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SE FIXER DES LIMITES POUR NE PAS SE LAISSER MANIPULER
4 Différer sa
réponse face à la pression
Un procédé simple et efficace dès que l’on est pris de court ou par surprise ! Face à une offre urgente, du type, “Décide-toi, c’est exceptionnel !” ou une pique tordue “Ne viendrais-tu pas de proférer une bêtise ?”. Il s’agit de faire mariner l’autre le temps d’élaborer une stratégie de réponse. Le bénéfice est triple : calmer ses émotions ; pouvoir prendre des avis autour de soi ; dérouter ses détracteurs. La phrase suivante est à apprendre par cœur, conseille Frédéric Fanget, pour mieux la ressortir ou l’adapter à l’instant “t” : “Cette question est importante, elle me met dans l’embarras, je ne peux pas y répondre tout de suite.” Exercez-vous à la lire à voix haute. « Elle montrera au manipulateur qu’il cherche à obtenir votre adhésion sans vous laisser le temps de réfléchir ». 5 Refuser avec empathie les requêtes viciées “Ne peux-tu te libérer samedi ? De la part d’un adjoint, j’attends de l’implication”, “Il faut que tu m’aides à l’anniversaire de maman, tu es aussi sa fille.” Ces formules, pleines de sous- entendus, sont manipulatoires en ce qu’elles nous mettent en conflit entre deux désirs : celui de satisfaire l’autre, et celui de suivre ses propres besoins
Soyez vigilante face aux demandes injustifiées ou aux propos malveillants.
6 Dire son ressenti
Mise devant le fait accompli, Sylvie, cadre de la fonction publique, était déconfite. Elle avait cravaché sur un dossier ardu dont elle se trouva dépossédée pour d’obscures raisons. “C’est ton manager qui va présenter le projet à la réunion, lui avait annoncé le directeur. Comprends qu’il y aura des élus, et c’est capital que ton chef puisse présenter le dossier”. La parade a été la réprobation de son boss grâce à la méthode DESC. D, pour décrire la situation, “Vous m’avez avertie seulement une heure avant”. E, pour exprimer ses émotions négatives en
ou envies. Adoptez le « refus empathique », prescrit Frédéric Fanget. En clair, déclinez la proposition en vous mettant à la place de celui qui reçoit le refus. Avec sincérité. “Je comprends que cette demande est importante pour toi, je suis ennuyée de ne pouvoir y répondre. Je vois bien que tu es dépitée, mais je ne t’aiderai pas pour l’anniversaire de maman” (ou “Je prendrai mon samedi”). « Ce n’est pas parce que vous décevez une attente que vous êtes un mauvais collaborateur, conjoint, ami, sœur... », ajoute le psychiatre.
DECLAN SINCLAIR / TRUNK ARCHIVE / PHOTOSENSO
130 SANTÉ MAGAZINE I janvier 2019
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