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MAL À L’AISE ? RÉAGISSEZ Le tonqu’emploie votre amie vous metmal à l’aise, vous sentez dans son attitudeune agressivité retenue, ses paroles vous dérangent. Nous avons tendance à laisser passer ce genre de signaux, par peur d’entrer en con it, de mettre la relation àmal. C’est pourtant notre silence qui risque de lui nuire : si personne n’ose aborder le sujet, l’embarras s’installe. Mieux vaut crever l’abcès en énonçant calmement ce

que vous percevez : « J’ai l’impression qu’il yaunmalaise entre nous, je ne sais pas d’où ça vient, est-ce qu’il ya quelque chose dont tu voudrais qu’on parle ? » La discussionqui s’ensuit ne sera pas forcément facile, mais au moins, vous aurez clari é la situation et remis les compteurs à zéro. Quelle qu’en soit l’issue, c’est préférable à un malentenduqui s’envenime. Les non- dits sont unpoisonpour la relation.

NOTRE EXPERTE

KarineDanan analyste transactionnelle, psychopraticienne, auteure de Je ne sais pas dire non (Eyrolles)

« Oser dire ce qu’on ressent et ce qu’on attend » Ce qui complique souvent une relation, c’est qu’on n’ose pas parler de soi avec authenticité. On a peur de se montrer vulnérable, de risquer d’être attaqué, blessé, moqué, ou au contraire de provoquer un rapprochement qu’on ne souhaite pas forcément. Car nous sommes ambivalents : nous avons besoin d’intimité et, en même temps, cela nous fait peur. Nous sommes en général très durs envers nous-mêmes et restons persuadés que, si nous nous montrons tels que nous sommes, nous allons être jugés de façon tout aussi négative. Et si on laissait à l’autre la liberté de ne pas penser comme nous, de ne pas porter sur nous ce même regard sévère ? Cela suppose de dire ce qu’on ressent : « J’ai peur de la façon dont tu vas réagir » , « j’aimerais que tu m’écoutes sans te moquer de moi » … Dire ce qu’on attend de l’autre permet de se protéger, sans pour autant rester dans le repli sur soi. Ne pas le faire nous expose à obtenir exactement l’inverse de ce qu’on voudrait dans cette relation. Pour prendre la responsabilité de ce que l’on dit, il nous faut avoir conscience du cadre et des enjeux du lien commun. Dans une relation qui nous est précieuse, on pense à se protéger soi, mais aussi à protéger l’autre, à avoir une parole qui le respecte et ne risque pas de le blesser. Cela permet d’éviter que nos paroles reviennent nous heurter dans un effet boomerang. En effet, ce que dit l’autre est toujours une réaction à ce qu’on a soi-même dit. Ainsi, prendre soin de la relation, cela nous appartient totalement.

FAITES DES DEMANDES CLAIRES « Quelle journée ! Quand je pense qu’il faut encore que je prépare le repas… » Presque chaque soir, vous appelez ainsi à l’aide et jamais rien ne se passe. De même, si vous lancez à la cantonade « il faut sortir les poubelles » , personne ne vient se porter volontaire… Résultat : vous vous sentez entourée d’une bande d’égoïstes, vous a chez une moue renfrognée. Le scénario se répète et vos proches commencent à se lasser de votre éternelle mauvaise humeur, qui parasite l’ambiance. Il su rait pourtant que vous demandiez clairement à votre conjoint s’il est d’accord pour préparer le repas ce soir ! De même, « Adrien, tu pourras sortir les poubelles ? » serait bien plus e cace qu’une demande adressée à personne... Plutôt que déplorer l’attitude des autres, dites-leur ce que vous attendez d’eux. Vos rapports seront plus faciles. SOYEZ INDULGENTE Vosamis, vos collèguesont desdéfauts, tout comme vous. Faceaux travers et aux faiblessesde votreentourage, vousavez le choixentredeuxattitudes : soit vous vous laissezaller àcritiquer certainsde vosprochesdèsqu’ilsont le dos tourné, et cette relation fausséenepeut aller bien loin. Soit vousdécidez d’accepter lespetitspenchantsnégatifsde cettepersonne commeelle accepte les vôtres, et vous vouse orcezde lui rester loyale,mêmeenson absence. La relationpeut s’approfondir sur debonnesbases. Vouspourrez sansdoute, à l’occasion, rireensembledes traversde l’uneet de l’autre, à conditionqu’ilsneheurtent pas votreéthique, votremoralepersonnelle. Àvousdesavoir oùplacer le curseur de votre tolérance. L’idéen’est pas de tout accepter,maisd’éviter le jugement et de rester dans l’indulgence face aux imperfectionsde lanaturehumaine. aux raisons qui vous poussent à cet élan : pure générosité oubesoin de reconnaissance ?Si la personne aidée ne vous remercie pas aussi chaleureusement que vous l’espériez, comment réagirez-vous ?Aider l’autre c’est bien, si cela ne vous conduit pas à négliger vos propres besoins. Autrement, vous instaurez une relation symbiotique qui risque demal nir ! Pourquoi vous, si serviable, si attentive aux autres, perdez peu à peu vos amis ? Plutôt que sauveuse, revenez à une forme d’entraide plus saine et équilibrée. N’en faites pas trop O rir son aide à qui en a besoin, pourquoi pas ?Mais l’imposer à qui ne vous a riendemandé peut vousmener à une situationdélicate. Ré échissez

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