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Les colorations pour cheveux provoquent-elles le cancer ?

Une étude parue fin 2019 a relancé la polémique autour de ces produits, suspectés de favoriser la survenue de cancers.

ANNE-LAURE LEBRUN

s e teinter les cheveux avec une coloration expose-t-il au risque de développer un cancer du sein ? Cette question a, une nouvelle fois, été soulevée par une étude américaine publiée en décembre 2019. Ces travaux, réalisés auprès de 47 000 femmes ayant une sœur atteinte d’un cancer du sein, suggèrent, en effet, que se colorer les cheveux est associé à une augmentation du risque de cette maladie. Les femmes utilisant des teintures capillaires, dites permanentes ont 9 % de plus de risques de la développer que celles qui gardent leur couleur naturelle, et ce, quelle que soit la fréquence d’utilisation de ces produits. Plus surprenant, l’effet est bien plus important pour les Afro-américaines : le risque de cancer du sein augmente de 60 % lorsqu’elles utilisent ces produits toutes les cinq à six semaines.

Nos experts

Pr Laurence Coiffard pharmacienne, professeure au laboratoire de pharmacie industrielle et cosmétologie, université de Nantes

Se colorer les cheveux, c’est risqué ? un résultat interprété avec prudence par le Dr Marc espié, oncologue : avant 1980. après cette date, de nombreux colorants entrant dans la composition des teintures

« La hausse du risque de cancer du sein observé chez les participantes est très faible et vue seulement chez des femmes présentant une prédisposition puisqu’elles ont une sœur touchée par la maladie. » plusieurs études ont déjà mis en évidence un risque accru de cancer de la vessie mais aussi de lymphome, en particulier chez les utilisateurs réguliers de colorations foncées

brun foncé ou noir ont été interdits en europe car cancérigènes ou mutagènes. « plus d’une centaine de substances ont été prohibées. pourtant, des produits comme le formaldéhyde sont toujours retrouvés dans les produits étrangers, comme les cosmétiques américains, car leur réglementation est moins stricte que la nôtre », dit le pr Laurence Coiffard, pharmacienne.

Dr Marc Espié oncologue, directeur du Centre des maladies du sein, hôpital Saint Louis, AP-HP, Paris

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56 SANTÉ MAGAZINE I avril 2020

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