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44 essais cliniques explorant des vaccins ou thérapies à ARNm sont en cours, dont près de la moitié dans le domaine de la cancérologie. (Source: GlobalData , janvier 2021) Le chiffre

ARNm : ces quatre lettres, acronyme d’“acide ribonucléique messager” suscitent depuis plusieurs mois bien des espoirs. Mise sous les feux des projecteurs avec les vaccins contre la covid-19, cette technologie porte d’autres promesses. Que sait-on à ce jour? Trois experts apportent leur éclairage. Propos recueillis par Emmanuelle Blanc

Dr PALMA ROCCHI directrice de recherche à l’Inserm, responsable du groupe Nanoparticules et ciblage thérapeutique au Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM)

«Des réponses très ciblées contre le cancer» D ans le domaine du cancer, la technologie à ARNm ouvre

du ou des gènes mutés de façon à court-circuiter le cancer; la seconde vise à stimuler l’immunité anti-tumorale pour mieux le combattre. En plus du mélanome, nous avons l’espoir que cette technique à ARNm puisse s’appliquer dans les prochaines années à d’autres cancers fréquents et/ou très agressifs, dont ceux qui font actuellement l’objet d’études: sein, ovaire, prostate, certains cancers digestifs ou du poumon, certaines leucémies pour n’en citer que quelques-uns.

la porte à une vraie médecine personnalisée que nous n’avons pas à l’heure actuelle. Là où il faut dix ans pour développer un médicament ciblant spécifiquement la mutation génétique à l’origine d’une tumeur, cette technique pourra permettre de fabriquer un traitement individualisé en quelques mois, donc de soigner et prévenir le risque de rechute avec plus de rapidité et d’efficacité. Pour cela, deux stratégies sont explorées: la première consiste à bloquer directement l’expression

1 Des cellules cancéreuses sont prélevées par biopsie pour identifier des protéines spécifiques de la tumeur : ce sont les antigènes tumoraux.

4 Cela stimule le système immunitaire du patient : il fabrique des lymphocytes T tueurs capables de détruire uniquement les cellules cancéreuses.

Cancer Comment ça marche ?

2 Le code génétique de ces antigènes tumoraux est analysé pour produire in vitro en laboratoire, l’ARN messager correspondant.

3 Cet ARNm synthétique est

injecté dans la peau, le muscle ou encore le sang du patient. De l’antigène tumoral est produit.

YOHANNELAMOULÈREPOURSANTEMAGAZINE–CRCM- INFOGRAPHIE :PAULASIMONETTIPOURSANTEMAGAZINE

17 SANTÉ MAGAZINE I août 2021

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