Lorraine réinventée

PRÉCIEUSE LA LORRAINE

Les Émaux de Longwy ÉCLATS DE FAÏENCE Une inspiration venue d’Orient, l’empreinte d’un faïencier voyageur et un tour de main hexagonal incomparable ; telle est la source de la légende de Longwy. Derrière cette manufacture qui a très vite su se faire son propre nom se cache le prestige de la famille Boch, renommée dans le monde de la faïencerie. Elle veilla sur les années de jeunesse d’une manufacture, créée à Longwy en 1798, dans un ancien couvent. Le prestige frappe vite à la porte de l’atelier de Meurthe-et-Moselle avec notamment la commande des services de table destinés aux Maisons Impériales, suite à la visite de Napoléon Ier. Passée entre les mains de la famille d’Huart en 1835, l’entreprise décide quelques années plus tard de tirer parti de l’en- gouement pour l’Extrême-Orient plutôt que de se contenter de souffrir de la concurrence venue de l’Est. Elle décide de faire appel à Amédée de

Caranza, dont on dit qu’il a œuvré au sein même des usines du Mikado au Japon. Le manufacturier puisa dans la tradition des émaux sur métal pour l’appliquer à la faïence et mit au point un procédé qui deviendra la signature de Longwy. Quand l’Art déco déploya ses courbes géométriques, la mai- son suivit le mouvement et noua un partenariat fructueux avec Primavera, l’atelier d’art du grand magasin le Printemps et plus tard son équivalent du Bon Marché. Les historiques motifs de fleurs ou d’oiseaux demeurent, mais ils sont rejoints par des inspirations abstraites, des renvois à la mythologie ou à l’exotisme colonial. Vinrent ensuite la crise de 29, le déclin de l’Art déco puis la guerre. Après une longue phase de sommeil, Longwy renoue depuis vingt ans avec la richesse de son savoir- faire et perpétue les gestes qu’elle a inventés et perfectionnés il y a cent cinquante ans. ///

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