir l’arsenal de l’adversaire, elle court- circuite sa logique de guerre. Comment lutter contre un ennemi qui ne vous veut aucun mal ? Elle est aussi un outil de résistance face aux sentiments négatifs. D’ailleurs, je me définis

Dans quel sens ? À différentes étapes de ma vie, j’ai souhaité protéger mon père, très handicapé de sa jambe droite à la suite d’un accident. Notamment un jour, à l’âge de 8 ans, où, le sentant au bord du suicide, j’ai juré de me faire publier, car il en avait rêvé

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à lire Vous ne savez pas toujours comment faire ? Voici les conseils de nos experts pour veiller au bien de l’autre. Développer sa bienveillance 5 outils qui ont fait leurs preuves 1 Bien exprimer un grief “Mais c’est pour ton bien que je te 4 Passer l’éponge

Sur une petite faute, un petit larcin, un petit mensonge, s’il ne fait aucun tort à autrui ou à soi-même. « Il faut choisir ses combats », alerte Delphine Remy. À condition d’expri- mer sa désapprobation, et de rappe- ler ses valeurs et principes. « Ce que tu as fait n’est pas très grave, mais ce n’est pasma façon de voir les choses. Je te conseille de ne pas recommen- cer. » Et engagez-le à réparer.

dis ça !” Gare à cette formule hypo- crite qui va casser l’autre. Lorsque votre progéniture revient avec un bulletin de notes mitigé, restez posi- tif : « Ton 14 en français, c’est très bien. Je suis contente. Pour le 8 en anglais, ce serait mieux d’améliorer la note. Pourrais-tu retrouver le même chemin, lemême investissement qui t’ont conduit à de meilleurs résultats ailleurs ? » Il comprendra ce qu’on attend de lui. 2 Fixer des défis possibles « L’exigence fait partie de la bien- veillance. Lemanagement bienveillant ne consiste pas à ne pas deman- der d’effort, mais à avoir un niveau d’exigence raisonnée » , affirme le Dr Rodet. Autrement dit à se sou- cier de l’impact humain sur le colla- borateur du volume de la tâche et du temps imparti, mettant la barre au bon niveau de ses ressources pour qu’il se réalise. 3 Encourager dans une difficulté Vous allez aider l’autre à acquérir de l’autonomie et de la confiance en lui. « Leparent peut ainsi laisser l’enfant se débrouiller, s’aventurer, expérimenter, s’il organiseuncadreadéquat et sécuri- sant. Il va le regarder en lui disant “Vas- y, je te vois”, lui signifiant ainsi qu’il a les capacités d’y arriver » , explique la psychothérapeute Delphine Remy. Le regardserabienveillant et exempt de jugement, avec un adulte qui incite ainsi l’enfant à chercher des solutions par lui-mêmedevant la complexité.

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Ces liens qui nous font vivre,

Rébecca Shankland et Christophe André, éd. Odile Jacob, 21,90 €.

Être un parent bienveillant, Delphine Remy, éd. Eyrolles, 18 €. Le petit livre de la bienveillance, collectif, éd. Larousse, 5,95 €.

5 Rassurer après un échec Il s’agit déjà de semontrer juste, par exemple en n’en faisant pas des tonnes sur les erreurs d’un salarié. Puis de décortiquer les raisons du raté. « Qu’est-ce qui, à ton avis, a pu bloquer ? » , « Que ne referais-tu pas la prochaine fois ? » Vous ouvrez des perspectives, mettant l’autre en situation de confiance.

WESTEND61 / GETTYIMAGES

PEP ’S & DORO OPÉRATION SPÉCIALE

L’EXPÉRIENCE SMARTPHONE ?

Doro, le choix de la simplicité et de la sécurité

Intuitifs et connectés, les téléphones Doro vous accompagnent au quotidien. Navigation vocale, assistance à distance MyDoro®, assistant personnel Google... Vous pouvez vous reposer sur votre smartphone, les yeux fermés.

© DORO

BIEN ACCOMPAGNÉS, LES SENIORS ?

dance et de sécurité. C’est le cas des services de téléassistance, qui rendent possible le lancement d’une alerte en cas de malaise ou de chute. Mais ces

et rester actif sur les réseaux sociaux, le smartphone s’est démocratisé dans leurquotidien.Au-delàdel’indépendance qu’il permet, celui-ci est devenu un véri- tableoutil duquotidienet de rassurance. Grâceàuneexpérienced’utilisationsim- plifiée,lesseniorsontaccèsàunetouche d’assistance. Signature de la marque Doro, cette option avec géolocalisation est ungagede tranquillitéd’esprit. SMARTPHONE, LE PLAISIR DE SE SENTIR ENTOURÉ Lessmartphones conçuspar lamarque Doro ont pensé à tout. D’une part, ils

En 2050, 22 millions de personnes seront âgées de plus de60ans*, contre

dispositifs peuvent par- fois apparaître comme stigmatisants. Pour plus de sérénité, Doro propose des téléphones et smart- phones avec une touche d’assistance pour aler- ter ses proches en cas de besoin. 75% des plus de

12,6 millions en 2005 ! Cette forte augmentation du nombre de seniors pose la question du maintien à domicile dans lesmeilleures conditions.Car,laplupartdes personnes âgées de80ans sont encore en capacité de vivre chez elles de manière

des Français souhaitent rester chez eux le plus longtemps possible** 83%

*Source :INSEE **Source :Enquête «Domicileetcitoyen» réaliséepar l’institutdesondagesCSA

autonome. Cependant, certains outils leur offrent un maximum d’indépen-

70ans possèdent un téléphonemobile. Pour communiquer, surfer sur Internet

PEP ’S & DORO OPÉRATION SPÉCIALE

Tout est possible avec un smartphone: donner l’alerte en cas de souci, payer un stationnement, trouver un trajet ou même commander un chau eur! Mais pour cela, il faut que le smartphone soit simple et adapté. IDÉAL MÊME POUR LES DÉBUTANTS Son clair et puissant

Idéal pour ne rater aucun appel et mettre la main sur son mobile lorsqu’il est égaré.

LA TOUCHE ASSISTANCE avec géolocalisation

Interface intuitive

« AVEC DORO 8050, J’AI CONFIANCE ! JE VIS SEULE DANS MAMAISON ET MA CHAMBRE EST À L’ÉTAGE, JE SUIS RASSURÉE DE SAVOIR QU’AVEC MON TÉLÉPHONE J’AI UNE TOUCHE D’ASSISTANCE. EN CAS D’URGENCE, MES ENFANTS SERONT RAPIDEMENT ALERTÉS.

Interface avec des verbes d’action: appeler, voir, envoyer... Pour plus de simplicité.

Grande lisibilité

Avec son écran et sa police, aucun message ne vous échappe.

»

La navigation vocale

Nadine , 76 ans

Il vous su t de dicter vos actions ou messages dans le micro pour que le téléphone écrive ce que vous souhaitez.

Le Débit d’Absorption Spécifique des téléphones mobiles quantifie le niveau maximal d’exposition de l’utilisateur aux ondes électromagnétiques. Le DAS maximal autorisé est de 2 W/kg pour la tête et le tronc et de 4 W/kg pour les membres. Pour réduire l’exposition de la tête aux ondes électromagnétiques, il est recommandé d’utiliser le kit oreillette fourni. Valeurs DAS Doro 8050 : Tête : 0,52 W/kg – Tronc : (5 mm) : 1,25 W/kg - Membres (0 mm) : 2,63 W/kg

sont compatibles avec les appareils auditifs mais leurs écrans HD sont aussi très lisibles avec leurs fonction- nalités : appeler, voir, envoyer, chercher. Indispensable et accessible en un clic: la touche d’assistance. Au moindre problème, une simple pression per- met d’alerter ses proches. La fonction géolocalisation permettra de savoir où vous êtes notamment si vous êtes parti en balade. Passer au smartphone peut être source de nombreuses ques- tions, mais avec un smartphone pensé pour vous accompagner, vous n’aurez aucune difficulté.

Avec l’âge, il est difficile de suivre les progrès du numérique! Pour s’y retrouver, mieux vaut opter pour des outils simples mais adaptés à vos usages et vos besoins. OPTEZ POUR LE MODÈLE QUI VOUS CONVIENT LE MIEUX

Retrouvez l’ensemble de la gamme des téléphones Doro sur doro.com

se faire plaisir 18

Parfumde nostalgie Bons oumauvais, les souvenirs ne nous lâchent pas. Si certains nous donnent le blues, d’autres au contraire nous font voir la vie en rose. Voici une sélection de livres, lms et autres spectacles qui s’attachent aux joies et plaies du passé.

Par Marie-Christine Luton

DANS LESSALLES

Dans Adieu les cons, Albert Dupontel (Au revoir là-haut, 9 mois ferme) n’yvapasavec le dos de la cuillère, une fois de plus. Il nousracontel’histoire de Suze qui, appre-

nant qu’elle est atteinte d’une grave maladie, décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a dû abandonner à l’âge de 15ans. Dans sa quête qui va se révéler aussi spectaculaire qu’impro- bable, elle va croiser un quinquagénaire enpleinburnoutetunarchivisteaveugle et enthousiaste. Superbe ! Avec Albert Dupontel, Virginie Efira, NicolasMarié, JackieBerroyer. Sortie le 21 octobre.

Maïwenn et Louis Garrel dans ADN .

ADN, le nouveau film de Maïwenn, explore lemonde familial et ses travers. Neige,mèredivorcéedetroisenfants,est très proche de son grand-père, d’origine algérienne, à qui elle rend régulièrement visite. Le jour où celui-ci meurt, c’est une tempête dans la vie de la jeune femme.

Elle prend conscience de la toxicité de sa mère et va vouloir comprendre l’histoire de sa famille… Un filmmagnifique, servi paruneunebelledistribution.Duvrai bon cinéma ! AvecMaïwenn, Fanny Ardant, Dylan Robert, Marine Vacth, Louis Garrel. Sortie le 28 octobre.

Avec Des Hommes, Lucas Belvaux se penche sur la guerre d’Algérie et les traces qu’elle a laissées chez quelques-uns des appelés. Ber nard, Rabut,Févrieretbeau-

coup d’autres sont partis “là-bas” en 1960. Deux ans plus tard, ils sont ren- trés en France, sont passés à autre chose, ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, une fête d’anni- versaire par exemple, pour que le passé ressurgisse et s’invite dans la vie de ceux qui voulaient l’oublier. Un filmbou- leversant, adapté du roman du même nom de Laurent Mauvignier (éd. de Minuit). Avec Gérard Depardieu, Jean- Pierre Darroussin, Catherine Frot, YoannZimmer. Sortie le 11 novembre.

SURSCÈNE

MadamePylinskaet lesecret deChopin nousplongedans les souvenirs d’enfance d’Eric-Emmanuel Schmitt. Madame Pylinska, aussi accueillante qu’un buisson de ronces, a une méthode particulière pour enseigner le piano. Pourtant, au fil des cours, le garçon de 10 ans va apprendre non seulement la musique, mais aussi la vie…Unmonologue drôle et émouvant, qui mêle intelligemment musique et théâtre. Eric-Emmanuel Schmitt fait vivre des personnages hauts en couleur tout en explorant l’œuvre deChopin. Avec, au piano, NicolasSavy. Actuellement en tournée. Du 24 au 28 novembre à Lyon, en décembre à Berne et Cholet, en janvier à Neuilly et Dravel…

MALGOSIA ABRAMOWSKA - SDP

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À NE PAS MANQUER NON PLUS...

ÀVOIR

L’exposition Les origines du monde, organisée par lesmuséesd’Orsay, de l’Orangerieet dumusée desBeaux-ArtsdeMontréal, explore leXIX e siècle, qui a vu l’avènement des sciences naturelles et du darwinisme avec l’invention de la nature. De la Renaissance à la Première Guerre mondiale, elle confronte les découvertes scientifiques à l’imagi- naire collectif de chaque époque pour comprendre quelle est la place de l’homme sur Terre et dans le règne animal. En dix sections à la croisée des sciences et des arts, cette exposition questionne aussi le rôle de l’homme dans la préservation des espèces à la veille d’une nouvelle extinction de masse.Passionnant.

V POUR LA CURIOSITÉ

Révélé par la célèbre série Dix pour cent dans son rôle d’assistant extraverti, Nicolas Maury présente son premier long-métrage Garçon chiffon. Il y interprète

un comédien à la dérive qui se réfugie chez sa mère (Nathalie Baye), dans le Limousin, pour se reprendre enmain. Une vraie découverte ! Sortie le 28 octobre.

Gabriel vonMax, Gruss [Greeting (Monkey with Bouquet)] 1901-1915.

V POUR LE CHARME

Suzanne Lindon (la fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain) signe Seize printemps dans lequel elle joue Suzanne, une jeune fille

Du 10 novembre au 14 février. Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7 e . Ouvert dumardi au samedi de 9 h 30 à 18 h, le jeudi jusqu’à 21 h 15.

ÀLIRE

de 16 ans qui s’ennuie ferme avec les gens de son âge et découvre le sentiment amoureux auprès d’un homme plus âgé. Un très joli premier film, délicat et plein de poésie. Sortie le 9 décembre.

et, surtout, il est alcoolique. Tout le contraire du père d’Alice, parti se battre enIndochine…Lesdeuxfillettesont7ans et rêvent de leur père respectif avec l’espoirdelesrevoirunjour.Lessouvenirs ont un fort goût de vécu par l’auteure. Ce roman sur l’amour filial confisqué parle aussi des anxiétés conjugales et des ambiguïtés parentales. Il est écrit de manière très poétique et se lit comme une belle lettre d’amour à un père. Éd. Arléa, 159 p., 17 €.

De grandes ambitions, d ’An toi ne Rau l t , se demande ce qu’il advient denos rêvesde jeunesse. Àtravers lesdestins croi- sésdesept personnages, que l’on suit sur trois

V POUR L’HUMOUR

Dans Les Tuche 4, les membres de la fameuse famille (Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez, Claire

décennies, ce sont les temps forts des années1980à2000quenous revivons. Certains héros du roman rappellent de façon troublante des personnalités connuesde tous, telsFrédéricqui devient le plus jeune président de la République, Jeanne qui a pris la place de son père à la tête du Parti national, ou encore Sonia, fille d’une femme deménagemarocaine, qui obtient un poste deministre…Un for- midable roman choral qui évoque les illu- sions de la jeunesse et brosseunportrait tout en finesse de la générationX. Éd. AlbinMichel, 589 p., 22,90 €.

Nadeau) sont de retour ! Après avoir démissionné de son poste de président, Jeff retrouve son beau-frère (Michel Blanc) pour une soirée de Noël qui va vite déraper en un règlement de comptes cinglant… Rires assurés ! Sortie le 9 décembre.

Paris, mille vies, de Laurent Gaudé, est un textemagni- fique. Entre rêverie, fiction, autobiographie et fantas- tique, le récit d’unedéambu - lation la nuit dans un Paris étrangement vide qui se peuple d’absents. On y ren-

V COUP DE CŒUR

C’est toi que j’attendais, de Stéphanie Pillonca, suit le parcours de couples devenus parents par le biais de l’adoption et relate l’histoire d’une

contre le père du narrateur, François Villonqui tuaunprêtre, lecortègequi suit la dépouille de Victor Hugo, deux jeunes cousins résistants abattus, Antonin Artaud, André Breton… Les époques se mêlent, le passé et le présent se super- posent. Laurent Gaudé se souvient de mille vies pour mieux se sentir vivant

Avec Les grandes pou- pées, Céline Debayle évoquel’été1953.Enjuin, Josetteet samèreOdette quittentMarseillepour se réfugier à Antibes chez Emma, sœur d’Odette et

jeune femme qui cherche son fils après avoir accouché sous X à l’âge de 16 ans. Un documentaire poignant. Sortie le 23 décembre.

mèred’unepetiteAlice.LepèredeJosette est en cheville avec lemilieumarseillais

d’être parmi les hommes. Éd. Actes Sud, 94 p., 11,50 €.

SERVICE PRESSE / GRUSS [GREETING (MONKEY WITH BOUQUET)] 1901-1915, HUILE SUR BOIS 24 X 16 CM / GABRIEL VON MAX / THE JACK DAULTON COLLECTION - SDP

se faire plaisir 20

L’art soigne ! Pratiquer une discipline artistique permet de se sentir vivant et de guérir de nombreux tourments, lorsqu’on est accompagné par un professionnel compétent. Par AliceKerguelen A 54 ans, Armelle prend enfin de la distance avec des traumatismes anciens. Les pin- ceaux et papiers à dessin de ses séances Le jour où… j’ai découvert l’art-thérapie

duire qu’à la réalisation finale. En peinture, par exemple, il va observer comment le participant attrape le pin- ceau, s’il caresse ou gratte le papier, etc. Petit à petit, en donnant forme à ce qu’elle porte en elle, la personne va exprimer ses problèmes. Ses défenses baissent, les zones d’ombre apparaissent. « C’est la stratégie du détour. On n’approche pas là où ça brûle, mais on ne lui tourne pas le dos » , explique le psychiatre Jean-Pierre Klein. Cette approche subtile, ce “mine de rien”, fait merveille lorsque les mots se dérobent. Les témoignages font apparaître le plaisir de se sentir vivant, et conscient de ressources intérieures inutilisées jusqu’alors. Chacun se souvient de cemoment où il a touché au cœur de son tourment, où des larmes ont libéré un flot d’émotions. La reconversion tente de nombreux participants, bluffés par l’efficacité de ces thérapies. Mais la profession d’art-thérapeute est exigeante. Il faut d’abord maîtriser une discipline artistique. Il faut ensuite posséder de solides bases en psychologie pour sécuriser le consultant et lui offrir un espace de créativité où il ne sera pas jugé. L’essentiel consiste à rester à la bonne distance jusqu’au moment où il devient évident que, selon les mots de Georges Braque, « l’art est une blessure qui devient lumière » .

mensuelles d’art-thérapie sont plus efficaces, dit-elle, que ses années de psychanalyse. Pourtant, au début, la peur de “mal faire” a freiné cette professeure d’Arts plastiques. Mais l’art-thérapeute lui a fait comprendre que “faire beau n’est pas le but”. « En me laissant m’expri- mer sur la toile sans jugement, en sollicitant mes cinq sens, elle m’a permis d’aller où je ne voulais pas. Ce dialogue avec la création que je porte en moi me reconstruit. » Même si l’art-thérapeute est un artiste, une séance avec elle ou lui n’est pas un atelier d’art : on n’y occupe pas agréa- blement son temps libre, on n’y acquiert pas de tech- nique, on ne veut pas produire quelque chose de joli. Le but est d’engager ce processus de création qui permet d’exprimer ce qui fait mal et qu’on cache au plus pro- fond. En 1942, le peintre anglais Adrian Hill, hospita- lisé dans un sanatorium, constatait ainsi : « Un esprit créateur satisfait favorise la guérison. » L’art-thérapeute utilise donc toutes sortes de médiums – théâtre, danse, sculpture – et toutes sortes de matériaux : papier kraft, sable, fil de fer… Il s’intéresse autant à la façon de pro-

SEVENTYFOUR / STOCK.ADOBE.COM

« J’ai travaillé surmoi, sur le processus de création» Anne-Marie, 56 ans, infirmière

Carnet pratique

QUAND CONSULTER ? V Tourments anciens, décès d’un proche, divorce, cancers… L’art-thérapie est idéale lorsqu’on affronte des épreuves personnelles et professionnelles. Et elle aide à avoir une meilleure connaissance de soi. QUEL ART CHOISIR ? V Toutes les disciplines artistiques peuvent être utilisées : la peinture, le dessin, le modelage, la danse, la photo, le conte, le théâtre, le collage… Pour préserver sa capacité à être surpris, mieux vaut choisir un art que l’on ne connaît pas. COMMENT TROUVER UN ART-THÉRAPEUTE ? V La FFAT (Fédération française des art- thérapeutes), c’est environ 1000 professionnels formés, supervisés et capables de faire une étude de cas. Annuaire des professionnels accrédités et code de déontologie sur le site ffat-federation.org V Le bouche-à-oreille est utile. Dans tous les cas, rencontrer l’art-thérapeute avant de décider. Le premier rendez-vous est souvent gratuit. Le tarif des séances va de 50 à 100 € l’heure. CONSULTER PLUTÔT EN GROUPE OU SEUL ? V La séance individuelle encourage une relation plus intime. V Le groupe permet à chaque participant d’être lui-même mais aussi de profiter de l’intelligence et de la bienveillance du groupe. V En règle générale, les art-thérapeutes proposent

souvent à la fois des séances individuelles et des ateliers créatifs en groupe. COMMENT DEVENIR ART-THÉRAPEUTE ? V La profession réclame à la fois une pratique artistique forte et une formation à la psychologie. Il n’y a pas de diplôme d’État spécifique, mais il existe

Les patients dont jem’occupe à l’hôpital de jour ne sont pas seulement des per- sonnes malades. Pour les regarder autrement qu’à travers leurs symp- tômes, jeme suis formée pendant cinq ans à l’art-thérapie. Je peins, et cela

m’a toujours apporté un équilibre. À l’Inecat, j’ai tra- vaillé sur moi, le processus de création, la symboli- sation. Je propose aujourd’hui des exercices avec des matériaux aux patients. Ils se regardent créer, confient leur vécu, avancent, se prennent enmain et révèlent leur dimension d’être humain.

deux certifications professionnelles : médiateur artistique en relation d’aide, et art-thérapeute.

« J’ai retrouvé assez d’énergie pour oser exister» Emmanuelle, 51 ans, éducatrice spécialisée

LES ÉCOLES À SUIVRE On compte une vingtaine d’organismes de formation.

V L’université Paris V dispense un master professionnel et de recherche.

Je peins depuis toujours, mais le décès soudain d’une proche m’a poussée vers l’art-thérapie. Mes dessins et peintures ont alors émergé dans un cadre sécurisant. Ilsm’ont fait prendre conscience que j’étouffais dans mon

V L’Inecat (Institut national d’expression de création d’art et de thérapie) propose trois cursus de formation, des modules hors cursus et une section libre à la carte. Toutes les infos sur le site inecat.org V Les autres formations référencées par la FFAT : Atepp-Cefat, Irfat, Profac, Puzzle et l’Afratapem délivrent des certificats reconnus. V Les études, de deux à quatre ans, alternent cours et ateliers expérientiels. À LIRE V Le grand livre de l’art- thérapie, d’Angela Evers, éd. Eyrolles. Ou comment dépasser les épreuves par le biais de l’expression artistique. V Initiation à l’art-thérapie, découvrez-vous artiste de votre vie, de Jean-Pierre Klein, éd. Marabout.

couple. Bienveillante, l’art-thérapeute m’a soutenue dans ce cheminement versmoi-même. J’ai progres- sivement retrouvé assez d’énergie pour oser exister et suivre mon propre chemin. Aujourd’hui, je me forme à l’art-thérapie pour pouvoir accompagner d’autres personnes.

« J’ai appris à regarder mon corps comme il est » Dominique, 55 ans, cadre commerciale

Mon embonpoint fait partie de moi depuis mon enfance, mais j’ai toujours eu dumal à l’accepter. Le corps est sou- mis à des tas de diktats dans notre société. Avec la photo-thérapeute, nous avons décrypté mon portrait,

réalisé des gros plans de chaque partie de mon corps. J’ai écoutémes émotions, et grâce à l’œil bien- veillant de la professionnelle j’ai appris à regarder mon corps comme il est réellement et à l’accepter. Il faut se voir pour croire en soi !

CHRISTOPHE LAUTREC 2019

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Rencontre avec… Pierre Palmade

C’est son grand retour ! Et on le retrouve sur tous les fronts. Au théâtre d’abord, avec sa nouvelle pièce 1 Assume, bordel ! et sa tournée dans toute la France avec Pierre Palmade joue ses sketches . À la télévision ensuite, sur France 2 et M6 dans La troupe à Palmade s’amuse avec… 2 et Le Grand Restaurant 3 . Propos recueillis par Marie-Christine Luton «Êtredrôle, c’est narcissique»

tacle intelligent. C’est-à-dire que je cherche à être intéressant avant d’être drôle. Drôle, cela peut être fati- gant. Je cherche ce qui n’a pas été déjà vu. Et je suis très fan du talent des autres. En dehors de Muriel Robin et de Michèle Laroque, que j’ai embarquées dans des histoires de couples, j’ai découvert de jeunes talents dans la Troupe à Palmade, devenus célèbres depuis, comme Camille Cottin, Blanche Gardin, Alex Lutz, Arnaud Tsamère… Parfois j’écris, parfois je mets en scène et, en tant que comédien, j’ai mis énor- mément de temps à croire en moi. J’avais envie de me montrer, d’être drôle, c’était narcissique. J’étais très jeune quand j’ai commencé, j’ai appris sur le tas et sur le tard. La scène ! De très loin, parce que sur scène tout le monde vous regarde, vous êtes en mode séduction, alors que, au cinéma, vous jouez, vous travaillez devant un objet, la caméra. Et celle-ci ne m’érotise pas du tout. Vous êtes devant des gens qui travaillent, les techniciens, le réalisateur, alors qu’il y a un devoir de séduction, d’intensité sur scène qu’on ne retrouve pas. Au cinéma, il faut imaginer ce que cela va donner à l’écran dans deux ou trois mois. Mais c’est paradoxal pour moi qui n’ai pas envie qu’on m’oublie, car faire du cinéma c’est mieux pour la postérité que le théâtre. Entre la scène et la caméra, que préférez-vous ?

ses sketchs cultes, je me suis dit que les miens ne l’étaient pas, eux. Enfin, si, peut-être quelques-uns… mais ils n’ont jamais eu le même écho que les siens. Sans doute parce que j’étais très jeune lorsque je les ai écrits et que je n’avais pas assez de savoir-faire pour les jouer. Aujourd’hui, à 50 ans, je peux leur donner plus de force, d’épaisseur. Cela se véri e ? Effectivement, prenez le scrabble par exemple. À 20 ans, j’imitais les adultes, maintenant j’en suis un, c’est facile. Mais avec le temps, il y a une gravité qui s’installe quand on veut être drôle, on est écorché. Je dis “mes sketchs préférés”, car ce ne sont pas forcément les plus connus. On peut ne pas savoir qui est Pierre Palmade en one-man-show, cela fait longtemps que j’ai commencé. On peut le découvrir dans ce spectacle. (Rires.) Je vais finir par le croire, car c’est vrai que j’en parle souvent. En fait, je me sens mieux, plus apaisé, plus lucide, désormais je m’assume. Je ne suis pas préoccupé par lamort, mais j’ai été longtemps obsédé par la postérité. Comédien, auteur, metteur en scène. Comment vous dé nissez-vous ? Évidemment, le mot touche-à-tout n’est pas très joli, alors je dirais que je suis un amoureux du spec- Vous parlez d’âge, cette question vous préoccupe ?

Vous avez une actualité chargée ! C’est le confinement qui a fait bouillir un peu la marmite à idées. Il y avait aussi des enregistrements pour la télévision qui avaient été repoussés mais qui ont fini par être diffusés, j’en suis très heureux. En septembre, vous êtes entré au musée Grévin. Vous avez inauguré votre statue avec Muriel Robin… J’adore Muriel. Nous sommes de vrais amis et des complices d’écri- ture. Nous avons créé ensemble son premier seule-en-scène, en 1988, LesMajorettes se cachent pour mou- rir . Et nous avons récidivé en 1996 avec Ils s’aiment. Comment travaillez-vous ? Je me sers beaucoup de mon vécu. Par exemple, pour ma pièce Assume, bordel !, je me suis rendu compte qu’il y avait des choses qui n’avaient pas été comprises par la communauté gay, et je voulais en parler. C’est un plaidoyer pour la tolérance à tous les niveaux. Mon personnage se retrouve face à quelqu’un qui vit et parle de son homosexualité de façon différente, plus facilement. Généralement, c’est lorsque j’ai résolu mes problèmes que je les aborde sur scène.

Vous êtes en tournée avec vos meilleurs sketchs…

Ce ne sont pas les meilleurs mais plutôt mes préférés. Après avoir vu ma copine Muriel Robin jouer