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www.regal.fr RÉGAL N° 89 MAI JUIN 2019

Les Havanais sont des becs sucrés qui se baladent gâteau, glace ou friture à la main, achetés auprès de vendeurs ambulants ou de petits commerces.,

CHAUDS, LESCHURROS! Célèbre douceur d’origine espagnole, le churro fait partie des friandises de marchands ambulants les plus convoitées de La Havane. Plus qu’une pause pour son «quatre-heures», la commande d'un cornet de cette gourmandise hautement calorique se révèle un vrai spectacle. Le chef glisse un long ruban de pâte dans l’huile bouillante, et le fait délicatement tourner. En quelques minutes, il se métamorphose en une spirale croustillante. Découpés en bâtonnets brûlants, les churros sont aussitôt arrosés d’une sauce au chocolat ou d’un coulis de fruits (souvent de la mangue), emportés tel un trésor et dévorés prestement.

TROIS FAÇONS DE FAIRE SES COURSES On fait toujours ses courses au petit bonheur la chance à La Havane, sans savoir si les étagères du magasin du coin seront bien achalandées. Les soucis d’approvisionnement n’ont toujours pas pris fin, mais n'assombrissent pas le quotidien des Havanais. Le carnet d’approvisionnement, la libreta, institué en 1963 par Fidel Castro, est toujours en place et permet aux familles de se procurer une certaine quantité de denrées de base à des prix bas. Riz, haricots noirs, poulet, matières grasses et lait sont proposés dans les bodegas, des épiceries d’État. Quant aux produits frais, La Havane dispose d’un bel éventail de marchés de quar- tiers, où il fait bon se promener pour élaborer le repas du jour. Pas de chichi, un festival de fruits et légumes variés (le paradis pour les amateurs de bananes et de mangues) et la viande (généralement porc ou poulet) sont présentés sans fioriture, à côté de petits commerçants proposant des tamales (voir p. de gauche) , des sandwichs de pain blanc ou diverses pâtisseries. À l’entrée de ces marchés, il est cou- rant de découvrir un tableau précisant les tarifs de produits subventionnés par l’État pour certains des commerçants. Ici, les achats se règlent en pesos cubains, ou CUP, la mon- naie nationale utilisée par les autochtones, et non en CUC, la monnaie convertible longtemps réservée aux seuls tou- ristes. Un fonctionnement qui montre encore une écono- mie à deux échelles. Deux marchés ont particulièrement la cote auprès des habitants et des restaurateurs, situés dans deux quartiers de la ville: «19 y B» à Vedado et «19 y 42» à Playa, avec des prix malheureusement plus élevés. Enfin, on peut aussi se ravitailler auprès des marchands ambu- lants qui sillonnent le centre-ville. Reconnaissables à leurs lourds chariots en bois vieilli par le soleil, ils proposent aux passants leur plus récente récolte de fruits et de légumes.

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