PEPS LCL

Parce que la vie est belle après 50 ans

Mal DE dos Comment s’en débarrasser ?

N°35-MARS/AVRIL2020-2,90€

NUMéRO 35 MARS/AVRIL 2020 2,90 €

30 pages

Stress, fatigue, mauvaissommeil…

Vos droits au quotidien Les meilleurs experts pour faciliter vos démarches LA RÉFORME 100 % SANTÉ, TOUT CE QUI CHANGE Les soins et les équipements entièrement remboursés Économies : optimiser son budget auto Divorce : tout savoir sur la prestation compensatoire Succession : comment contester le partage ? Guide d’achat : quelle tablette tactile choisir ? CONSO Alimentation, beauté… Les applis qui scannent nos produits sont-elles fiables ?

Fairesauter lesfreinsqui

empêchent demaigrir LESSOLUTIONSSUR MESUREDENOSEXPERTS POURS’ALLÉGER BEL : 3,90 € / CH : 6,00 CHF / DOM : 4,90 € / ESP : 5,00 € / LUX : 4,00 € / MAR : 38 MAD / POR Cont : 5,00 € / NLE CAL : 600 XPF / TOM A : 700 XPF / TOM S : 590,00 XPF

RECETTES L’œuf dans tous ses états

LES VÉRITABLES BOUCLIERS ANTI-ÂGE

• Dernières découvertes • Nouvelles méthodes

DÉCO Aménager et embellir sa cuisine

JARDIN Démarrer un mini-potager, mode d’emploi

3’:HIKPQI=ZUW^U\:?a@k@n@f@a"; M 05685 - 35 - F: 2,90 E - RD

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édito

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estunepublicationdugroupe Président: BertrandCorbeau

Directricegénérale: NicoleDerrien Assistantededirection: MarineLalire Pourtoutequestionconcernantvotreabonnement, contactez-nousenprécisantvoscoordonnées Partéléphone (appelnonsurtaxé,de8h30à17h30dulundiauvendredi) ouparmail:service.clients @ uni-medias.com ouparcourrier:Uni-médias,BP40211, 41103VendômeCedex. Pourvousabonner:www.boutique.plusdepeps.fr RÉDACTION Directricedelarédaction: AlinePerraudin Directionartistique: ClémentineRocolle Secrétairegénéraledelarédaction: AgnèsLerbré olivier.meinvielle @ uni-medias.com 22rueLetellier,75739ParisCedex15 Tél.standard:0143234572 Directricedepublicité: MoniquePinheiro, monique.pinheiro @ uni-medias.com Responsablescommercialesexécution: LeilaIddouadi,leila.iddouadi @ uni-medias.com, SandyDumontier,sandy.dumontier @ uni-medias.com AUDIOVISUEL/COMMUNICATION: Farid Adou VENTEAUNUMÉRO: XavierCostes MARKETINGNUMÉRIQUE: PerrineAlbrieux Développementtechnique: MustaphaOmar Insightdata: AlainLanguille MARKETINGCLIENT: CarolePerraut Relationclients: DelphineLerochereuil RESSOURCESHUMAINES: ChristelleYung FINANCES: NadineChachuat Comptabilité: NacerAït-Mokhtar ADMINISTRATION,ACHATS: Jean-LucBourgeas Fabrication: EmmanuelleDuchateau Supplychain: PatriciaMorvan Informatiqueetmoyensgénéraux: NicolasPigeaudetDamienThizy Photogravure: KeyGraphic Impression: AGIRGRAPHIC,BP52207, 53022LAVALCedex9,www.agir-graphic.fr Originedupapier: Italie Tauxdefibresrecyclées: 0% Certification: 100%PEFC Impactsurl’eau: P tot 0,018kg/T Commissionparitaire :0924K92437 N°ISSN: 2274-360X Dépôtlégal: février2020. Distribution: Presstalis Lesmanuscritsinsérésounonnesontpasrendus. Toutereproductionestinterdite. ÉDITEUR:UNI-MÉDIASSAS Directricedelapublication: NicoleDerrien Siègesocial: 22rueLetellier,75739ParisCedex15. I.C.S.FR38ZZZ104183 Tél.:0143234572. Actionnaire: CréditAgricoleSA Secrétairederédaction: DorothéeCoelho Rédactricephoto: FlorenceCharpentier DÉVELOPPEMENT: Jean-MichelMaillet RÉSEAUCOMMERCIAL: Jean-LucSamani RÉGIEPUBLICITAIRE: OlivierMeinvielle,

KRISTIANE VEY / TWINKLE IMAGES

L’art de la bienveillance Labienveillance, c’est unmot qu’onutilisedeplusen plus. Troppeut-être jusqu’à l’user. On prône la bienveillance dans tous les domaines ou presque : l’éducation, le management, les médias sociaux, la politique… Ce serait le mantra de notre époque. En même temps, on critique son côté “Bisounours”, on s’élève contre cette dictature des bons sentiments. Mais qu’entend-on au juste par bienveillance ? C’est une intention profonde qui vise à vouloir le bien d’autrui. Il s’agit d’instituer un certain rapport aux autres, d’être dans une posture d’ouverture. Rien à voir avec la mièvrerie et la mollesse. La bienveillance s’exerce aussi envers soi-même. Elle nous invite à éteindre la petite voix en nous qui nous dénigre et nous dévalorise. Pour autant, il ne s’agit pas d’être dans la complaisance envers soi- même ou dans l’autocongratulation systématique. C’est une manière de se traiter de la même manière qu’on le ferait avec un ami cher, de recadrer son dialogue intérieur a n qu’il soit moins dur et plus encourageant. L’autobienveillance, c’est veiller sur soi et faire la paix avec soi-même. Dans ce numéro, vous trouverez de nombreux articles pour prendre soin de vous (voir nos rubriques santé, nutrition, beauté…) sans pour autant chercher la perfection… Loin d’être égoïste, cette démarche qui consiste à s’accorder de la valeur est aussi altruiste, car elle est essentielle pour avoir de bonnes relations avec les autres. Aline Perraudin, directrice de la rédaction

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MARS-AVRIL 2020

Parceque lavieestbelleaprès50ans

MalDEdos Comments’en débarrasser ?

N°35-MARS/AVRIL2020-2,90€

30pages

Stress,fatigue, mauvaissommeil…

Vosdroits auquotidien Lesmeilleursexpertspour facilitervosdémarches LARÉFORME 100%SANTÉ, TOUTCE QUICHANGE Les soins et les équipements entièrement remboursés Economies : optimiser sonbudgetauto Divorce : toutsavoir Succession : comment contester lepartage ? Guided’achat : quelle tablette tactilechoisir ? CONSO Alimentation, beauté… Lesapplisqui scannentnosproduits sont-elles fiables ? sur laprestation compensatoire

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RECETTES L’œufdans toussesétats

LESVÉRITABLES BOUCLIERSANTI-ÂGE

•Dernières découvertes •Nouvellesméthodes

DÉCO Aménager et embellir sa cuisine

p16 Rencontreavec FranckDubosc

JARDIN Démarrerunmini-potager, moded’emploi

REH / SEASONS / SUCRE SALE

p 6

se faire plaisir

06 Acceptez vos limites 08 C’est lemoment de développer son pouvoir de séduction 12 Culture : mondes et merveilles 14 Le jour où j’ai ouvert une ressourcerie 16 Rencontre avec Franck Dubosc 18 Mode : une affaire de style p 22 se sentir bien 22 Mes soins SOS pour la peau 28 Banc d’essai : la lotion tonique 30 Faire sauter les freins qui empêchent demaigrir 38 Coaching : renforcer son cœur p 40 avoir des projets 40 Pleins feux sur la cuisine 46 Jedémarreunmini-potager 54 Plaisir desœufs 60 Ungoût deparadis

p 46 i Je démarre un mini-potager

p 60 i Un goût de paradis

p 22 Mes soins SOS pour la peau

p 40 Pleins feux sur la cuisine

5

p 66 NE PAS SE LAISSER DÉBORDER Vos droits auquotidien

p 70 La réforme 100 % santé SOMMAIRE

66 Infos et conseils utiles 70 La réforme 100%santé 80 8 idées reçues sur la prestation compensatoire 84 Comment contester le partage d’une succession 86 10moyens d’optimiser son budget voiture 88 Faut-il se fier aux applis qui scannent les produits ? 92 La tablette qu’il vous faut 96 Vos questions, nos réponses p 98 se FAIRE DU BIEN 98 Mal de dos, comment s’en débarrasser? 106 Les véritables boucliers anti-âge 110 Hypertension : savoir bien l’équilibrer 112 L’aloe vera au secours de nos gencives 115 10 astuces pour lutter contre le RGO 120 Nos experts vous répondent 122 Test : acceptez-vous votre âge? 126 Comment rebooster sa libido p 128 des fourmis dans les jambes 128 La corniche de l’Esterel 132 Balade parisienne P 143 se détendre 143 Jeux : mots fléchés, sudokus, ronde desmots… 150 Quiz : il était une fois le printemps 154 Solutions des jeux

p 98 Mal de dos,

comment s’en débarrasser?

p 128 La corniche de l’Esterel

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Dans lamême journée, une femme peut être tour à tour une professionnelle aguerrie, unemère attentive, une amoureuse passionnée… Et la pression est rude quand il s’agit d’exceller sur tous les fronts! Or, nous ne sommes qu’humaines et la perfection n’est pas de cemonde. L’accepter, c’est s’engager sur la voie du bonheur. Par AnneVanWaerebeke Acceptez vos limites

COMMENCEZ PAR VOUS AIMER

ÉCOUTEZVOTRECORPS Votre corps n’a que faire des objectifs grandioses que vous vous êtes xés, ni de votre ardent désir d’aller toujours plus loin, faire toujours mieux. Il est dans le réel, ici et maintenant. Il vous envoie des messages précieux qu’il vous faut entendre. Autrement, cela peut nir par une maladie, un accident, une dépression. Respecter les signaux qu’il vous lance, c’est vital. Le soir, vous commencez à avoir froid? Cela veut dire “stop”: votre température s’abaisse, car vous avez besoin de repos. Vous pouvez également avoir les yeux qui picotent ou qui papillonnent, vous sentir un peu engourdie oumême avoir envie de bâiller… C’est on ne peut plus clair: “Au lit!” Vos limites biologiques sont les premiers repères qui régulent votre vie, assurent votre santé et votre sécurité: à vous d’en tenir compte.

Admettre que l’on ne peut pas tout, cela suppose de s’accepter soi-même, de s’aimer. Cela semble naturel, évident? Pourtant, lorsqu’on se heurte à ses limites, et qu’on ne réussit pas comme on l’aurait souhaité, on a tendance à se juger très durement. Le regard que vous portez sur vous-même ne tolère pas la moindre faiblesse, il n’accepte que le succès, la performance, la perfection. Cette sévérité vient d’une sorte de “parent interne”, tyrannique à souhait, qui vous tape sur les doigts à chaque écart, vous malmène, vous fait perdre con ance, et qui est bien plus sévère que n’importe quel parent réel… Chaque fois que vous l’entendez vous critiquer, reprenez la parole: « Si je fais de monmieux, ce sera déjà bien! » Chaque fois que vous croisez unmiroir, souriez-vous. Peu à peu, vous remplacerez votre parent intérieur tyrannique par un parent bienveillant, qui vous aime et vous aide à vous accepter pleinement.

WESTEND61 / GETTY IMAGES

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Faites taire votre ego L’ego est une constructionmentale, un leurre: il vous ressasse que vous êtes infatigable, incollable, imbattable… Il fonctionne dans une logique de “tout ou rien”, s’ancre dans un sentiment de toute-puissance et vous enferme dans le déni de votre vraie personnalité. Sous son emprise, vous ne lâchez rien. L’ego est une carapace destinée à vous protéger… mais de quoi? De votre peur viscérale de vous sentir insigni ante, vulnérable, indigne d’être aimée? De la terreur archaïque de l’abandon? Pourtant, pour être en paix avec le monde, il vous faut d’abord être en paix avec vous-même en portant un regard lucide sur ce que vous êtes. Plus vous prendrez conscience de vos failles et de vos manques, moins vous en aurez peur, et plus vous oserez être vous-même. Enmontrant le visage humain qui se cache sous l’armure de l’ego, vous serez peut-être moins admirée, moins enviée, mais tellement plus appréciée et respectée.

NOTRE EXPERTE

« Il nous faut accepter la frustration » La question d’accepter nos limites est plus que jamais d’actualité. En effet, nous vivons dans une société qui nourrit et prolonge le stade infantile de la toute- puissance, où l’on confond désir et réalité. Aujourd’hui, la chirurgie repousse nos limites d’âge et de sexe, la technologie abolit les limites de temps et d’espace. Dans une certainemesure, c’est formidable de pouvoir repousser les limites. Mais ça déracine l’Homme de ses conditions d’existence dans un espace et un temps limités. Cela l’incite à une fuite en avant vers un fantasme de contrôle absolu, permanent, une sorte de “pathologie de l’idéal”. Accepter ses limites, c’est cesser de vivre dans cette illusion de toute- puissance, pour se donner le droit de vivre dans la réalité de nos capacités et de ce qui est en notre pouvoir. Si on n’accepte pas ses limites, on s’épuise à rechercher vainement la perfection, on est éternellement déçu et en colère, on est dans le déni de ses vrais besoins. Cela conduit à la blessure, à lamaladie, au burn out, à la dépression. On a besoin de lâcher prise. C’est un terme un peu galvaudé, mais lâcher prise, cela signifie cesser de vouloir tout contrôler, accepter que certaines choses nous échappent. L’impermanence, l’imperfection et l’incertitude sont les trois piliers de l’existence. C’est en les acceptant qu’on peut construire sa vie. Marie-EstelleDupont psychologue clinicienne, psychothérapeute, auteure de Se libérer de son Moi toxique (Larousse, 2017).

DÉCIDEZDE FAIRE CONFIANCE Que ce soit au travail ou à lamaison,

qu’on leur en laisse l’occasion. Laissez une place à l’autre, donnez- lui l’occasion de révéler son potentiel. Et ce, même si c’est di cile, car il vous faut descendre de votre piédestal et abandonner votre position de pouvoir absolu. Pourtant, vous n'avez rien à gagner à jouer lesWonder Woman. Apprenez à déléguer au lieu de vous forcer au-delà de ce qui est possible, au risque de vous casser en deux.

chacun compte sur vous: c’est vous qui décidez, gérez, sans rien laisser au hasard. Votre énergie, vos compétences semblent illimitées. Et si vous alliez vous détendre deux jours à l’hôtel, à ne vous préoccuper de rien? Téléphone interdit: pas question de piloter les autres à distance! Faites-leur con ance, ils sont capables de prendre les choses enmain… pour peu

CESSEZ DE VOUS COMPARER Vous voudriez être aussi belle que Cécile, aussi intelligente qu’Emma, aussi drôle queNathalie, avoir l’élégance de Carmen et autant de succès que Stéphanie… Et vous, vous êtes où dans tout ça?Qui êtes-vous? La comparaison systématique vous place dans un esprit de compétition qui engendre frustration, jalousie, sentiment d’insu sance… C’est un poison qui vous empêche de vous accepter telle que vous êtes. Bien sûr, enfant, c’est en vous comparant à desmodèles que vous avez progressé. Mais une fois dessiné votre propre chemin, inutile de regarder sans cesse à gauche et à droite pour véri er où en sont les autres: ce n‘est pas un concours! Chacune de nous a ses forces et ses faiblesses, comme une vague a ses crêtes et ses creux, qui se complètent, s’équilibrent. L’essentiel est de rester attentive à soi-même. INSPIREZ-VOUSDE LASAGESSE BOUDDHISTE « Personne ne peut diriger le vent, mais on peut apprendre à ajuster les voiles » , dit un proverbe bouddhiste. Autrement dit, refuser la réalité vous entraîne dans une lutte perdue d’avance. L’accepter permet de continuer à avancer en concentrant ses e orts sur ce qui est à votre portée, ce que vous avez lesmoyens de faire évoluer. Pour les bouddhistes, l’acceptation ne signi e pas la résignation, mais l’humilité. Si on a l’humilité d’accepter nos limites, on peut s’y adapter, garder con ance en cas d’échec, rebondir, faire de nouvelles tentatives. Bref, on peut continuer de s’améliorer.

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ÊTRE SÉDUISANT, C’EST AUSSI ÊTRE À L’ÉCOUTE DE L’AUTRE, ÊTRE DRÔLE, DYNAMIQUE, SPONTANÉ.

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Séduire, c’est attirer l’autre dans sa sphère, par une parole, une allure, une attention…mais c’est aussi une découverte mutuelle, avec un côté léger et ludique. Conseils pour charmer tout en restant naturelle et authentique. Par Marie-Madeleine Sève C’EST LEMOMENTDE... développer son pouvoir de séduction

NOS EXPERTES

JULIE ARCOULIN spécialiste en développement personnel et relationnel

CHINE L

CHINE LANZMANN coach

2 Faire preuve de repartie

1 Accepter son physique pour le sublimer

facettes et un jardin secret. Cela, parce que vous n’êtes pas quelqu’un dont on fait le tour en cinq minutes. Et puis, c’est aussi un jeu piquant et plai- sant. Cela titillera l’autre, lui donnera envie de vous revoir et d’approfondir votre relation. 4 avoir de petites attentions Petits cadeaux, invitations inatten- dues, mot glissé sur un pare-brise, SMS rapide… Ces gestes sont autant de signes d’intérêt, aptes à toucher l’autre. Soyez créatif, à l’affût de l’idée qui fera mouche. Renseignez-vous sur la pertinence du mode “surprise” (certains détestent) et sur ce qui peut faire plaisir à votre Roméo (ou à votre Juliette), pour parer au flop ! Surtout, évitez d’être trop lourd, disent les coachs, ne cherchez pas à épater, la séduction exige légèreté, élégance et bonne humeur. Chine Lanzmann sou- ligne par ailleurs la puissance des ser- vices rendus, à adapter à la personne. « Moi, si mon mari vient me chercher à la gare, c’est agréable, mais je suis davantage conquise s’il pense à remon- ter le courrier » , raconte-t-elle. Avec une rose, de temps en temps ?

Il s’agit de séduire de l’intérieur, par l’esprit, la gentillesse, mais aussi par l’humour et l’autodérision. Autant d’éléments qui peuvent compenser un physique un peu ingrat. Ou per- mettre de rattraper des boulettes ! Exemple : « Aïe, j’ai dit le mot qu’il ne fallait pas… mais je peux m’améliorer, la journée n’est pas finie ! » Être sédui- sant, « c’est être à l’écoute du monde, avoir des projets, être dynamique, drôle… » , résume Julie Arcoulin. Alors, rebondissez sans arrière-pensée sur les propos de l’autre. « Retrouvez l’en- fant libre, joyeux et proche de ses émo- tions qui est en vous. Il a envie de rire, de plaisanter, voire d’improviser. Et s’il se trompe, tant pis ! Cette spontanéité attire et captive les gens » , recom- mande Chine Lanzmann. 3 Garder une part de mystère L’idée n’est pas de mentir, ni de mani- puler, mais de ne pas tout livrer de vous-même, afin de susciter la curio- sité de l’autre. Laissez seulement entrevoir que vous avez de multiples

« Je suis moche ! », « trop ronde… pas assez musclée… » Il faut se dégager des canons de beauté du moment. Oui, vous avez des atouts sur lesquels vous appuyer. « Regardez à la plage, tous les corps sont différents, explique la coach Chine Lanzmann. Et votre physique est tout aussi capable de plaire qu’un autre. » Pas convaincue ? Pour changer de perception sur vous-même, Julie Arcoulin préconise l’expérience du dessin crayonné par un tiers qui ne vous connaît pas. D’abord, à partir d’une description par vous-même, sans qu’il ne vous voie, puis à partir d’une description de vous par quelqu’un qui vient de vous rencontrer. Confrontez les deux dessins et notez la différence : où sont vos défauts ? Plus simple, menez une enquête auprès de votre entourage, votre image en ressortira positive. À vous d’en tirer le meilleur parti. « Séduire, c’est se faire plaisir à soi, poursuit l’experte, en se valorisant grâce aux vêtements, à la coiffure, au maquillage. » Tous ces efforts seront ressentis par autrui, et seront plus attractifs qu’une belle plastique.

OLIVER ROSSI / GETTY IMAGES

se faire plaisir 10

5 Respecter le tempo de l’autre « Attention à ne pas aller trop vite ! Séduire, c’est aussi respecter l’autre, son indisponibilité éventuelle, son rythme personnel ou sa réserve », explique l’experte Julie Arcoulin. Si l’on semontre trop pressant, certains peuvent alors se sentir envahis, et si l’on est trop lent, d’autres peuvent en déduire un désintérêt. Il faut évaluer – et ce n’est pas facile – quel est le meilleur rythme à adopter. Le débit de parole de l’autre peut constituer un bon indicateur. Lancez des ballons d’essai. « Quand puis-je t’appeler ? Te revoir ? Dans quelques jours ? » La fréquence des mails, des appels, des rencontres s’ajustera ensuite peu à peu. Beaucoup d’hommes et de femmes adorent cette période d’approche. L’urgence est un aveu de manque de confiance en soi. La persévérance, elle, est une marque de considération. 6 Rester connecté à soi-même La communication non verbale est capitale dans une rencontre. Être bien dans ses baskets, rester aligné sur ce que l’on pense, ce que l’on dit, ce que l’on montre, permet d’être authentique. L’attitude corporelle et la gestuelle s’en trouvent déliées, le regard et le sourire sont francs, et la voix devient posée, claire, articulée, observent les coachs. C’est ce que l’on nomme la “congruence”. L’échange gagnera en fluidité et un contact tactile furtif peut subvenir à propos. Inutile de surjouer la décontraction, l’interlocuteur détectera très vite le faux, l’artifice. « Ne proposez pas une version soi-disant améliorée de vous », insiste Julie Arcoulin. Sachez également accepter les silences, et les moments de déstabilisation : « Là, je suis troublé, j’en bégaie… » C’est vous et c’est désarmant.

ÉCRIRE UN DOUXMESSAGE OU DESSINER SUR LE MIROIR DE LA SALLE DE BAINS SONT DES SIGNES D’INTÉRÊT QUI SAURONT TOUCHER.

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7 Complimenter sans flagorner

sa sensibilité Parlez de ce qui vous fait vibrer, de ce qui vous émeut, vous ferez naître la complicité. Attention, abordez ce qui va bien dans votre vie, et non pas vos soucis domestiques, ni les misères que votre ex vous inflige ! « Il s’agit de donner à l’autre un accès à ce que vous êtes, à votre vulnérabilité tout en discutant à bâtons rompus, résume Julie Arcoulin. Raconter ses expériences, ses coups de cœur, ses coups de gueule aide à détecter les points communs et accroît son pouvoir de séduction. » L’autre réagira forcément à vos propos. Dès lors, faites-le parler et sachez l’écouter. Échangez sur l’essentiel sans être indiscret. Vous entrerez en résonance avec lui.

Non, ce n’est ni lourd ni désuet. Au contraire. Le compliment fait partie de la vie. Simplement, pour être juste, il doit être sincère et gratuit tout en portant sur une caractéristique personnelle. « Tu es très élégant… », « Cet ensemble te va très bien… », « Bravo pour ce dossier que tu as rondement mené… » « L’énergie d’un compliment se ressent, jusque dans les choses banales. Ne pensez pas à la façon dont il sera reçu, même s’il cache un désir, restez naturel », préconise Julie Arcoulin. En revanche, savoir tourner des compliments, c’est aussi savoir les accepter, ajoute l’experte. Il faut y croire : à l’instar de votre amoureux potentiel, vous les méritez.

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9 Éviter les interprétations « Ça ne marche pas… », « Il (elle) ne s’intéresse pas du tout à moi… », « Il (elle) va me prendre pour une cruche, c’est sûr… » Stop, on arrête de s’autoflageller ! Vous n’en savez rien du tout, vous vous faites peut- être des (mauvais) films. De fait, vous recherchez tous les signaux négatifs qui iront dans le sens de votre scénario intérieur le plus noir. Et vous perdrez en assurance, avec la peur de ne pas être à la hauteur et de déplaire. Or, jeune ou senior, vous avez comme tout le monde un capital de séduction. Alors, si l’autre regarde sa montre durant un rendez-vous, inutile d’extrapoler qu’il veut écourter l’échange par ennui ou indifférence. « Levez le doute en posant la question avec la formule : “J’ai l’impression que tu n’as pas beaucoup de temps… que tu es préoccupé…”, ainsi vous parlez de vous et pas de lui. Et il répondra qu’il est embêté, car il attend un coup de fil de sa mère ou de son collègue », conseille Chine Lanzmann. Au ton de sa voix ou à sa posture, vous repérerez si c’est un prétexte ou non. 10 Affirmer son désir « J’aime bien discuter avec toi… », « J’ai envie de boire un verre avec toi… », « Et si on faisait une balade en forêt ? » Ces phrases donnent envie à l’autre de vous suivre, parce qu’il se sent valorisé, distingué. Et vous, vous êtes dans la spontanéité, le moment présent. Donc, dans votre vérité. « Dans le sentiment amoureux, nous n’avons pas appris à nous positionner nettement, et de ce fait nous n’osons pas le faire, et pourtant cela fonctionne bien », relève Chine Lanzmann. Rien de tel que de faire des choses ensemble pour apprendre à s’apprécier.

L’AVISD’EXPERT

« Plaire nourrit l’estime de soi » Isabelle Constant, psychothérapeute

Pourquoi a-t-on tant besoin de séduire ?

capter l’attention et d’obtenir des preuves d’amour. Plus on aura eu accès, petit, à un vaste panel d’adultes, plus nos compétences en séduction auront été élar- gies. Toutefois, ceux qui pensent en être démunis cherchent à se conformer à un standard de séduction. Il faut trouver son propre mode, et l’assumer s’il est atypique. Que changent le numérique et les sites de rencontre en ligne ? En l’absence d’échange verbal, on séduit à l’écrit, par les mots, l’humour, le sens de l’à-propos, qui conduisent l’autre à projeter toutes ses attentes. La gentil- lesse, le compliment sont aussi des atouts. Dans la vie, on attire d’abord par un physique, un magnétisme, mais sur internet on charme par une personnalité, à condition d’être sincère. Mieux vaut être ouvert, agréable à lire. En restant attentif au vocabu- laire employé – il doit vous corres- pondre – et à l’orthographe.

Nous avons tous besoin d’être narcissiquement rassurés sur notre capacité à être aimés dans le regard de l’autre. Plaire nourrit l’estime de soi, et donc la confiance en soi. Mais ce besoin est plus oumoins vif selon les indi- vidus. Toute entreprise de séduc- tion ne vise pas forcément une histoire d’amour. Celui qui a soif de liberté, d’autonomie, lui laisse peu de place. Celui qui est mû par un fort besoin de puissance utilise la séduction comme un outil straté- gique. Enfin, la personne habitée par le désir de reconnaissance va, quant à elle, se montrer sous son meilleur jour pour gagner la confiance des autres. En quoi sommes-nous di érents dans la séduction ? Adulte, on réutilise les straté- gies mises en œuvre dans l’en- fance. On a gardé et peaufiné ce qui réussissait avec ses parents, oncles, tantes, cousins… en vue de

à lire

Psychologie de la séduction, Nicolas Guéguen. Éd. Dunod, 15,90 €.

Et si je croyais en mon pouvoir

Les 50 règles d’or de la séduction, Sophie Dominique Rougier. Éd. Larousse, 3,50 €.

de séduction, Julie Arcoulin et Nathalie Vancraeynest. Éd. Eyrolles, 14,90 €.

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Mondes et merveilles Frissonner, s’émouvoir, parcourir des univers parallèles… notre sélection de lms, livres, spectacles, aux limites de l’étrange et du fantastique. Par Marie-Christine Luton

DANS LESSALLES

Dans Night- mare Island, le réalisateur Jeff Wadlow adapte L’Île fantastique, la série des années 1970, dans une ver-

Dans le Jardin secret, lamagie est au bout du sentier. Avec Dixie Egerickx, dans le rôle deMary.

sion audacieuse qui vire au film d’horreur chic. Les gagnants d’un concours sont accueillis sur une île paradisiaque sur laquelle leur vœu le plus cher peut être exaucé. Mais l’aventure tourne vite au cauchemar… Les ama- teurs du genre vont adorer. Avec Robbie Jones, Lucy Hale, Michael Peña, Jimmy O. Yang. Sortie le 12 février.

Le Jardin secret, de Mar c Munden , nous plonge dans l’univers de Frances Hodgson Burnett, pionnière de la litté- rature jeunesse de la fin du XIX e siècle.

Avec Une sirène à Paris, le chan- teur du groupe D y o n i s o s , M a t h i a s Malzieu, trans- pose à l’écran son roman du

SURSCÈNE

Ghost, leMusical reprend la trame du f ilm de Jer r y Zucker, réalisé en 1990 et incarné par Demi Moore, Whoopi Goldberg et Patrick Swayze. Il conte l’histoire d’amour de SamWheat et Molly Jensen, à New York. Unsoir dansune ruelle, Sam se fait tuer sous les yeux de Molly et devient un fantôme coincé sur Terre parmi les

Onsuit lequotidiende ladouceMary, une jeuneorpheline recueilliepar son oncle. Très vite, elle se lie d’amitié avec Colin, un garçon handicapé de son âge. En explorant l’immense propriété du tonton, les deux enfants finissent par découvrir un jardin magique qui semble guérir peuà peu Colin de son handicap à chacune de leur visite…Un joli filmsur l’enfanceà découvrir en famille. Avec Colin Firth, Dixie Egerickx, JulieWalters, Jemma Powell, Amir Wilson, EdanHayhurst. Sortie le 15 avril.

même nom. Gaspard, un crooner au cœur brisé qui s’est bien juré de ne plus tomber amoureux, et Lula, une jolie sirène qui n’a que son chant pour se défendre des hommes, sont deux êtres à la dérive. Lorsque la Seine, en crue, dépose la jeune femme au pied de la péniche-cabaret où chante Gaspard, leur vie va en être boule- versée. Un beau récit poétique. Avec Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Rossy de Palma, Romane Bohringer. Sortie le 11mars.

vivants. Avec l’aide d’une fausse médium qui découvreà cette occasionses pouvoirs, Samsuit la piste de son assassin et tente désespérément de communiquer avec sa compagne. Entre histoire d’amour et thriller surnaturel. Avec Claudia Tagbo, jusqu’au 21 juin au Théâtre Mogador, 25, rue de Mogador, Paris 9 e . Du mardi au dimanche à 20 h, matinées le week-end à 16 h.

STEPHANE CARDINALE - CORBIS

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ÀVOIR Les contesétrangesdeN. H. Jacobsen, lapremière expositiondugenre, dévoile l’univers fantastique et onirique du célèbre sculpteur et céramiste danois (1861-1941).ÉtabliàParisde1892à1901,sonate- lier est rapidement devenu le centre du groupe des symbolistes francophiles. Niels Hansen Jacobsen conçoitalorsdessculpturescomme LaPetiteSirène, Le Troll, La Mort et la Mère … qui donnent une pré-

À NE PAS MANQUER NON PLUS...

COUP DE CŒUR

V

DarkWaters, de Todd Haynes, retrace l’histoire vraie de l’avocat américain Robert Bilott (Mark Ruffalo). En 2016, ce spécialiste du droit environnemental réussit à dénoncer les pratiques toxiques

de l’entreprise DuPont. Tout commence lorsqu’un paysan, voisin de sa grand-mère, lui parle des pratiques douteuses d’une usine locale… L’avocat se rend alors compte que la campagne de son enfance est empoisonnée. Un film édifiant conçu comme un thriller. Sortie le 26 février.

sence charnelle auxmythes fondateurs et autres contes d’Andersen. Ces figures fabuleuses conjuguent dans leur inquiétante étrangeté la poésie du symbolisme et les prospections formelles de l’ArtNouveau. Une exposition originale quimérite une visite. Jusqu’au 31mai. MuséeBourdelle, 18, rue Antoine-Bourdelle, Paris 15 e . Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10 h à 18 h.

V POUR L’HOMMAGE

ÀLIRE

Dans Judy, de Rupert Goold, Renée Zellweger prête ses traits à la légendaire Judy Garland. En 1968, elle débarque à Londres pour se produire à guichets fermés. Cela fait trente ans

déclic. Il se réfugie dans la forêt de Brocéliande, aumilieu d’arbres cen- tenaires. Encore sous le choc de son geste,ilvaalorsrencontrerdesêtres curieux et attachants, qui cachent de nombreux secrets. Au cœur de cettenaturepuissanteet decesper- sonnages mystérieux, il va retrou- ver sa raison d’être. Un roman captivant qui dégage un parfumde surnaturel. Éd. Flammarion, 432 p., 21,90 €.

Dans Cinq cartes brû- l é e s , S o p h i e Loubière s’inspire d ’ u n f a i t d i v e r s effrayant et se glisse dans la peau d’une jeune femme hors

déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz . Elle a débuté à l’âge de 2 ans. Hantée par une enfance sacrifiée à Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à retrouver ses enfants. Sortie le 26 février.

normes. Laurence vit avec ses parents et son frère Thierry, en Auvergne. Le père étant soupçonné d’attouchementssursafille,lecouple divorce. Laurence devient alors le souffre-douleur de Thierry qui se moque de son obésité. Devenue une athlète médaillée en lancer de mar- teau, Laurencen’enapas fini avecsa famille, victime d’un grave accident de voiture. Pour aider son frère et sa mère financièrement, elle se fait embauchercommecroupière.Là,elle rencontre ledocteurBasher, qui perd aublack jack…Unpolarauxalluresde roman noir qui explore les abîmes de l’âme humaine et les effets de la manipulationmentale. Éd. Fleuve noir, 352 p., 19,90 €.

V POUR LA DISTRIBUTION

Miss, de Ruben Alves, réunit un joli casting (Alexandre Wetter, Pascale Arbillot, Isabelle Nanty, Thibault de Montalembert) pour une belle histoire. Celle d’Alex, petit garçon

MotherCloud, de Rob Hart, offre une vision pessimiste du monde de demain. Un univers aussi effrayant que plausibleoùle“bigbusi- ness” a supplanté la

androgyne de 9 ans, qui navigue entre les genres. Soutenu par ses parents qui ne laissent personne le regarder de travers, il a une révélation : il sera Miss France. Quinze ans plus tard, il a perdu ses parents et vit une existence monotone quand une rencontre imprévue réveille ce rêve oublié. Sortie le 11mars.

liberté de penser. Paxton n’aurait jamais imaginé intégrer le Cloud, pas seulement lieu de travail mais aussilieudevie.Unesuperstructure de la vente en ligne devenue incon- tournable depuis que les dernières émeutes ont rendu les magasins infréquentables. De même, Zinia n’aurait jamais pensé pouvoir mettre les pieds dans une unité de MotherCloud.Pourelle,ladémarche est particulière, car son but est d’in- filtrer le système et de neutraliser son leader. Un thriller d’anticipation aux allures de dystopie glaçante, à l’image de 1984 deGeorgeOrwell. Traduit de l’américain par Michael Belano. Éd. Belfond, 320p., 21,90 €.

V POUR L’ÉMOTION

Dans Petit Pays, Éric Barbier porte à l’écran le best-seller de Gaël Faye, inspiré de sa propre histoire.

Avec Se le dire enfin, Agnès Ledig nous entraîne dans une sorte demonde paral- lèle. Sur le quai d’une gare, au retour des vacances, Édouard

Se ledire enfin

Dans les années 1990 au Burundi, un petit garçon vit avec son père, un entrepreneur français (Jean-Paul Rouve), sa mère rwandaise et sa petite sœur. Il passe son temps à faire les 400 coups avec ses copains jusqu’au jour où la guerre civile éclate… Sortie le 18mars.

Flammarion

abandonne femme et valise pour monter dansunbus. Il n’apasprémé- dité cette fuite, c’est une vieille romancière anglaise qui en est le

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Ces dépôts-ventes o rent une seconde vie aux objets voués au rebut et se transforment aussi en lieu de rencontres. Ils font du bien à la planète et à ses habitants. Par AliceKerguelen V inyls, verres, pelotes de laine, tout un tas de bri- coles à 1 euro envahit les allées de la Ressourcerie créative des Grands-Voisins, à Paris. Badauds Le jour où… j’ai ouvert une ressourcerie

l’observatoire du Réseau national des ressourceries, on en recense aujourd’hui 160, qui accueillent 1,5 million de clients chaque année. D’après une étude du Refer, le réseau francilien, on pourrait en ouvrir bien plus, 2 500, soit une pour 25000 habitants. Et l’idée de monter une de ces structures dans l’air du temps titille de plus en plus de candidats. C’est un vrai challenge, car il s’agit de payer la location des locaux et quelques employés en vendant des objets à bas prix. Offrir un futur à des meubles, fripes, bibelots, réfrigérateurs ou armoires récupérés demande de la bonne volonté et beaucoup de bras. Il faut collecter les objets, les trier, les nettoyer, les étiqueter, puis les mettre en rayon de sorte qu’ils soient visibles et attractifs : le stock doit tourner vite. Se “débarrasser” de ce débarras est l’un des objectifs : « Chaque ressourcerie est un labo- ratoire. Qu’est-ce qu’on va faire de ces vieux livres, de ces vinyles, de ces textiles? Va-t-on les broyer pour les donner à une association de couturières ou s’en servir comme des chiffons? Il faut toujours imaginer des solutions locales, on en discute dans le réseau. C’est passionnant, les déchets » , explique Sébastien Pichot, vice-président du Réseau natio- nal des ressourceries et responsable de la ressourcerie du Pont au Vigan, dans les Cévennes.

et touristes explorent le bric-à-brac et boivent un verre au café avant de s’inscrire à l’atelier créatif du samedi. Beaucoup cherchent ici la bonne affaire, la robe presque jamais portée ou la poussette en bon état à 10 euros. Mais donner une seconde vie à des objets est aussi un geste militant : il faut arrêter d’acheter toujours du neuf. « On est foutus, on jette trop ! » , si l’on s’inspire du refrain de Papa Mambo, célèbre chanson d’Alain Souchon, car un tiers des encombrants termine enfoui dans le sol de France. Le réemploi est une solution simple et évidente, bien plus que le recyclage qui récupère des éléments ou matériaux réutilisables après des processus coûteux. Les ressourceries remettent dans le circuit vêtements, vaisselle et meubles délaissés par leurs propriétaires. Elles ont deux autres objectifs : entretenir le lien social, en ouvrant des cafés, des restaurants, et sensibiliser à l’environnement. Et ça marche ! En 2017, les 300 tonnes de déchets collectées par chaque ressourcerie ont trouvé repreneur à 90 %. Et elles pourraient faire mieux, si elles étaient plus nombreuses. Selon le rapport 2018 de

MASKOT / GETTYIMAGES - ORELIE GRIMALDI

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« Tenir une ressourcerie demande d’aimer les gens »

Pratique

Sabine, 51 ans, coordinatrice de la Ressourcerie créative

ON PARLE DE QUOI ? V Réemploi : nouvelle utilisation d’un objet. L’Union européenne le place au sommet de la hiérarchie des modes de traitement des déchets. V Recyclage : récupération de matières secondaires après destruction. L’OBJECTIF Un quart des déchets desménages pourraient potentiellement être réutilisés, mais 2,5% seulement sont sauvés de la poubelle: 2%par lemarché de l’occasion et de la brocante et 0,5%par les structures de réemploi solidaires (ressourceries). Le Refer fixe l’objectif de 10% de réemploi dès 2030. LES 4 RÔLES D’UNE RESSOURCERIE La collecte (sans sélection), la revalorisation, la redistribution à bas prix et la sensibilisation à l’environnement. La revalorisation (tri, nettoyage, réparation, étiquetage) prend le plus de temps. LE STATUT Les ressourceries font partie de l’économie sociale et solidaire, mêlant action sociale, solidarité et environnement. La plupart sont des associations loi 1901. Lamoitié fonctionne comme des ACI (Ateliers et chantiers d’insertion). D’OÙ VIENNENT

LE RÉSEAU Un Français sur quatre habite une commune couverte par une ressourcerie. Elles sont présentes dans 68 des 101 départements. Trois régions (Corse, Guyane et Mayotte) n’en ont pas. LE B.A.-BA D’UN PORTEUR DE PROJET V Ouvrir une ressourcerie ne se porte pas seul, car en bonnes volontés. Il faut s’entourer dès le départ d’un collectif, monter une association, car, en solo, cela ne marche pas. V Regarder ce qui existe sur le territoire et s’interroger sur la dynamique régionale. La ressourcerie doit être proche des collectivités territoriales chargées de la gestion des déchets, à la fois pour s’approvisionner et pour écouler ses stocks en développant les filières courtes. une ressourcerie est gourmande en bras et porteurs de projet qui se font connaître ont accès à un kit de renseignements, ainsi qu’à des formations. LES INTERLOCUTEURS V Le Réseau national des ressourceries (ressourcerie.fr) fédère 160 ressourceries, organisées en régions. V Le Refer (reemploi-idf.org) est le réseau francilien. V À visionner : en replay, le Mooc “Zéro déchet” de l’université des Colibris, colibris-universite.org V Passer une semaine dans une ressourcerie. V Se renseigner auprès du Réseau national des ressourceries. Les

Dès que l’on donne aux gens la possibi- lité de ne pas jeter, ils s’y engouffrent. Il faut leur donner l’opportunité d’expri- mer leur créativité et leur savoir-faire. Tenir une ressourcerie demande d’ai- mer les gens, car le “faire ensemble”

est important. En quatre ans d’existence, tout un écosystème s’est développé autour de notre lieu. Il fédère aujourd’hui une centaine de bénévoles et nous avons pu créer six emplois. Laressourceriecreative.com

« J’ai obtenuune subvention d’investissement » Emmanuelle, 51ans, créatricede sites internet

Née dans une famille de bricoleurs, je por te le projet d’une ressourcerie mobile, la Roulotte, qui intéresse la Ville de Paris. Les gens donnent en effet plus volontiers ce qu’ils n’utilisent plus à de vraies personnes, qui passent

les voir, plutôt qu’à des poubelles. J’ai obtenu une sub- vention d’investissement de 200000 euros du bud- get participatif. Cependant, la collecte coûte cher, à Paris les loyers et espaces de stockage sont hors de prix, même chez les bailleurs sociaux, et, avec des articles vendus 1 euro, le modèle économique reste fragile. J’ai du mal à boucler le budget, mais j’espère que mes dix ans d’effort vont aboutir. laroulotte-ressourcerie.com

«Ce sont 200 tonnes, qui ne pollueront pas» Sylvie, 67 ans, retraitée

J’ai d’abord trié, puis vendu. Aujourd’hui, je préside la ressourcerie de Belle-Île. C’est ma façon de rendre au territoire tout ce qu’il m’a apporté. Sur une île, qui passe de 5300 habitants l’hiver à 50000 en été, le problème des déchets

LES OBJETS? Des dons (à Paris, unmessage s’affiche quand on souhaite jeter des encombrants) mais aussi des déchetteries et points de collecte.

est encore plus difficile à résoudre. Nous parvenons à en récupérer 200 tonnes, qui non seulement ne pol- lueront pas, mais permettront aussi à des îliens de s’équiper à moindres frais.

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Rencontre avec… Franck Dubosc

Avec quarante ans de carrière et une cinquantaine de lms à son actif, l’acteur, auteur, réalisateur continue d’irradier la scène. Vu dans Toute Ressemblance… 1 , de Michel Denisot, ou dans 10 jours sans maman 2 , il termine actuellement la tournée de son dernier spectacle, Fifty/Fifty. Rencontre avec Franck Dubosc, un artiste hyperactif qui ne se résume plus à l’image de boute-en-train qu’il a longtemps véhiculée. Propos recueillis par Marie-Christine Luton « J’ai envie de vivre caché »

Dans ce lm, on vous voit dans une scène d’amour avec CaterinaMurino. C’est une première? Oui, je ne l’avais jamais fait à l’écran, je m’étais arrêté aux baisers, et cela a été difficile pour moi. En fait, je suis très pudique même si j’ai exhibé mes fesses dans unmaillot de bain “moule- burnes”. Mais se montrer dans une scène intime avait quelque chose d’in- convenant à mes yeux… Désormais, réaliser. Je pourrais d’ailleurs tourner un film sans jouer dedans. Sur scène en revanche, on est dans la ligne de mire. Aujourd’hui, j’ai envie de vivre caché. Je ne parle pas des deux heures du spectacle, qui représentent des parenthèses de vie, je parle d’être un artiste de seul-en- scène qui doit faire de la promotion et, pour cela, passer à la télé. Avez-vous encore un rêve d’artiste? Encore une fois, réaliser. Et continuer. Cela fait 38 ans que je fais ce métier. Je ferai tout pour que cela dure le plus longtemps possible. Mais ce qui me plaît dans la réalisation, c’est écrire des histoires. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé raconter des histoires. Puis, tout d’un coup, je me suis retrouvé dans la lumière en tant qu’acteur, parce que je n’avais pas compris qu’il y avait d’autres moyens d’être aimé. L’âge aidant, je me rends Que préférez-vous, être sur scène ou jouer devant une caméra?

compte que, finalement, ce n’est pas l’envie d’être aimé qui m’a poussé, mais l’envie de m’aimer moi-même. Les gens pensent que lorsqu’on veut attirer l’attention, c’est que l’on s’aime déjà. Mais c’est faux. On se dit qu’on n’a pas le temps pour ça, qu’on verra plus tard. D’ailleurs, quand on se regarde vraiment dans la glace, on ne s’aime pas. C’était ça ma vie. Lorsque vous êtes sur scène tous les soirs, c’est physique, comment vous préparez-vous? Je fais du sport. Chose que je délaisse quand je tourne. Et faire le show seul en scène, c’est très physique aussi. Donc ça entretient. Suivez-vous une hygiène de vie? Oui, je ne bois pas, je ne fume pas et je ne me suis jamais drogué, contrai- rement au personnage de Toute res- semblance… J’essaie aussi de ne pas me coucher trop tard. Je n’ai pas une vie d’ascète, mais celle d’un M. Tout- le-Monde sans addictions. Je fais attention, car plus on vieillit, plus la récupération est difficile. Je connais mon corps, mes capacités, j’essaie de ne pas les dépasser. Sauf, une fois de temps en temps, sans plus. Vous évoquez l’âge, est-ce un sujet qui vous préoccupe? Un peu. J’en parle dans mon spec- tacle, Fifty/Fifty. Mais c’est plus le fait de se dire « tiens, il y a des choses

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous fait dire oui à un projet ? Le scénario. Dans Toute ressem- blance…, par exemple, Michel Denisot me proposait quelque chose de diffé- rent, non pas un rôle à contre-emploi mais un rôle de mon âge. J’ai joué beaucoup d’hommes-enfants, et là c’est un homme mature, qui assume sa cinquantaine. Cela correspond à mon envie d’aborder des personnages plus complexes. Je ne souhaite pas forcément aller vers un cinémamoins drôle, car je referai des comédies déli- rantes, mais j’aspire à me servir de tout ce que j’ai appris et à être un peu plus ancré dans la vraie vie. Qu’est-ce qui vous ressemble dans ce personnage de star du JT, prêt à tout pour garder son poste à la télévision? Le côté mégalo, la soif de succès. Acteurs, humoristes, nous avons tous cette espèce d’adrénaline de vouloir atteindre le sommet ou, si on monte assez haut, de ne plus vouloir en descendre. Aujourd’hui, je n’ai plus cet esprit de compétition qui est fati- gant. J’ai compris qu’on ne pouvait pas toujours gagner, que c’était trop diffi- cile. Les périodes où j’ai rencontré le plus de succès sont loin d’avoir été les plus heureuses. Ce ne sont pas mes moments de vie les plus intenses.

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BIO EXPRESS V Né le 7 novembre 1963, au Petit-Quevilly (dans la banlieue de Rouen), Franck Dubosc se tourne vers la comédie très tôt. Il entre au Conservatoire de Rouen où il côtoie Valérie Lemercier et Karin Viard. Il joue à la télévision et au cinéma en se faisant d’abord connaître dans son personnage de mythomane frimeur et dragueur invétéré. En 2006, il tourne le premier Camping, de Fabien Onteniente, dont il a cosigné le scénario. Deux autres suivront. Il enchaîne les succès et, en 2018, il passe derrière la caméra avec Tout le monde debout . En mai, il débutera le tournage de Rumba la vie, son deuxième long-métrage, dont il a écrit le scénario et dans lequel il interprétera un papa chauffeur de bus. On le verra également, en décembre, dans le film de Jean-Patrick Benes, Le Sens de la famille, avec Alexandra Lamy, puis dans un téléfilm qu’il a initié sur TF1. Enfin, on le retrouvera jouant son propre rôle dans la quatrième saison de Dix pour Cent, sur France2. De quoi êtes-vous le plus er? De mes deux fils, ils ont 9 et 7 ans. Je suis un papa gâteau. J’ai 56 ans, je suis un vieux père pour de jeunes enfants. Je fatigue vite. J’ai perdumon égoïsme et cela me manque parfois… Quand je culpabiliserai moins, je le redeviendrai un peu ! Au début, lorsque j’ai eu mes enfants, je trouvais que c’était un atout de ne plus l’être. Mais aujourd’hui, au bout de neuf ans, je me dis qu’il serait peut-être temps de s’y remettre. Votre remède contre le blues? Ma f emme m’apa i se. E l le es t Libanaise. Elle a ce flegme moyen- oriental qui me calme et me booste tout à la fois. Son côté zen, sa manière de parler me font du bien. 1. Avec Jérôme Commandeur, Caterina Murino, Sylvie Testud. Sorti en novembre 2019. 2. De Ludovic Bernard, avec Aure Atika, Alice David. Sortie le 19 février.

Dans la vie, qu’est-cequi vous fait rire? Les copains. Je ne suis pas un grand amateur d’humour, mais j’ai des potes qui me font beaucoup rire.

que je ne ferai plus. » Ce n’est pas phy- sique, je sais que je ne courrais plus le 100 mètres, ce sont des choses de la vie. Alors il faut réussir à être opti- miste et se dire « oui, mais il y a d’autres choses que je ferai. » Maintenant, je ne sais pas encore lesquelles (rires). C’est la vie et il faut l’accepter. En ne faisant rien. En fait, je n’ai pas trop le temps de souffler. Quand je rentre à lamaison, il y a les enfants. On peut dire que c’est une forme de décon- nexion : c’est un autremonde qui remet dans la réalité, et c’est bien. Mais, pour moi, décompresser vraiment, c’est se retrouver seul et s’ennuyer. J’ai sou- vent envie de m’ennuyer, c’est un bon moyen pour se ressourcer. Comment aimez-vous décompresser?

Qu’est-ce qui vous met de bonne humeur?

Les bonnes nouvelles. Qu’elles soient professionnelles ou familiales. Je suis comme tout lemonde. Une bonne nou- velle dans la journée me suffit, aussi petite soit-elle. Par exemple, quand je vais réaliser un film et que l’acteur que j'ai contacté me dit oui. Ou quand j’apprends que les yeux de mon fils vont mieux après son rendez-vous chez l’ophtalmo… Et demauvaise humeur? Ce qui me rend furieux, c’est la méchanceté, la mauvaise foi, la haine, l’injustice.

BENJAMIN DECOIN / H&K

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SDP