Lorraine réinventée

Maison Daum, Nancy JARDINS ENCHANTEURS L’histoire de DAUM ressemble à une cueillette poétique et précieuse, une rêverie botanique figée dans le verre et le cristal. Tout commence avec Jean Daum qui, en 1878, crée une verrerie à Nancy. Quelques décennies plus tard le fils du fondateur, Antonin, comprend l’importance d’associer des artistes à la manufacture et ouvre un département d’art. Henri Bergé, Jacques Gruber, Emile Gallé, Louis Majorelle ou plus tard Edgar Brandt ; nom- breux noms qui marquèrent l’histoire de l’art notam- ment via l’école de Nancy prirent part à l’aventure. Dès les premiers frémissements de l’Art nouveau, DAUM s’empare de l’esthétique végétale. Aulnes, nénuphar, lys, muguet, liserons ou encore œillets ; c’est toute la flore de la région qui s’épanouit sur les vases et autres pièces décoratives. Au fur et à mesure que l’herbier s’étoffe, les techniques innovantes se déploient. Gravure à l’acide, givrage,

bain fort, gravure de verres à plusieurs couches ; la recherche est constante dans la manufacture saluée à l’Exposition Universelle de 1900. DAUM saura aussi saisir l’importance de l’apparition de l’électricité en taillant pour cette nouvelle fée des logis d’élégantes tenues translucides. Une fois de plus, la nature guide les lignes avec notamment la création de l’un des hits absolus de la maison : la lampe champignon. À l’occasion des 140 ans de la marque, en 2018, la manufacture a révisé ses classiques comme cette lampe, mais aussi la rose, emblème décliné notamment en une rose éternelle numérotée symbolisant un amour qui traverse les époques. Les styles se succèdent, mais les liens rapprochés avec les artistes demeurent. Le jardin lorrain de Gallé est aujourd’hui prolongé par une forêt de cactus signée Emilio Robba et les graines des icônes de demain sont déjà plantées. ///

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