Lorraine réinventée
TOURISTIQUE LA LORRAINE
Des flammes à la lumière , Verdun MÉMOIRE DE PAIX Une poignée de main entre deux soldats : l’un est Allemand, l’autre est Français. Telle est l’image de fin du son et lumière de Verdun qui envahit la plaine chaque mois de juin et juillet. L’époque n’aime pas les spoilers mais de cette histoire, celle de nos nations embourbées dans l’une des plus cruelles guerres du millénaire passé, tout le monde connaît la fin. L’enjeu est ailleurs : dans le coup de projecteur sur l’émotion, le quotidien, les êtres humains qui vécurent cette sombre page d’histoire. Le 21 février 1916, Verdun devenait sans le savoir le théâtre d’une des batailles les plus meurtrières et désespérées. Un obus fend la nuit à 4h du matin. Le soleil n’a pas le temps de se lever que le ciel fait pleuvoir le déluge de feu de l’opération Gericht. Ver- dun c’est trois cents jours, trois cents nuits d’enfer. Trois cent mille morts. Un siècle plus tard, la terre de Meuse autrefois creusée par des tranchées
se souvient. Les soixante-dix tableaux dépeignent bien sûr l’horreur, celle des fronts, des poux et des rats, celle des civils expropriés, de l’attente d’un retour très incertain. Fidèle à la promesse de son titre, Des flammes à la lumière, le spectacle nous emmène aussi dans une fête foraine d’un village d’arrière-front. Il nous fait vivre la joie de l’armis- tice et de la paix qui s’en suivit. 250 bénévoles, dont nombre de descendants de poilus, se mobilisent et enfilent 900 costumes pour donner corps à ces tableaux vivants, éclairés par mille projecteurs. Ils dessinent souvent l’apothéose d’une journée passée sous le signe du tourisme de mémoire, entre mémo- rial, citadelle souterraine, ossuaire de Douaumont et anciens champs de bataille. En 2018, la barre du demi-million de spectateurs a été franchie pour cette fresque qui n’a de cesse de se souvenir des bles- sures pour célébrer la valeur de la paix retrouvée. ///
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