Liver Bergerac Terre de passions

164 165

La Truffère-Beauportail Château

Donner du sens

J e suis né dans une famille de vignerons, mon choix s’est donc fait naturellement », explique Fabrice Feytout, viticulteur à Bergerac. BEP viticulture œnologie, bac et BTS techniques de commercialisation des vins et spiritueux en poche, il a racheté le domaine que ses parents avaient en fermage sur l’aire d’appellationPécharmant en 1995. Il a également acquis un peu plus tard leur vignoble de Monbazillac. Un choix naturel, mais passionné. Il suft pour s’en convaincre de se rendre au Château Beauportail qu’exploite Fabrice Feytout, et de suivre une des visites qu’il propose dans le cadre, entre autres, de la Route des vins de Bergerac. Tout commence devant une parcelle de pécharmant, avec des explications sur les appellations, les terroirs. Puis vient le moment où il parle de sa façon de tra- vailler. « Les vins, ce sont des choix propres à chaque viticulteur. Les miens expriment mon travail, ma vision du terroir et de l’appellation. » Lui commence à préparer sa récolte entre mi-juillet et début août. Quatre per- sonnes assurent le suivi du vignoble de pécharmant. « Fabrice Feytout apporte beaucoup de soin à l’élevage de ses vins. Il sait également se faire pédagogue pour expliquer sa démarche.

Sur les pieds de vigne ne sont laissées que 8 à 9 grappes pour obtenir concentration des fruits et homogénéité. « Je produis des vins de garde, le concentré des fruits fait leur colonne vertébrale pour les décennies à venir. » Lors des dégustations, le vigneron se montre parti- culièrement pédagogue, allant même jusqu’à employer des expressions imagées pour bien se faire com - prendre. Par exemple : «Ce pécharmant de 2013 est comme un jeune enfant, il faut le laisser grandir. » LE MONBAZILLAC, DE LA HAUTE COUTURE Pour ses monbazillacs Château La Trufère, Fabrice pousse encore plus loin le niveau d’exigence, et recon- naît que ces vendanges-là sont celles qui sont les plus excitantes, avec un stress motivant. « Il y a trois para- mètres que nous ne maîtrisons pas : l’évolution de la pourriture noble, la météo et les vendangeurs. C’est à ce moment-là que l’on donne un sens au vin que l’on va faire, un peu comme un peintre donne un sens à son tableau en posant ses couleurs sur la toile. » Fabrice Feytout participe régulièrement à divers concours, moins pour le prestige que pour se situer par rapport à ses collègues viticulteurs. Avec succès, si on en juge par le nombre de médailles obtenues au niveau national, régional et départemental. Il a même été désigné vigneron de l’année du concours des vins de Bergerac en 2015, pour son monbazillac Grains nobles de La Trufère 2 013. Une véritable surprise pour lui qui met à l’honneur sa démarche de viticul- teur, les terroirs et les appellations.

«

Mes vins expriment mon travail, ma vision du terroir et de l’appellation.

»

Fabrice Feytout, vigneron à Bergerac