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Ce qui m’apaise Me retrouver dans un lit, entourée de mon mari et de mon fils pour regarder un film. Je me sens parfaitement bien. Ce qui me réconforte Mon père me rassure sur beaucoup de choses, même si nous ne sommes pas toujours d’accord. Je suis très anxieuse et il a le chic pour désamorcer mes angoisses. Ce qui me donne de l’énergie Travailler. La créativité. L’idée de faire quelque chose.

l’importance de cet enfant a dépassé tout ce que je pouvais imaginer. Et il se trouve qu’au moment de l’écri- ture, je me suis séparée du père de mon fils, c’était traumatisant, j’ai eu l’impression de couper mon enfant en deux. J’ai donc relié tous ces élé- ments. Mon film est assez transgres- sif. Il pose la question de l’âme et va plus loin que celle de l’avortement. Aviez-vous décidé dès l’écriture de jouer le personnage de cette généticienne ? J. D. J’y ai pensé assez vite. Trouver une actrice qui accepte ce rôle n’était pas évident. Et jouer un personnage qui est à fond dans le drame sans pour autant pleurer tout le temps était intéressant pour moi qui interprète souvent des personnages extériorisés. J. D. La détermination. La capacité à être tenace, têtue, à tel point que pour les autres, cela peut devenir insuppor- table. Pour la partie clonage, je ne suis pas à cent pour cent sûre éthiquement que c’est moi. J’aime l’idée qu’elle va si loin parce que c’est une représen- tation tellement hors normes, que l’on pourrait dire qu’elle est folle mais elle ne l’est pas du point de vue scienti- fique. C’est une entreprise aujourd’hui Qu’est-ce qui vous ressemble dans cette femme ? Quel genre de mère êtes-vous avec votre fils 2 ? J. D. Léo a 12 ans. Je suis très protec- trice mais on s’amuse beaucoup aussi. Je ne lui mens pas. Quand il me pose des questions, je suis très honnête. Votre film évoque la question d’âge, vieillir vous préoccupe ? J. D. Bien sûr. Par exemple j’aurais aimé avoir plus d’enfants, mais j’ai décidé d’en faire, plus exactement j’ai eu les moyens financiers d’en faire, à la fin de ma trentaine, après avoir commencé à gagner ma vie interdite, difficile, mais qui n’est absolument pas un fantasme.

comme réalisatrice. J’en voulais un autre dans ma quarantaine, mais trop tard ! Donc c’est une réalité de vieillir. Ce n’est pas le vieillissement qui me gêne, ce sont les limitations qui viennent avec. Lorsque je vois des hommes de 72 ans qui font des enfants avec des femmes de 28 ans, je me dis que j’aurais bien aimé être un homme, pas pour être avec des femmes de 28 ans, mais pour faire des enfants, continuer des vies. C’est pour cela que tant qu’on peut utiliser la science, si les femmes le veulent, qu’elles le fassent. Nourrissez-vous un rêve d’artiste ? J. D. Je voudrais adapter un roman de science-fiction, j’y travaille déjà. Sinon, je voudrais surtout finir d’écrire tout ce que j’ai en route. J’écris constamment, tous les jours, sauf quand je tourne. Donc j’ai des centaines d’histoires en route.

Et que faites-vous pour rester en forme ? J. D. Je fais attention à ce que je mange, je bois rarement, je ne fume pas, j’ai plutôt une vie saine. Avez-vous un péché mignon ? J. D. Regarder des bêtises à la télévi- sion. Je ne suis pas peureuse devant les fantômes, les monstres. Et quand je vois des gens qui en ont peur, je suis morte de rire. J. D. J’ai de la chance à Los Angeles, il y a beaucoup d’espaces verts et j’ai un jardin. Donc quand j’ai vrai- ment envie de me relaxer, je sors pour regarder chaque fleur, je les étudie . J’adore la nature. Petite déjà, j’étais comme cela. J’ai l’obsession du détail. Je peux passer des heures à regarder une abeille sur une fleur. Mon mari trouve cela un peu bizarre et cela fait beaucoup rire mon fils. C’est une sorte de méditation et un plaisir intense pour moi. Les vacances pour vous, c’est quoi ? J. D. L’Europe, toujours. La Grèce. Mon mari est grec, donc nous y allons chaque année et puis la Bretagne. Ma famille y est originaire et j’adore passer du temps là-bas. C’est le seul endroit au monde où quand il fait gris je trouve cela beau. 1. Avec Julie Delpy, Richard Armitage, Daniel Brühl, Gemma Arterton. Sortie le 30 juin. Comment aimez-vous décompresser ?

Quel est votre moteur ? J. D. La créativité. Et l’étude des autres.

De quoi êtes-vous le plus fière ? J. D. Mon fils.

Qu’est-ce qui vous met de bonne humeur ? J. D. Voir des amis et bien manger.

Et de mauvaise humeur ? J. D. Des choses très simples comme conduire. Je déteste conduire, cela me stresse. Mais lorsqu’on vit à Los Angeles, c’est un problème.

2. Son père est le compositeur allemand de musiques de films, Marc Streitenfeld.

117 SANTÉ MAGAZINE I août 2021

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