Secrets d'Histoire - Les cathédrales de notre Histoire
la carrière, celui-ci commence à être connu dans les années 1730, notamment pour avoir restauré l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, dont le comte de Clermont, cousin du roi, est abbé commenda- taire. En 1738, ironie de l’histoire, il a construit l’hôtel particulier deMme de LaMothe, mère d’une certaine Jeanne-Antoinette Poisson, future mar- quise de Pompadour… Après la stabilisation des sols marécageux, les travaux commencent. Les meilleurs artisans de la Cour Lors du scellement de la première pierre, le 12 juin 1743, Louis XV dépose une médaille d’or et quatremédailles d’argent sous l’emplacement du premier pilier du sanctuaire côté Évangile. Il n’a fallu que deux ans au fondateur de la dynastie, François Mansart, pour réaliser l’église Notre- Dame-du-Val-de-Grâce (1645-1646). Il en faudra douze à son petit-fils pour celle de Saint-Louis. Sur un plan de tradition gothique, s’élève un édi- fice à l’impressionnante façade baroque soutenue par des colonnes d’ordre corinthien et flanquée de deux tours coiffées de bulbes où sont logées les six cloches offertes par le roi et baptisées par la reine et ses filles. Les meilleurs artisans sont sollicités entre autres pour la charpente du dôme, chef-d’œuvre signé Charles Bonneau. L’intérieur, de style rocaille, est très sobre, mais le décor des
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chapelles est confié aux plus grands peintres de la Cour, Boucher, Restout, Lemoine, Vien ou Philippe van Loo. Le magnifique orgue est réalisé par la célèbre maison Clicquot. Louis XV qui a manqué l’inauguration en 1754 en raison de la naissance de son petit-fils, le futur Louis XVI, vient l’entendre en 1762. Lorsque s’ouvre la Révolution, l’église Saint- Louis a pris le pas sur l’église Notre-Dame.
L’Ouverture des États généraux, le 5mai 1789 à Versailles, d’Auguste Couder (1790-1873). Le chœur et le maître-autel enmarbre de la cathédrale.
DE ROYALE À RÉVOLUTIONNAIRE La cathédrale Saint-Louis accueille la séance d’ouverture des États généraux le 4 mai 1789, en présence de Louis XVI et de Marie-Antoinette, et le serment du Jeu de Paume y est renouvelé le 22 juin. Ses desservants, les Lazaristes, refusent le serment à la Constitution et sont chassés en 1792. Entre-temps, elle est devenue cathédrale mais l’évêque constitutionnel, Monseigneur Avoine, ne peut éviter sa reconversion en… dépôt de grains ! Dépouillée de ses cloches et de ses trésors liturgiques envoyés à la fonte, ainsi que de ses tableaux, heureusement déposés au Louvre, elle devient Temple de l’Abondance, puis retrouve son rang de cathédrale en 1797.
Bertrand Gardel / hemis.fr
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