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De 3 à 4 ans

Au bord de la mer, il y a les enfants qui n’ont peur de rien et d’autres, comme le nôtre, qui refusent de mettre un doigt de pied dans l’eau. Comment l’aider?

La mer le terrifie!

T

rois jours que les vacances ont commencé au bord de la mer maisMaurice, 3 ans, refuse toujours obstinément de s’approcher du rivage. « Les vagues ça fait peur, ça fait du bruit et en plus lamer, elle a un goût bizarre et j’ai peur des poissons », hurle-t-il dès qu’on lui propose d’aller semouiller les pieds. « Chez le jeune enfant de 3-4 ans, la peur de l’eau, de lamer en particulier, est très courante. Mais cette appréhension reste passagère, ça ne veut pas dire qu’il n’aime pas l’eau, c’est juste quelque chose de nouveau pour lui », constate Stephan Valentin*, docteur en psychologie, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent. Un univers impressionnant « Lamer est un élément inconnu et déconcertant qu’il ne peut maîtriser, souligne l’expert. C’est immense, sans limite visible ; ça gronde, ça remue beaucoup, on ne voit pas le fond et l’enfant peut avoir peur de la profondeur. » Certains sont aussi effrayés par les jeux de plus grands qui s’éclaboussent et s’agitent beaucoup dans les vagues. Mais en le rassurant et en le laissant découvrir à son rythme cet environnement, il va peu à peu s’habituer et finir par aimer ce vaste terrain de jeux ! « Pour ça, on doit avant tout respecter sa peur, ne jamais le forcer à

se baigner, ni l’asperger, et surtout ne pas semoquer de lui, conseille Stephan Valentin. L’idée est de l’aider à prendre confiance en lui et de lui donner lesmoyens pour qu’il apprivoise lamer tout seul. » Des premiers pas en douceur On peut le laisser jouer au bord de l’eau, sous surveillance, pour qu’il prenne conscience qu’il n’y a pas de danger. Avec lui, on ramasse des coquillages sur le sablemouillé, on construit des bassins pour qu’il puisse s’y tremper. S’il refuse de s’approcher du bord, lui remplir un seau d’eau demer et le laisser jouer avec sur la plage est une solution simple et ludique pour lemettre en contact avec une petite partie de cet inconnu. «Avoir des expériences positives avec l’environnement lemettra en confiance, notamment à travers le jeu. Par exemple, on court vers la mer et quand les vaguelettes arrivent, vite on recule et on repart en riant pour éviter de se fairemouiller. Mais lameilleure stimulation, ce sont les autres enfants. Car en les regardant s’amuser dans l’eau – loin des jeux d’éclaboussures des plus grands – il va vite oublier ses peurs et se dire que c’est finalement intéressant la mer ! », explique le psychologue. Et si ce n’est pas cette année, on parie qu’il y parviendra l’année prochaine ! l ÉLISABETHDELAMORANDIÈRE

L’AVIS DE L’EXPERT

« On doit avant tout respecter sa peur, ne jamais le forcer à surtout ne pas se moquer de lui. » Stephan Valentin DOCTEUR EN PSYCHOLOGIE se baigner, ni l’asperger, et

* Auteur de “NOUS SERONS TOUJOURS LÀ POUR TOI” éd. Pfefferkorn. Dès 3 ans.

SUNNYSTUDIO/ADOBE STOCK

PARENTS Août/Sept. 2021 43

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