Liver Bergerac Terre de passions
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Château Les Farcies du Pech
Un retour à la terre
Serge Dubard a rendu ses lettres de noblesse au pécharmant issu des Farcies du Pech, un joli domaine sur les hauteurs de Bergerac.
vins de producteurs indépendants. » L’exploitation viticole de Saint-Méard-de-Gurçon passe de 20 à 85 ha, toujours en AOCMontravel. Le développement se fait à 70 % à l’export. Dans les années 90, Serge Dubard et sa famille cherchent à se développer sur le marché français. «On sentait que le pécharmant, avec son nom magique, ses qualités de terroir parti- culières, était un vin plein de potentiel. » En fait, Serge et son épouse Betty mettront du temps à trouver la bonne propriété. UN PARI SUR L’ŒNOTOURISME En 1999, ils découvrent les Farcies du Pech, domaine aux chais désafectés et au vignoble oublié. Serge perçoit cependant le potentiel et décide d’appliquer les recettes qui ont prévalu à Saint-Méard-de-Gurçon. «On a replanté en vignes étroites, à 4 500 pieds par hectare, chaque pied donne moins de raisin mais plus de concentration. » Le tout sur 14 ha. Dans le même temps, pour valoriser la beauté des bâtiments et la situation du domaine, Betty et Serge Dubard amé- nagent cinq chambres d’hôtes. À tous ses visiteurs, Serge aime parler de ce terroir si singulier qu’est le Pécharmant. « Ici, nous avons du sable, du gravier du Périgord, du caillou et du silex qui provoque un efet pierrade : il accumule la chaleur du jour pour la res- tituer la nuit, ce qui fait bien mûrir le fruit. » Et puis ce silex révèle les vestiges archéologiques des hommes préhistoriques qui le taillaient et l’utilisaient pour le troc. «C’est émouvant d’imaginer ces hommes vivant de cueillette et de chasse sur nos terres. » Un retour à la terre comme un retour aux sources.
O n était en plein “post-68”. Avec mon frère, nous nous sommes installés à Saint-Méard-de- Gurçon. Nous avions 50 ha dont 20 de vigne. Nous étions en poly - culture avec un troupeau de chèvres, un autre de moutons. En fait, nous faisions tout mal…» Serge Dubard sourit de ses premiers pas dans l’agriculture et la viticulture. C’était en 1977, l’époque du « retour à la terre », et celui du jeune œnologue originaire des Deux-Sèvres aurait pu tourner court. «Heureusement, quatre ans plus tard, nous avons pu faire un diagnostic de l’exploitation et distinguer ce qui allait à peu près bien de ce qui allait vraiment mal. Nous avons arrêté la production fromagère. » Du coup, Serge Dubard s’est consacré au vin en utilisant les compétences acquises lors de ses études d’œnologie menées à Bordeaux en 1973. Sa grande idée a été de se tourner vers la production en bouteilles pour l’export. «À l’époque, c’était un secteur où l’on trouvait très peu de «
Serge Dubard, vigneron à Bergerac
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