Liver Bergerac Terre de passions

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La Robertie Château

Une philosophie de vigneron

«

J e fais des vins pour que les gens aient plaisir à les boire. » Pour cela, Brigitte Soulier a dû a ronter beaucoup d’aléas, à commencer par son installation en 1999 sur ce domaine devenu le Château La Robertie. S’installer en Bergeracois n’a pas été une histoire simple. «Avec Jean-Philippe, mon mari, nous voulions changer de vie. J’avais besoin de nature, d’espace », raconte-t-elle. Tous les deux travaillaient en région parisienne, lui ingé- nieur dans l’industrie médicale, elle directrice de gestion dans un grand groupe de presse. Mais, dès le début de sa carrière professionnelle, Brigitte savait qu’elle vivrait à la campagne, « au sud, vraiment au sud de la Loire » . Si l’objectif était là, elle s’interrogeait sur son projet. La viticulture s’est imposée peu à peu. «Le vin, pour aller d’un bout à l’autre de la chaîne. C’est mon mari qui y a pensé. Moi j’ai simplement dit que c’était n’importe quoi…» Avant que cela ne devienne une évidence. Après une année de recherches, toute la famille, puisqu’il « Elle se présente comme «artisan vigneron». Depuis plus de 15 ans, Brigitte Soulier s’investit sans compter pour que «ses» vignes donnent le meilleur.

y a déjà trois enfants et un quatrième à venir, s’installe au Château La Robertie, qui à l’époque ne portait pas ce nom. L’exploitation sou re d’unmauvais état. Brigitte et sonmari ont de l’énergie et de la volonté à revendre. En quelques années, ils reconstruisent un domaine viticole digne de ce nom. Malgré tout, Jean-Philippe a plus l’âme d’un urbain et, en 2006, il reprend un travail salarié à l’extérieur de l’exploitation. CONVERSION EN BIO «Quand il a fallu replanter de jeunes vignes, la question de passer en bio s’est posée» , explique Brigitte Soulier. La viticultrice a mis un an à convaincre sonmari avant d’entamer la conversion en 2008. «Pour moi, la vigne, c’est un peu comme un enfant: il faut la contraindre pour l’aider à s’épanouir et il faut aussi l’aimer. Je le reconnais, j’ai un rapport très a ectif avec mes vignes.» Pourtant, cette conversion en bio a failli être catastrophique puisque la première année s’est soldée par une récolte désastreuse à cause de la pluie. Mais Brigitte est tenace. Elle s’est accrochée et a même adopté les préceptes de la biodynamie sans pour autant chercher à être label- lisée: «Le plus important, c’est ce qu’on fait, pas le label.» Toutes ces démarches obéissent à une volonté forte, presque une philosophie : respecter le vivant et accepter de se tromper. « La magie de la vigne, c’est aussi accepter de ne pas tout contrôler, donner le meilleur de soi-même et ne pas toujours avoir le résultat escompté. C’est un peu le sens de ma vie. »

C’est en marchant qu’on apprend, il faut se faire confiance. »

Brigitte Soulier, vigneronne à Roufgnac-de-Sigoulès

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