Lorraine réinventée
Publication animée
PRÉFACE
« 100 % Lorraine », le Crédit Agricole accompagne ses clients et sociétaires dans leurs projets de vie, les acteurs économiques régionaux dans leur développement et il œuvre à la création de liens. Agir, au quotidien, dans l’intérêt de nos clients et de notre territoire : telle est la raison d’être de notre entreprise mutualiste. C’est pour cela que nous sommes plus qu’une banque et plus qu’un assureur. Ainsi, en 2018, nous avons créé le village by CA Lorraine, un accélérateur de start-up à fort potentiel. Depuis trois ans, nous valorisons également l’innovation dans le tourisme lorrain avec l’appel à projets et la manifestation des trophées du tourisme qui récompense des projets en lien avec l’attractivité de notre territoire. Notre Fondation, créée en 2019, vient enrichir nos programmes de mécénat en se tournant plus particulièrement vers l’éducation, la recherche et l’innovation et l’insertion sociale. Fortement enracinés dans cette Terre d’histoires, de traditions et d’art, et dans cette Lorraine qui n’a cessé de se réinventer, nous avons voulu en témoigner par la mise en valeur d’initiatives modernes et innovantes sur nos trois départements d’implantation, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse et la Moselle. Avec cet ouvrage, nous espérons vous surprendre par la manière dont les Lorrains ont su allier tradition et originalité. Et ainsi, vous donner envie de pousser l’exploration d’une région dont le rayonnement s’étend bien au-delà de nos frontières françaises ! Nous espérons que vous apprécierez cette lecture et vous disons à bientôt en Lorraine réinventée.
Claude Vivenot, Président du Crédit Agricole de Lorraine
Renée Talamona, Directeur Général
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Le 18 juin 2018, le Crédit Agricole inaugurait à Laxou le Village by CA Lorraine, dédié aux start-ups et projets innovants. Installé dans l’agglomération nan- céienne, le site méritait bien à lui seul le nom de « village » car, une fois le ruban protocolaire tranché, c’est tout un écosystème producteur de valeur qui a pris possession des murs. Accompagnateur d’ambition et facilitateur de croissance, le Crédit Agricole s’est logiquement positionné aux côtés des porteurs de projets et jeunes entreprises lorraines désireuses de façonner les succès de demain. Dans le monde entrepreneurial, ce type de structure a pris le nom de « pépinière » ; une jolie métaphore pour ce lieu où de jeunes pousses déterminées reçoivent l’aide nécessaire pour grandir et voir rapidement leurs efforts porter leurs fruits. Un projet ancré puisqu’avec l’accélération du développement d’initiatives locales c’est l’économie de tout le territoire qui prospère. /// LES FRUITS DE DEMAIN
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LES CLÉS DU SUCCÈS
Deux fois par an, en juin et novembre, un appel à candidatures est lancé pour repérer les start-ups les plus innovantes qui intégreront le Village pour une période maximale de 24 mois. Technologie au service de la santé, tourisme ludique et person- nalisé ou encore aide à la gestion des forêts ; tous les secteurs de l’économie sont les bienvenus dans la structure. Une fois sélectionnés, les créateurs d’entreprise trouvent un pôle de compétences sur lequel s’appuyer. Un diagnostic d’entrée est réalisé afin de définir les besoins propres à chaque projet et créer un programme d’accompagnement per- sonnalisé. Comment réussir une levée de fonds ? Quels leviers de communication actionner pour faire connaître mon produit ? A quels points de fiscalité dois-je être attentif ? Comment parler la langue de mon comptable ou mon juriste ? Derrière
chaque entreprise naissante se cache toujours une forêt de questions. Le Village y répond grâce à des ateliers thématiques ainsi que tout un système de mentorat rendu possible grâce au soutien de 12 partenaires régionaux qui offrent leur expertise. Les stratégies s’affinent également au contact de représentants de PME, ETI ou de grands groupes du territoire, mais aussi des porteurs de projet œuvrant dans d’autres Village by CA de l’Hexa- gone. L’ambition du Village by CA est claire : être l’incontournable acteur de l’innovation en Lorraine. Au cours de ces premières années d’existence, il n’a cessé d’avancer dans ce sens. Parmi les der- nières grandes réussites, notons la sélection de la structure pour accueillir les castings régionaux de la BFM Académie, premier concours radio/TV des créateurs d’entreprise. ///
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Afin de récompenser et mettre en lumière les belles initiatives locales, la Caisse régionale décerne depuis 2017 les Trophées du Tourisme, en partenariat avec Lorraine Tourisme.
Aviez-vous déjà remarqué « l’or » qui jaillit fièrement en entame du mot Lorraine ? Destination Lorraine a mis ce filon au cœur de sa campagne de promo- tion du territoire et le Crédit Agricole l’accompagne dans sa démarche de valorisation de ce joyau du Grand Est. Le Crédit Agricole a également soutenu le développement de la marque Lorraine et distribue dans ses agences de proximité le « Pass Lorraine ». Ce sésame gratuit offre des réductions sur l’accès à 170 sites touristiques. Billets à tarif préférentiel dans des musées pour les férus d’histoire et de patrimoine, apéritif gratuit pour les gastronomes en quête de belles tables, offres spéciales sur des loisirs ; le Pass ouvre les portes de ce territoire qui conquiert tous les profils. /// L’or et les trophées Banque des frontaliers, Le Crédit Agricole de Lorraine est aussi « la banque du tourisme ». Le tourisme est donc l’un des cinq domaines d’excellence mis en avant par le Village by CA. Pour repousser toujours plus les frontières du succès dans le secteur, la pépinière a rejoint le réseau France Tourisme Lab, créé en 2016 et piloté par la Direction Générale des Entreprises. Entre rencontres, participations à des évènements et échanges de bonnes pratiques, les deux entités valorisent un tourisme qualitatif et performant. Les visiteurs de la Lorraine dessinent dans leur sillage le secteur clé de l’économie locale puisque le tourisme est le premier pourvoyeur d’emplois régionaux. Il voit son chiffre d’affaires progres- ser constamment et peut se targuer d’amener 1 milliard d’euros de retombées économiques. LE TOURISME AU CŒUR
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456 montgolfières se sont envolées en ligne simultanément lors du Grand Mondial Air Ballons. Un record mondial enregistré par le Guiness book en 2017 et égalé durant l’édition 2019.
Grand Est Mondial Air Ballons, Chambley LA CONQUÊTE DE L’AIR Imaginez une toile fine comme une robe estivale et vaste comme un demi terrain de football, qui se gonfle d’air, emportant vers le ciel une nacelle et son équipage. Chaque envol de montgolfière recèle sa part de magie; à Chambley, cet enchan- tement est démultiplié. Tous les deux ans, durant dix jours, des centaines de montgolfières forment d’impressionnantes lignes dans la plaine avant d’hisser haut leurs couleurs dans l’horizon estival lorrain. Comme si ce ballet unique au monde ne se suffisait pas à lui-même, certains participants ajoutent de la fantaisie. Les habitués du Grand Est Mondial Air Ballons ne sont pas près d’oublier ce kangourou géant, semblant sautiller sur les nuages ou encore cette trapéziste, Isabelle Ponsot, et ses figures à 3700 mètres de haut. Au départ, il était question d’un unique rassemblement, en 89.
Mais l’ambitieux projet a continué son chemin ensuite, jusqu’à devenir le plus important ras- semblement de montgolfières au monde. Près de 500 000 personnes se pressent en Lorraine pour assister à cet évènement hors du commun qui nécessite 22 mois de préparation et génère 30 millions d’euros de retombées économiques. N’aurait-on pu imaginer meilleure terre pour ce rendez-vous d’exception que celle qui a vu naître l’un des premiers aéronautes de l’histoire ? C’est en effet à Metz qu’est né Jean-François Pilâtre de Rozier. Il fut l’un des deux premiers hommes à s’en- voler à bord du curieux ballon, sorti de l’imagination des frères Montgolfier. Et c’est son descendant, Philippe Buron-Pilâtre, qui ne cesse d’actionner les brûleurs pour porter toujours plus haut l’hé- ritage familial. Tout un symbole. ///
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La Lorraine est formidable, Lunéville FABRIQUE D’AMBASSADEURS
Tout est parti d’une phrase qui a jailli dans la conversation de deux comparses souhaitant créer un nouvel évènement : «La Lorraine est formidable ». Jean-Claude Dehaut et Jérôme Prud’homme ont décidé de tisser autour de ce constat de richesse un week-end festif pour permettre à tous, y compris aux Lorrains à la fierté discrète, d’enfin saisir toute la grandeur du territoire. « C’est la manifestation de la fierté bienveillante, pas identi- taire. C’est le territoire qui est formidable. Les gens qui y habitent depuis hier ou depuis toujours y vivent quelque chose que l’on partage, sans être dans le rejet du voisin » , précise Jérôme Prud’homme, Nor- mand conquis par la région. La première édition a eu lieu en 2012 à Nancy, depuis la manifestation a réjoui Metz, Épinal ou encore les abords du lac de Madine avant de poser son enthousiasme, pour deux éditions minimum, dans le cadre enchanteur et symbolique du château des ducs de Lunéville.
Entre temps, la Lorraine a été effacée des cartes administratives, mais qu’à cela ne tienne, l’identité partagée quant à elle bouillonne. Des traditions que l’on préserve à l’innovation qui pense déjà à demain, c’est toute la palette du savoir-faire local qui est donnée à voir et à goûter. Les visiteurs sont amenés à déambuler au sein de quatre univers : celui de la gourmandise et sa quarantaine d’exposants du pâté aux rhums arrangés, celui du tourisme afin de (re) découvrir les trésors du patrimoine et le dynamisme des activités, celui des entreprises conçu comme une mini-exposition universelle présentant tout ce que le territoire peut faire et enfin celui des grands partenaires comme le Crédit Agricole, mettant aussi en lumière des pépites d’initiatives locales. Le but ultime, au-delà de l’agréable moment passé au fil des rencontres ? Transformer les curieux en véri- tables ambassadeurs de cette Lorraine qui gagne tant à être connue et partagée. ///
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Son et lumière estival place Stanislas, Nancy LES RENDEZ-VOUS DE LUMIÈRE
Les soirs d’été, trois profils se pressent sur la place Stanislas de Nancy. Il y a les épicuriens prévoyants qui se réservent une table en terrasse dès la tombée du jour. Il y a ceux qui préfèrent rester debout, bien au centre de ce vaste espace, pour ne rien rater. Et puis il y a les surpris, ceux qui surgissent par hasard de l’une des artères adjacentes et se retrouvent nez à nez avec le son et lumière qui fait la fierté de la ville depuis 2007. Tous arborent le même masque d’émerveillement quand les façades magistrales se transforment en conteuses d’histoire. Sur les pierres de l’une des plus belles places du monde (classée par l’UNESCO), les tableaux se succèdent durant une vingtaine de minutes entre évocation cosmique, plongée végétale et images vintage. On y croise des figures de la ville comme les « P’tits Stan », mais aussi des écrivains iconiques comme Baudelaire
ou Éluard, venus prêter leurs mots pour renforcer la poésie de l’instant. Hôtel de ville, hôtel de la Reine, Pavillon Jacquet, Opéra, Musée des Beaux- arts ; les courbes classiques dessinées au XVIII e par Emmanuel Héré deviennent ligne d’appui pour des célébrations du street art, des explosions de cou- leurs ou des voyages dans le temps. En moyenne, ce sont près de neuf mille personnes qui assistent chaque soir au spectacle. Des touristes bien sûr, venus du bout du monde ou du département, mais aussi des Nancéiens. Difficile de se lasser de ce tableau éphémère et mouvant, d’autant que chaque année le show s’enrichit. Pour le centenaire de l’Opéra (2019), une cantatrice s’est par exemple invitée à la fête avec des airs de Verdi et Mozart pour faire revivre l’incendie du bâtiment, mais aussi sa reconstruction au cœur d’une place plus vivante que jamais. ///
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Village des vieux métiers, Azannes LA VITALITÉ DU PASSÉ Comment faisait-on avant ? Avant les moisson- neuses-batteuses, les supermarchés et les rasoirs électriques… Abandonnez smartphone et préoccu- pations modernes pour assouvir cette curiosité et découvrir le quotidien d’antan. Certains dimanches de mai et juillet, le village d’Azannes vous transporte dans une autre époque, mais aussi dans une autre temporalité. Ici le rythme est celui des chevaux qui transportent, du vent qui fait tourner les ailes du moulin et des saisons qui draguent chacune leur lot de labeurs différents. Quatre cents bénévoles aux mains d’or reproduisent des gestes courants dans la Lorraine du XIX e , mais que le temps a doucement effacés. Sous nos yeux, des tuiles se façonnent, battues à même la cuisse ; des pièces de verre prennent vie grâce à un souffle expert ; des roues
en bois sont cerclées sous le métal brûlant. Même le vocabulaire s’enrichit et l’on découvre la « spar- terie » : technique qui façonne des objets avec des fibres végétales tressées ou encore le «schlitteur » qui glisse sur son traineau pour transporter du bois de chauffage. Modiste, marchande de peaux de lapin, luthier, sabotier, équarrisseur de poutres, huilier, vannier… au total ce sont plus de quatre- vingts métiers et savoir-faire qui sont partagés. C’est tout un écosystème qui se recrée dans ce village qui revêt sa garde-robe XIX e pour l’occasion. Au lavoir, les derniers ragots s’échangent autour du linge que l’on rince, une délicieuse odeur s’échappe du four à pain, dans les champs, les blés sont battus au fléau et quand tout le monde a bien travaillé, c’est à la guinguette que l’on se retrouve pour danser. ///
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Festival RenaissanceS, Bar-le-Duc FESTIVAL RENAISSANCES Les gargouilles du quartier gardent jalousement leur place pour ne rien rater du spectacle. Chaque premier week-end de juillet, c’est la même efferves- cence à Bar-le-Duc. Danseurs, comédiens, circas- siens, musiciens, artistes urbains et autres poètes des rues de tout poil convergent vers la Tour de l’Horloge et ses alentours pour le festival Renais- sanceS. Derrière le jeu de mots, qui mêle Histoire et promesses de réinvention et retour à la vie, se cache la richesse d’un quartier tout en pilastres cannelés et frontons sculptés; un des plus beaux ensembles urbains Renaissance du pays. Au fil de sa vingtaine d’éditions, l’évènement a aussi puisé dans la période historique l’inspiration pour ses thèmes variés. Réflexions humanistes des Lumières, utopie née de Thomas More ou personnages emblématiques; chaque année met en scène l’exploration morce- lée d’une thématique. Les spectacles disséminés dans les rues ressemblent aux pièces d’un vaste
puzzle ludique. Même si les compagnies évoluent parfois dans des régions éloignées d’Europe, si chaque production est indépendante, tout semble se répondre, s’imbriquer et s’enrichir. Derrière les 72h d’animations, il y a également 365 jours de la vie d’une ville qui s’investit dans le festival. Avant que n’entrent en piste les dizaines de com- pagnies, les Barisiens façonnent l’évènement en prenant part à la fabrication des décors, en se préparant à devenir figurants d’un jour ou encore en accompagnant les résidences artistiques qui s’organisent au fil des saisons pour faire naître l’apothéose de juillet. Entre les promeneurs venus déambuler au hasard des rencontres artistiques et les festivaliers aguerris armés d’un programme savamment étudié, ce sont plus de 45 000 specta- teurs qui viennent re-découvrir la ville magnifiée par les arts de la rue et profiter des animations connexes comme le vaste marché artisanal. ///
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Des flammes à la lumière , Verdun MÉMOIRE DE PAIX Une poignée de main entre deux soldats : l’un est Allemand, l’autre est Français. Telle est l’image de fin du son et lumière de Verdun qui envahit la plaine chaque mois de juin et juillet. L’époque n’aime pas les spoilers mais de cette histoire, celle de nos nations embourbées dans l’une des plus cruelles guerres du millénaire passé, tout le monde connaît la fin. L’enjeu est ailleurs : dans le coup de projecteur sur l’émotion, le quotidien, les êtres humains qui vécurent cette sombre page d’histoire. Le 21 février 1916, Verdun devenait sans le savoir le théâtre d’une des batailles les plus meurtrières et désespérées. Un obus fend la nuit à 4h du matin. Le soleil n’a pas le temps de se lever que le ciel fait pleuvoir le déluge de feu de l’opération Gericht. Ver- dun c’est trois cents jours, trois cents nuits d’enfer. Trois cent mille morts. Un siècle plus tard, la terre de Meuse autrefois creusée par des tranchées
se souvient. Les soixante-dix tableaux dépeignent bien sûr l’horreur, celle des fronts, des poux et des rats, celle des civils expropriés, de l’attente d’un retour très incertain. Fidèle à la promesse de son titre, Des flammes à la lumière, le spectacle nous emmène aussi dans une fête foraine d’un village d’arrière-front. Il nous fait vivre la joie de l’armis- tice et de la paix qui s’en suivit. 250 bénévoles, dont nombre de descendants de poilus, se mobilisent et enfilent 900 costumes pour donner corps à ces tableaux vivants, éclairés par mille projecteurs. Ils dessinent souvent l’apothéose d’une journée passée sous le signe du tourisme de mémoire, entre mémo- rial, citadelle souterraine, ossuaire de Douaumont et anciens champs de bataille. En 2018, la barre du demi-million de spectateurs a été franchie pour cette fresque qui n’a de cesse de se souvenir des bles- sures pour célébrer la valeur de la paix retrouvée. ///
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Vent des Forêts, Fresnes-au-Mont RANDONNÉES D’ART Il est un lieu où fleurissent les œuvres d’art, à l’ombre d’arbres centenaires. Une terre d’accueil où des esprits créatifs viennent découvrir l’ail- leurs avant de lui confier une de leurs pièces. Il s’agit d’un territoire de 5000 hectares de forêt, au nord de Fresnes-au-Mont. Il abrite depuis 1997 le projet un peu fou d’une association : réunir rura- lité et art contemporain en implantant des œuvres d’art au cœur des bois. Au total, une centaine de pièces sont à découvrir le long des 45 km de sen- tiers, organisés en 7 circuits balisés. Les boucles de promenade allant de 1h à 4h30 permettent par exemple de croiser l’antre fantasmé d’un cha- man, imaginé par Christophe Doucet, un totem créé par Aurélie Ferruel et Florentine Guédon ou encore des bourgeons sculptés et posés à même un arbre par Aung Ko qui souhaitait importer en Meuse une symbolique festive birmane. Pièces en
fontes, assemblages textiles, peintures murales, céramiques émaillées, sculptures sur bois, pierre, verre ou même résine, les techniques sont aussi variées que les approches. Dénominateur commun du parcours : les rencontres. Celles d’un artiste avec un territoire entre forêts et champs, avec ses habitants qui l’accueillent durant la phase de créa- tion, avec ses artisans qui l’accompagnent dans la concrétisation du projet. Venus parfois du bout du monde, les plasticiens s’imprègnent des paysages et des gens durant des jours ou semaines pour pro- poser une œuvre unique, témoin d’un rendez-vous réussi entre des univers que l’on rapproche rare- ment. Alors la forêt familière dans laquelle l’on coupe son bois de chauffage, chasse ou profite de la solitude d’une marche et le lieu de l’expression d’un art contemporain questionnant l’époque ne font plus qu’un. Comme une évidence. ///
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La Cité des Loisirs, Amnéville APPUYER SUR LA DÉTENTE Programme de la journée : améliorer sa technique de chasse-neige, nourrir un panda roux, faire sauter la banque à une table de blackjack et décompresser dans la rivière d’eau thermale. Ceux qui ont encore de l’énergie sont attendus pour résoudre un meurtre aux USA (le temps d’un escape game) ou déguster une bière artisanale brassée sur place. Lunaire ? Non, mosellan. Toutes ces activités, et bien d’autres, sont bien concentrées sur un microterritoire, une sorte de « tiers centre-ville » entre cité et nature. Un esprit joueur vous mettrait probablement au défi de repartir d’Amnéville sans avoir trouvé la moindre activité à votre goût. Mais nous ne voudrions pas vous entrainer dans un pari qui s’annonce perdu d’avance. La ville est si riche en propositions récréatives qu’elle a créé une marque en 2019: Amnévillle La Cité des Loisirs. La station consacre ses 400 hectares aux divertissements pour tous : aux
côtés des stars traditionnelles comme le casino, le zoo, le multiplexe cinématographique, le parcours 18 trous ou le large pôle thermal de loisirs et de soins se développent des activités insolites comme le ski en intérieur toute l’année (Snowhall), un saut à l’élastique inversé qui permet de côtoyer la cime des arbres ou une arène de e-sport. Une large offre de restauration et d’hôtellerie vient répondre aux attentes des séjours qui se prolongent, de courses de rosalies en promenade autour du lac. Pas étonnant qu’Amnéville soit devenue le premier site de loisirs du Grand Est, avec ses 6 millions de visiteurs annuels venus pour une journée en famille, un enterrement de vie de célibataire ou encore en séminaire. Avec les 20 millions d’in- vestissements injectés pour les aménagements à venir, l’indice de désidérabilité de la ville ludique ne risque pas de diminuer. ///
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Parc du haut-fourneau U4, Uckange LE GÉANT DE FER Du patrimoine sidérurgique français du début du XX e siècle, il ne reste qu’un témoignage intact. Il est situé dans cette vallée de la Fensch dont l’his- toire est intimement liée à celle de l’industrie. C’est en 1991 que s’arrêta le haut-fourneau U4, gracile colosse né près de quatre-vingt-dix ans plus tôt et qui accompagna la région dans son boom écono- mique. Imposant et fier, il ferait presque oublier qu’il n’était qu’une petite portion d’un vaste ensemble qui tournait à plein régime. Quand le feu s’est éteint, très vite l’instinct de préservation a surgi. Dès l’arrêt de l’usine, une association (MECILOR) a décidé de rendre hommage à ce lieu chargé d’histoire éco- nomique, mais aussi et surtout sociale. Parmi les bénévoles, nombre de sidérurgistes qui ont infatiga- blement arpenté le site durant des années et ravivent chaque week-end cette facette de l’âme d’Uckange lors de visites guidées. Sur le ciel se dessine une improbable forme toute en cylindres enchevêtrés
bordant des percées rondes et douces. L’œil en vient à juxtaposer architecture industrielle et codes de l’art contemporain. Le haut-fourneau est aujourd’hui un site culturel, dessiné pour inspirer autant que pour remémorer. Les saisons sont ponctuées de spectacles et expériences insolites et chaque soir, les bâtiments sont révélés par « Tous les soleils » une œuvre faite de lumière signée Claude Lévêque. Dans l’ombre d’U4, les hectares de friches indus- trielles se sont mutés en espaces verts rivalisant d’inventivité. D’aucuns surnomment ce Jardin des Traces le « Jardin de l’impossible». Il est découpé en trois zones ayant pour thème l’alchimie, la sidérur- gie et les énergies desquelles surgissent fontaines, sculptures et décors jardinés. Il est conçu pour vivre et perpétuellement évoluer ; à l’image des lieux qui virent un jour fleurir une usine, contemplèrent des décennies de dur labeur et de prospérité avant de devoir tourner la page et se réinventer. ///
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Parc animalier de Sainte-Croix, Rhodes DU CHAMP À L’ÉPOPÉE SAUVAGE
Transformer les faiblesses en atouts, préserver ce que la nature a formé et rêver toujours plus grand ; tels semblent avoir été certains des mantras de Gérald Singer, fondateur du Parc animalier de Sainte-Croix. Arrivé de Rhodes il y a quatre décen- nies, cet agriculteur s’est retrouvé avec des hectares de terre capricieuse, peu propice à la culture. Il y a donc semé un projet hors du commun. Fasciné par les grands espaces et des animaux sauvages, il a créé un parc qui valorise les zones humides, sylvestres et bocagères du pays de Sarrebourg tout en ouvrant le public aux richesses de la faune et de la flore. En 1980, il n’était question que de chevreuils, cerfs, cigognes blanches accompagnés d’une famille de renards et quelques rapaces. Aujourd’hui, ce sont Pierre et Laurent, les fils du fondateur, qui veillent sur le domaine conçu comme une réserve naturelle didactique et non un zoo. 1500 pensionnaires à plumes, poils et écailles y
évoluent et représentent plus d’une centaine d’es- pèces. Au départ centré sur la faune européenne, le parc a souhaité pousser la sensibilisation à la biodiversité par delà les frontières du vieux conti- nent. Désormais, un jeune explorateur imaginaire nommé Néo emmène également les curieux à la rencontre de lémuriens ou pandas roux et autres espèces d’ailleurs. Il met également au défi les baroudeurs en herbe de mieux préserver la planète et les emmène à l’aventure, de voyage en pirogue en traversée de pont de cordes. Atelier de photo- graphie animalière, apprentissage des gestes des soigneurs ou encore expédition en safari-train : le parc multiplie les expériences. Pour une proximité maximale avec les animaux, il propose depuis 2010 de prolonger la rencontre en séjournant au cœur du parc. L’occasion de se réveiller face aux ours noirs, loups, cerfs ou coyotes et de façonner à son tour des rêves peuplés d’animaux sauvages. ///
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Les fêtes de la mirabelle, Metz LE GOÛT DE LA FÊTE À l’heure où les vacances d’été plient leurs parasols, Metz est en liesse. La source de la joie mesure quelques centimètres à peine, mais cela fait plus de 70 ans qu’elle fait jaillir plusieurs jours de festivités. La mirabelle, devenue emblème juteux du territoire a ses propres fêtes depuis 1947. Elles clôturent aujourd’hui un été haut en évè- nements rassembleurs unis sous la bannière du festival Constellations. À l’origine, le fruit n’était pas encore cette icône incontournable qui vient à l’esprit de quiconque pense à la Lorraine. Arrivée pour remplacer un raisin capricieux qui ne faisait plus recette, la mirabelle a pour la première fois été célébrée dans une caserne Ney avec une envie de soutenir les soldats revenus du front quelques mois plus tôt. La fête de 47 fut une réussite, mais rien ne prédestinait ce convivial événement à se transformer en rendez-vous qui passerait le cap du nouveau millénaire.C’était sans compter sur
l’envie de mobilisation populaire et la créativité locale qui rendirent incontournable ce rassem- blement. Aujourd’hui, deux semaines durant, les grands noms de la musique montent sur scène, les activités se multiplient et l’apothéose explose de couleurs quand des milliers de fleurs sont fixées à des chars pour le corso final. Préparée des mois durant, la parade fait voyager l’imaginaire et autorise les parures et déguisements les plus fous. Le corso est également l’occasion de saluer la gagnante de l’année, car la reine des prunes a sa souveraine, élue parmi les jeunes femmes de 18 à 30 ans au début des festivités. À l’image de l’ensemble de ces fêtes de la mirabelle, son élection a traversé les époques et épousé les changements de mœurs ; derrière la plastique, la ville cherche désormais une véritable ambas- sadrice qui saura avant tout jouer des charmes de Metz durant un an. ///
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Fêtes de Saint Nicolas LE VISITEUR TRÉS CHOYÉ Quand les vents froids soufflent sur le Grand Est, un phé- nomène étrange se manifeste. L’on observe la diminution du taux de bêtises, bouderies et querelles chez les enfants. Soudain se rappelle à eux la promesse d’être sage, faite près d’un an plus tôt à vieil homme barbu à la hotte rem- plie de cadeaux. Qui voudrait du fouet de Fouettard quand il pourrait se réveiller le 6 décembre face aux jouets tant convoités ? En grandissant, l’enfant comprend la chance unique qu’il a de vivre dans cette région de France visitée par saint Nicolas, l’évêque patron des écoliers, qui d’après la légende ressuscita un jour trois bambins égarés, coupés en rondelles par un affreux boucher. Pauvres Bretons, Pari- siens ou Varois ; privés de ce généreux visiteur d’une nuit au costume écarlate ! Alors pour s’assurer que les générations suivantes connaîtront la magie de ce Noël avant l’heure, les Lorrains célèbrent le saint en grand. Il faut dire que René II, à l’issue de la bataille de Nancy, a proclamé Nicolas patron de la Lorraine. Il est ici chez lui.
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Concerts, théâtre urbain, parade, animations pour les enfants, marché artisanal et gourmand, manèges et même photo avec la star du jour; lors du week-end de la Saint-Nicolas, Metz ouvre avec panache le bal des festivités de fin d’année.
Partout dans les rues de Metz, les vitrines se remplissent de chocolats ou de gâteaux en pain d’épice à l’effigie du grand saint à l’approche du 6 décembre et l’on attend avec impatience l’apparition dominicale du héros à la crosse d’or, jetant des bonbons à la foule depuis son char escorté par un cortège haut en couleur. À Nancy aussi, la célébration bat son plein, les fêtes sont même inscrites à l’Inventaire français du Patrimoine culturel immatériel et tout est fait pour que l’UNESCO reconnaisse également ce joyau de tradition régionale. Et si les villes se démarquent par l’am- pleur de l’organisation, c’est toute le territoire qui joue le jeu, jusque dans l’intimité des foyers où l’on dépose à la tombée du jour une carotte pour l’âne ou une attention pour le saint. Avec un tel accueil, c’est sûr, il reviendra l’année prochaine ! ///
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Truffe de Meuse ON DIRAIT LE SUD
Safran de Domgermain PRÉCIEUX PISTILS
« Des truffes, ici ? », à la Maison des truffes installée à Boncourt-sur-Meuse, l’équipe fait inlassablement face au même étonnement. Dans l’esprit de nombreux visiteurs, le noble champignon est associé au Périgord ou à la Provence. Mais le délice du Sud s’épanouit très bien à l’Est, sur les sols calcaires de la Meuse. Chaque année, deux tonnes de truffes sont cavées par les quelque deux cents trufficulteurs de la région. La truffe dite «de Meuse» est la Tuber mesentericum mais sa cousine, la Tuber uncinatum (truffe «de Bourgogne») trouve également la Lorraine à son goût. En saison, de sep- tembre à décembre, les marchés du samedi matin et les dîners thématiques mettent à l’honneur ces sombres joyaux. Les experts y expliquent notamment comment différencier les variétés en se basant sur la couleur du cœur, le parfum et la taille. En bouche aussi, chacune à son caractère. La reine de la région, la mésentérique, développe par exemple des arômes puissants et corsés qui peuvent rappeler ceux des fruits rouges très murs. ///
Les nuits d’automne, dans la commune de Domgermain, de l’or rouge sort de terre. En 2010, Philippe Frappart a décidé d’implanter des Crocus sativus, la fleur dont est issu le safran, dans le Toulois. Souvent associée au soleil, cette variété remarquable s’accommode bien à la vie dans la région, mais elle réclame de l’attention, surtout en période de récolte (octobre). Les délicats végétaux mauves doivent impérativement être cueillis dès l’aube, durant leurs premières heures de vie, avant que les pétales ne fanent. Chaque fleur possède seulement trois de ces stigmates que nous appe- lons communément « filaments » de safran et dont la partie empourprée deviendra la précieuse épice, après séchage. Exposé à la chaleur, le stigmate perd environ 80% de son poids. Il faut entre cent cinquante et deux cents fleurs pour obtenir un gramme de safran sec. Derrière chaque paëlla bien relevée, c’est donc toute une parcelle fleurie qui se cache. ///
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Whisky de Rozelieures SINGLE MALT MEURTHOIS Pourquoi se tourner vers l’Écosse, l’Irlande ou le Japon quand l’on a la matière première et la vocation chez soi pour produire un merveilleux whisky ? C’est la question que se sont un jour posée Hubert Grallet et son gendre Christophe Dupic au cœur des moissons. Historiquement, l’entreprise familiale se tournait surtout vers les fruits comme la mirabelle pour produire de l’alcool. Également implantée dans le secteur céréalier, elle avait toutes les cartes en main pour s’essayer à l’eau de vie… de céréales. C’est l’orge, réputée pour sa belle palette aromatique, qui a été choi- sie pour confectionner ce whisky lorrain. En bor- dure des Vosges, face à l’ancien volcan d’Essey-la- Côte, les champs sont riches d’une terre argileuse et calcaire qui gorge les grains de caractère. Le savoir-faire des distillateurs forgé sur cinq géné- rations, la passion éclairée, la détermination et les conseils d’un œnologue ont fait le reste. Toute
la genèse du projet et les diverses étapes pour passer du champ au verre sont à découvrir lors d’une visite sur le site de la distillerie, qui se ter- mine par une dégustation. Nectars plus ou moins tourbés, fumés, vieillis en fûts de cognac, de xérès ou neufs ; chaque amateur aura son chouchou en fonction de ses inclinations. Et la gamme ne cesse de s’étendre depuis la commercialisation en 2007 d’Origine Collection, le premier né lorrain aux notes de noix, de cuir et de fruit. Tout est single malt puisque tout est produit sur place. Fait rare au niveau mondial, l’entreprise contrôle la chaîne du début à la fin. Brassage, fermentation, distillation, vieillissement et embouteillage : tout se passe à Rozelieures et le tourbage a lieu dans la malterie implantée dans la vallée toute proche. Le dernier défi relevé par la maison : fabriquer ses propres fûts, avec des chênes de la région. Impossible de faire whisky plus lorrain ! ///
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Vins de Lorraine VIGNES QUATRE COULEURS
Les routes des vins de Lorraine passent du rouge au gris. Une couleur peu commune, plus que jamais tendance et associée à ces rosés si clairs que leur robe arbore de légers reflets argentés. La teinte est le résultat d’un contact très bref entre le jus du raisin et les peaux du fruit. Dans la région de Toul, ce vin déjà particulier se distingue encore de ses voisins en étant produit avec une dominante de gamay, là où les autres vins gris sont souvent issus du pinot noir. Dans la gamme des blancs, la région joue aussi la carte de la singularité avec un cépage peu répandu dans le reste de la France : l’auxerrois. Ce croisement né en Lorraine est le fruit du rapprochement du gouais blanc et du pinot noir. Pur produit de l’Est, il s’est également fait une belle place dans les vignobles d’Alsace. De l’immense vignoble lorrain dont on dit qu’il compta plusieurs dizaines de milliers d’hectares, il reste moins de 200 hectares. La région qui savoura le vin dès l’Antiquité
a connu les guerres, l’industrialisation, mais aussi le phylloxera. Mais un vent de renouveau souffle sur les vignes et, grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs, le domaine viticole lorrain est en expansion. Il se compose de trois pôles. Le vignoble toulois s’étend sur 20 km et 8 villages. Sur des coteaux protégés des vents d’ouest s’expriment gamay, auxerrois et pinot noir qui deviendront des AOC Côte de Toul. Plus au nord, l’AOC Moselle capitalise sur ses pinots noir et gris et l’auxerrois qui murissent sur les rives de la Moselle, dans le val de Sierck- les-Bains. Reste enfin les plus confidentiels mais charmants vins de la Côte de Meuse et leur IGP étendue sur 15 communes. Sur les hauteurs, ils marient les cépages typiques ainsi que le char- donnay qu’ils n’hésitent pas faire pétiller. Un trio éclectique au riche passé ; idéal pour aborder le vin par la convivialité et la richesse du savoir-faire, dans des domaines à taille humaine. ///
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C’est à Tantonville (Meurthe-et-Moselle) que Louis Pasteur est venu étudier des levures avant de publier ses «Études sur la bière» en 1876, véritable référence de la brasserie moderne. BERCEAU DE LA BIÈRE
Micro-brasseries UNE AFFAIRE QUI MOUSSE Il y a trente ans, une seule micro-brasserie exis- tait en Lorraine. En 2019, elles étaient déjà plus de soixante-dix. Le consommateur a désormais envie d’un produit moins standardisé, il mani- feste un regain d’intérêt pour la production locale et l’origine de ses produits ; les néo-brasseurs l’ont entendu. De l’IPA à la bière à la mirabelle en passant par les brassées du souvenir ; tireuses et bouteilles délivrent désormais dans la région des breuvages qui exaucent tous les souhaits. Pour créer ces bières au goût du jour, les nouveaux acteurs du terrain ont pu s’inspirer d’une longue tradition régionale, pour mieux la contourner et écrire d’autres grandes pages de son histoire. Certains des géants du passé comme Tourtel ou Champigneulles sont nés ici. Pour valoriser ce
patrimoine, la Lorraine consacre plusieurs musées à la rafraichissante boisson : le musée de la bière à Stenay, le musée français de la brasserie à Saint- Nicolas-de-Port et l’écomusée vosgien de de la brasserie à Ville-sur-Illon. Le savoir-faire d’hier dessine le succès d’aujourd’hui. Avec la palette aromatique qui ne cesse de s’étendre dans les verres, c’est toute une frange de l’éco- nomie qui se réimplante dans la région. Qui dit bière dit eau, levure, mais aussi bien sûr orge et houblon. Disparues du sol lorrain, ces cultures germent à nouveau. Des initiatives connexes voient également le jour à l’image d’une entreprise qui se spécialise dans le lavage de bouteilles et leur réutilisation. Le fut de belles idées brassicoles ne semble pas près de se tarir. ///
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Rayonnante en tarte ou en confiture, la mirabelle est aussi ouverte à des mariages gustatifs plus aventureux. Smoothie, curry de crevettes, tajine, tartare, tapas, pain perdu ou encore en accompagnant d’un foie gras; des dizaines de propositions étonnantes sont à découvrir sur le site dédié aux mirabelles de Lorraine. (www.mirabelles-de-lorraine.fr) DÈS L’APÉRO
Mirabelle de Lorraine LA STAR DES VERGERS Le chiffre est impressionnant : sur 10 mirabelles consommées dans le monde plus de 7 ont poussé en Lorraine ! Certains affirment que le fruit était connu dans la région depuis l’Antiquité, mais une autre histoire place le roi René au cœur de la décou- verte. Il aurait importé en Provence cette prune d’or du Caucase. Deux générations plus tard, René II de Lorraine aurait décidé de la faire pousser dans son Duché. La variété charme rapidement les gourmands et les mirabelliers prospèrent. Quand le phylloxera s’attaqua aux vignes, les fruitiers prirent même leur place. On oublie parfois de chérir ce que l’on pos- sède et le règne de la mirabelle connut une période de creux. Les arbres délaissés dans le courant du XX e siècle se mirent à produire peu ou plus de fruits et il fallut attendre un sursaut d’attention, en 1990.
250 agriculteurs motivés prirent les choses en main. Ensemble, ils replantèrent, choyèrent et redon- nèrent ses lettres de noblesse à la mirabelle. Une association de producteurs et même une Indica- tion Géographique Protégée (IGP) furent créées ainsi qu’une coopérative regroupant la plupart des acteurs de la région : Vegafruits. En digne star mondiale, la mirabelle s’invite jusque dans les plus grands festivals, avec un packaging dans l’air du temps. Compote en gourde 100% Lorraine, paniers pour entreprise, eau-de-vie ; les déclinai- sons ne manquent pas. La Maison de la mirabelle a même développé une gamme de cosmétiques et parfums nés des fleurs de mirabelliers (L’Or du Verger). La vedette Lorraine fait tout pour rester en haut de l’affiche. ///
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Confiture de groseilles, Bar-le-Duc UN CAVIAR TOUT EN FRUIT
Bergamote, Nancy CARRÉ D’OR
Ces petits carrés translucides et ambrés fondent sous le palais des gourmands depuis des siècles. Le roi Stanis- las lui-même aurait été friand de ces confiseries au goût d’Italie puisque son chef d’office, Joseph Gilliers, en fait état dans son traité de cuisine, publié en 1751. Un siècle plus tard, Jean-Frédéric Godefroy Lillich, confiseur à Nancy, s’essaie à cette association acidulée avant d’être suivi par de nombreuses maisons de la région. Le savoir-faire est codi- fié, mais les ingrédients sont simples : du sucre, de l’eau et de l’essence de bergamote extraite de l’écorce de ce fruit, probable croisement d’un citron vert et d’une orange amère. Les bergamotes furent les premières confiseries françaises à recevoir le label européen IGP (Indication Géographique Protégée), en 1996. Emballage individuel, huile essentielle naturelle venue de Calabre, niveau de translucidité, taille ; le cahier des charges est strict. La délicatesse de l’écrin, de jolies boîtes métalliques illustrées, vient consoler les becs sucrés une fois la dernière friandise déballée. ///
De la groseille, nous connaissons surtout la gelée. Et pour cause : la préparation d’une confiture de qualité à base de cette baie représente un travail titanesque puisque chaque pépin doit être retiré sans endommager le fruit. La Maison Dutriez, à Bar-le-Duc est la seule entreprise au monde à faire vivre le savoir-faire de l’épépinage à la plume, qui se transmet souvent de mère en fille. Une fois la tige sectionnée à 2 mm, il faut introduire la plume d’oie coupée en biseau pour attraper les pépins avant de refermer le fruit. Un débutant met 15 heures pour venir à bout d’un kilo de groseilles. Même après des années d’expérience, une heure et demie reste nécessaire pour accomplir cette tâche méticuleuse. La confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie est une telle rareté qu’elle a été surnommée « le caviar de Bar-le-Duc ». Disponible en version blanche et rouge, elle sublime particulièrement les plats de poisson ou de viande ainsi que la glace vanille ou encore le foie gras. ///
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Gourmandises ITINÉRAIRE DE DOUCEURS Dans la région, le sucre se retrouve au cœur de belles aventures. De nombreuses destinées haut de gamme lui sont proposées. Voici un itinéraire en trois arrêts pour voyageur gourmand en quête de douceur raffinée. À Boulay les grains blancs sont mariés à la poudre d’amande et aux œufs frais pour confectionner des macarons à la consistance incomparable. La recette a été élaborée en 1854 par Binès et Françoise Lazard et cela fait plus d’un demi-siècle que la famille Alexandre perpétue la tradition. Ils continuent de dresser les dodus maca- rons à la cuillère avant d’abriter leur moelleux dans les mythiques boîtes rouges de la maison. À Verdun, point d’œuf, mais également des amandes et du sucre. Oubliez le moelleux. C’est le parfait équilibre entre tendresse et croquant qui prime pour les célèbres dragées de la ville. Tout est dans la sélection précise des amandes, la maitrise de l’épais- seur de la couche de sirop de sucre et le lissage qui
confère à l’ensemble l’aspect d’une porcelaine pré- cieuse. Les dragistes expérimentés de la confiserie Bracquier ont un sérieux héritage régional derrière eux puisque c’est à un apothicaire de Verdun qu’est attribuée la paternité de la dragée, au XIII e siècle. Avant de devenir une friandise consommée avant tout pour le plaisir, ce délice était apprécié pour ses qualités digestives et symbolisait la fertilité. Pour la naissance d’un autre incontournable des palais sucrés, il faut descendre un peu au Sud, vers Commercy. C’est ici que fut créée la made- leine, baptisée du nom de la servante qui aurait présenté le gâteau rebondi à Stanislas I er . Autre- fois, les voyageurs se pressaient sur le quai de la gare de Commercy pour trouver des vendeuses ambulantes distribuant ces délices beurrés au dos comme un coquillage. La madeleine est encore à l’honneur dans la ville et la tradition a essaimé en Lorraine, principalement à Stenay et Liverdun. ///
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Le grand hit de la boutique de Sarreguemines est un hommage au territoire qui se compose de couches de mirabelle, praliné et caramel, malicieusement emprisonnées dans une coque de chocolat. LA PERLE DE LORRAINE
Franck Kestener, Sarreguemines DOMPTEUR DE CHOCOLAT Franck Kestener est issu d’une lignée de bou- langers-pâtissiers, côté maternel et paternel. Un héritage gourmand nourri à la quête du tra- vail bien fait et des bons produits qui permit notamment aux baguettes grand-paternelles de tenir le choc et concurrencer le pain vite acheté lors de l’ouverture du premier supermarché de Moselle. L’histoire de famille est inspirante mais ne suffit pas à éveiller l’enthousiasme, quand le flambeau pâtissier lui fut tendu. C’est une ren- contre qui a tout changé : celle du chocolat. Cer- tains construisent leur carrière sur la rusticité exigeante d’une tarte aux fruits, Franck Kestener lui a choisi l’univers chocolaté. « C’est beaucoup de technique, de rigueur, de patience, de tests, de sensations ; j’ai découvert quelque chose de nou- veau, une facette du métier que je ne connaissais
pas du tout et qui m’a tout de suite plu » , se sou- vient celui qui devint MOF en 2004. D’instinct il a su apprivoiser la matière, la façonner selon ses désirs ; une sorte de feeling qu’aucune formation intensive de cuisine n’apprend. Une connexion. En 2006, il mettra son savoir-faire au service de l’équipe de France pour le Championnat du monde de pâtisserie. Un an de préparation ; des pièces magistrales narrant l’opposition entre la nature et l’industrie qui s’ouvrirent sur la récompense du titre. Sorte de laborantin des saveurs, il poursuit ses expériences. Il joue avec les températures et les textures, s’attaque à des ingrédients capri- cieux comme le sirop d’érable et repousse sans cesse les limites de la matière. Un parcours et un dévouement récompensés dès l’aube de la qua- rantaine par la médaille de l’Ordre du mérite. ///
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Dans ses cours, pas de matériel sophistiqué ni de produits rares. Tout doit pouvoir être reproduit à la maison avec succès. Une approche dans la lignée de sa philosophie de création : authenticité des saveurs et excellence dans la simplicité avant tout.
Dominique Cordel, Bar-le-Duc AU SERVICE DE LA DOUCEUR
Les parents de Dominique Cordel tenaient une bou- langerie-pâtisserie. Il serait donc tentant d’écrire l’histoire d’une passion née dans l’enfance, pleine d’odeur de brioche à l’heure du goûter. Mais l’on peut naître les mains dans le beurre sans pour autant attraper le virus de la pâtisserie et si le jeune homme travailla dans l’affaire familiale, c’est au départ parce que l’oisiveté n’était pas une option à la maison. La véritable histoire est plus singulière et savoureuse. C’est son passage d’un an à l’ar- mée et la responsabilité d’un service pâtisserie qui lui donnèrent l’envie ainsi que le goût qui magni- fieront les compétences acquises auparavant en CAP. Gestion des stocks, organisation d’un labo ; dans l’un des antres de la discipline, il découvrit des facettes du métier qui lui donnèrent la volonté de continuer dans cette voie. Armé du sens com-
mercial de sa mère, des gestes de son père et du savoir-faire de grandes maisons parisiennes comme Ladurée ou Lenôtre, il reprit l’affaire familiale en 1991. Il apporta rapidement sa touche à l’institution de Bar-le-Duc en incorporant notamment dans ses créations les produits de la Meuse comme la dragée de Verdun, la madeleine de Commercy ou les groseilles. Féru de transmission, il s’implique dans la formation d’apprentis et fut professeur durant 5 ans. Nombreux sont ceux qui purent le remercier depuis les marches du podium des MOF et autres championnats du monde. Il y a quelques années, il s’est intéressé à la chimie alimentaire qui aborde les assemblages, cuissons et réactions par la science. Il en a dégagé des astuces et principes pour rendre ses recettes inratables et a décidé de partager ce savoir avec le grand public. ///
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Cyril Leclerc, grand chef de Rehainviller LE SEL D’UNE UNION En cuisine on le sait, chaque assiette est une ren- contre ; celle d’un produit et d’une inspiration, d’un chef et d’un artisan, de saisons et de passions... Il y a de tout cela dans le bal des services harmo- nieux de Cyril Leclerc, mais dans son parcours, la formule prend une toute autre dimension. Sa rencontre clé a un prénom: Sophie. C’est elle qui, indirectement, le fera passer de son profil tout en sucre au chef qu’il est aujourd’hui. Car c’est en pâtisserie que Cyril Leclerc passa son CAP. Suivirent des passages intenses et formateurs chez Valène, à Lunéville ou encore chez Lalonde à Nancy; le déve- loppement d’une sensibilité, d’un savoir-faire. Quand il accepte en 1996 la proposition de ses beaux-pa- rents et rejoint le château familial d’Adomenil, il est au départ chargé d’orchestrer les desserts. C’était sans compter sur la savoureuse association d’envie d’apprendre et de talent pour la transmission prête
à mijoter dans cette brigade par alliance. L’as des douceurs observe sa belle-sœur Cathy mais aussi bien sûr son beau-père Michel Millon, passé maître dans la manière d’accommoder sa région avec goût. Il apprend les techniques dans les ouvrages du grand-père de son épouse, légataire de la méthode Escoffier. Il découvre aussi une sorte de lâcher prise dans ce jeu de piano très différent de celui de la pâtisserie, qui s’attache moins à la précision d’un grammage qu’au feeling brut d’un assaisonnement. Séduit par cette partition plus jazzy, Cyril Leclerc décide de repartir à la base du métier et redevient commis avant de gravir tous les échelons jusqu’à endosser la succession du restaurant désormais auréolé d’une étoile Michelin. Si vous vous attablez dans cette vénérable maison de Rehainviller, pen- sez donc à remercier Madame, qui officie en salle, pour cette rencontre qui façonna un grand chef. ///
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