PARENTS LCL 01
Je ne veux pas revivre une césarienne… Jennifer, 28 ans, une fille de 4 ans
E
J’en aurais pleuré de déception. Ce soir-là, il s’est passé quelque chose de terrible: c’était les attentats au Bataclan à Paris. Nous étions dans notre bulle et nous ne savions pas ce qui se passait à l’extérieur. Avec la sage-femme, on s’est dit qu’il valait mieux pour notre bébé qu’il naisse aprèsminuit. Aumoment de pous- ser, le bébé ne sortait pas. Je n’arrivais pas à accoucher. Il se trouve que le cordon était trop court et mon bébé ne pouvait pas sortir. Il a été décidé de faire une césarienne en ur- gence et mon compagnon n’a pas pum’accom- pagner. J’ai eu une anesthésie, mais même si on ne sent pas la douleur, on voit tout. Il n’y a qu’unvoile qui protège, c’était impressionnant. J’avais imaginé un accouchement idéal… Ne pas avoir pu la toucher, faire le peau-à-peau ou voir mon homme couper le cordon. Rien de tout ça n’a été possible. La première image que j’aivue,c’estelleetsonpapaenpeau-àpeau.C’est une belle image, mais pour moi l’accouchement reste un échec. Bien sûr, cette césarienne a été réalisée pour le bien de mon bébé, mais je ne veuxpasrevivreçaOr,commeunecésarienneen cachebiensouventuneautre*,c’esthorsdeques- tion.Cettecicatricesurmonventre,jel’auraitou- jours. Quatre ans après, quand jeme vois dans le miroir, jenepeux toujours pas la regarder. Donc, pourmoi, c’estnon,ma fillerestera filleunique. » *N.D.L.R.: Il est possible d’accoucher par voie basse après une césarienne, il s’agit alors d’un AVAC, possible dans toutes les maternités.
ncore récemment, on nous a demandé quand nous allions faire le deuxième. On a répon- du tous les deux qu’on s’arrête- rait là et qu’il n’y en aurait pas
d’autres. J’aime ma fille à la folie, je ne passe pas une journée sans elle. Nous sommes tous les trois très fusionnels. Mais j’ai décidé d’avoir un seul enfant et mon avis ne change- ra pas. J’ai adoré être enceinte, d’autant que ça a pris du temps : un an et demi ! Mais dans mon cas, l’accouchement a été un tel trauma- tisme que quand j’en parle, ça me fait monter les larmes aux yeux. Je ne voulais pas avoir de césarienne, ni de péridurale. J’avais ima- giné un accouchement idéal : je voulais faire du peau-à-peau avec mon bébé et que mon compagnon coupe le cordon. Au lieu de ça, j’ai eu une césarienne en urgence et je n’ai pas pu tenir mon bébé dans les bras tout de suite. Au moment de l’accouchement, j’avais presque atteint le terme. J’ai eudeux déclenchements, car le premier n’a pas fonctionné pour suspi- cion de fissure de poche, et plusieurs jours à l’hôpital, la douleur était tellement insuppor- table que j’ai fini par accepter une péridurale.
PROPOSRECUEILLISPARESTELLECINTAS
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PARENTS Janvier/Février 2020 111
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