PEPS43
DES SOUTIENS POUR LES AIDANTS
S’il est prévu que l’un de vos proches s’occupe de vous le jour où vous serez dépendant, il aura intérêt à actionner certains dispositifs a n de concilier vie professionnelle et vie familiale.
Le proche aidant d’une personne âgée est celui «qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non profession- nel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne » (art. L. 113-1-3 du Code de l’action sociale et des familles). Il a fallu attendre 2015 pour qu’en n ce statut soit créé (loi du 28décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement), et que le rôle essentiel de toutes ces personnes soit reconnu. Selon cette définition, le proche aidant d’une personne est un membre de sa famille ou quelqu’un qui entretient avec elle des liens étroits et stables (ami, voisin). LE CONGÉ DE PROCHE AIDANT : RÉSERVÉ AUX SALARIÉS Grâce au congé de proche aidant, tout salarié est autorisé – sans condition d’ancienneté depuis une loi du 24 dé- cembre 2019– à s’arrêter de travailler durant trois mois. Ce congé est renou- velable sans toutefois que sa durée
dépasse une année pour l’ensemble de la carrière. Initialement, il était limité à l’aide portée au conjoint, concubin ou partenaire de pacs, ainsi qu’aux as- cendants, descendants ou collatéraux jusqu’au quatrième degré. Depuis la loi du 28 décembre 2015, il est permis de le demander pour assister une personne qui n’est pas un membre de sa famille mais avec laquelle le salarié réside ou avec laquelle il a des liens étroits. Même si le principe est la prise du congé de façon continue avec l’accord de l’em- ployeur, il peut être transformé en période de travail à temps partiel. Il est également permis de le fractionner. Et, s’il n’est pas rémunéré par l’employeur (sauf dispositions conventionnelles ou collectives le prévoyant), le congé de proche aidant est, depuis le 30 sep- tembre 2020, indemnisé par les caisses d’allocations familiales (CAF) ou les caisses de la Mutualité sociale agricole (MSA). Ainsi, une allocation journalière du proche aidant (Ajpa) peut être per-
çue dans la limite de 66 jours au cours du parcours professionnel. Son montant journalier est de 43,83 euros si l’aidant vit en couple ou 52,08euros s’il vit seul.
DES PÉRIODES DE TEMPS LIBRE : INDISPENSABLE
Bon à savoir Rémunérer son enfant en salaire V Si vous avez besoin d’être aidé au quotidien et que l’un de vos enfants assume cette tâche, il peut devenir votre salarié. Si vous percevez l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), elle vous permet, sous conditions, de le rémunérer. Vous avez la possibilité Des structures accueillent les personnes dépendantes en journée pour participer alors à des activités variées, telles que la peinture, le chant… En s’y prenant à l’avance, et afin que l’aidant puisse partir en vacances, on peut aussi trou- ver une place dans un établissement proposant de l’hébergement tempo- raire. À noter que ces deux formes de séjours peuvent être financées jusqu’à 510euros par an au-delà des plafonds de l’APA. Cette enveloppe peut aussi servir à nancer des heures d’aide à domicile supplémentaires. Il appartient à l’équipe médico-sociale d’apprécier le besoin de répit du proche aidant au moment de la première évaluation ou de la révision de l’APA, ou encore, à sa demande. de le payer dans le cadre des services à la personne en tant qu’aide à domicile. Pour simplifier les démarches, il est permis de déclarer son emploi et de lui verser un salaire aumoyen du chèque emploi service universel (Cesu).
GwénaëlleThual, présidentede l’Association françaisedes aidants
« Vous n’êtes pas seul » Un transfert de charge important s’est opéré vers les familles, ces dernières décennies. Le phénomène a été exacerbé par la crise sanitaire et le confinement. Or, les aidants ne sont pas des professionnels de substitution et n’ont pas vocation à le devenir. Parfois, la situation est telle qu’ils souffrent, subissent des impacts négatifs sur
L’EXPERTE
leur santé: perte de sommeil, maux de dos, épuisement… Je veux leur dire qu’ils ne sont pas seuls. Il ne faut pas hésiter à dialoguer avec sonmédecin traitant, s’autoriser à parler de son vécu. Nous organisons des “cafés des aidants”, unmoment de discussion prévu autour d’un thème (aider sans s’épuiser, trouver sa place, concilier vie d’aidant et vie professionnelle, etc.) qui permet de partager ses expériences. Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons maintenu ces temps d’échange et de liens en proposant des formats par visioconférence. Plus d’informations sur Aidants.fr.
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