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se faire plaisir 22

Rencontre avec… Catherine Ceylac

Après avoir animé pendant plus de vingt Thé ou Café , émission culte du petit écran, Catherine Ceylac publie À l’amour, à la vie 1 , dans lequel elle recueille les con dences de personnalités sur le sentiment amoureux. Rencontre avec une journaliste qui n’a pas ni de faire parler d’elle. Propos recueillis par Marie-Christine Luton « J’ai beaucoupmoins de doutes qu’auparavant »

devienne une sorte d’exercice. Je pense que je vais passer à autre chose, mais toujours enm’appuyant sur des témoi­ gnages, parce que c’est ce que j’aime faire. Le ressenti, la fusion par l’entre­ tien, sur un thème, tirer la quintessence de la personne qui est en face de vous… celame passionne. Je me suis donnée quelques mois de réflexion. En ce moment, je fais des entretiens pour le magazine Gala, je travaille. J’ai divers projets : une exposi­ tion de peinture, la production et la réa­ lisation d’un documentaire sur l’amour avec le témoignage d’anonymes… Des choses que je n’avais pas le temps de faire jusqu’alors. Un jour prochain, je déciderais peutêtre de me tourner à nouveau vers l’audiovisuel, mais c’est un joli sas de décompression. (Rires.) Pas vraiment, je préfère lire ou jardiner lorsque je peux. Pour être sin­ cère, je la regardedemoins enmoins, en dehors de séries sur des plateformes. Lorsqu’on travaille à la télévision, on est droguéà l’image, donc je suis enpériode de désaccoutumance, en cure de désin­ toxication. Mais le plaisir de la regarder reviendra très certainement. Avez-vous le projet de revenir à la télévision? Justement, pour vous détendre, regardez-vous le petit écran?

D’où vous vient l’idée de ce livre? Comment ne pas parler d’amour après avoir parlé de lamort 2 . On a envie d’un sujet intemporel, qui est aussi un socle de la vie. L’amour est le reflet que vous renvoie l’autre, et c’est sans doute le seul sentiment qui soit partagé par tous les êtres humains de la planète depuis que le monde est monde. C’est inter­ générationnel. Comment avez-vous choisi les personnalités que vous avez réunies, de François Berléand à Guy Savoy, en passant par Sandrine Bonnaire, Catherine Lara, Claude Lelouch…? Ce sont des personnes que j’ai ren­ contrées tout au long de ma vie pro­ fessionnelle, des gens avec lesquels j’entretiens de bonnes relations. Je savais que ce sujet allait les toucher, qu’ils accepteraient de me consacrer du temps et ne redouteraient pas de trop se dévoiler, de trop en dire. Ce sont des confidences fortes, on entre dans l’intimité de chacun. Je voulais égale­ ment qu’il y ait autant d’hommes que de femmes de tous les âges et venant d’horizons différents. Après un tel projet, avez-vous envie de poursuivre l’expérience de l’écriture? J’ai abordé la mort et l’amour, les deux grands thèmes de la vie, les plus forts. Je ne voudrais pas non plus que cela

Où en est votre projet de théâtre? Il est en bonne voie d’aboutir sur une scène parisienne. Mais comme rien n’est signé, je ne vous en dis pas plus. Remonter sur scène est mon vœu le plus cher, c’est là où j’ai commencé, c’est ce que je voulais faire au départ… Je suis ravie de faire ce que je fais, mais cela m’excite énormément de jouer la comédie. L’essentiel est que la pièce ait du sens et un peu de légèreté. J’avais pris tellement de plaisir à participer aux pièces produites par Olivier Minne et interprétées par les animateurs et journalistes de France Télévisions 3 . Je suis plus que jamais engagée. Je trouve que la condition des femmes dans le monde est actuellement into­ lérable. Il y a un retour de bâton, une régression inadmissible. Et ce, malgré lemouvement #MeToo, qui reste super­ ficiel. Heureusement qu’il existe, mais il ne change pas grandchose dans la société. Il ne bouscule pas assez le patriarcat. Culturellement, ce sont toujours les hommes qui dominent. Économiquement, surtout. Tant que les financiers seront des hommes, cela ne bougera pas. Il faut que les femmes obtiennent le pouvoir économique. Vous défendez depuis toujours le féminisme, la parité. Où en êtes- vous aujourd’hui?