Liver Bergerac Terre de passions

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Richard Château

L’océanographe vigneron

Après l’étude des océans, c’est la diversité des terroirs bergeracois qui a retenu Richard Doughty, vigneron au château Richard à Monestier depuis 1988. Richard est végétarien, ses vins sont bio et sans sulftes, et il ne s’interdit rien.

et me forme à la viticulture et à l’œnologie à Sauternes.» S’ensuit un coup de cœur pour une propriété de Monestier, que la vente de deuxmaisons et un emprunt lui permettent d’acheter. PILOTE D’AVION OU AGRICULTEUR De ses rêves d’enfant, devenir pilote d’avion ou agri- culteur, Richard réalisera le second. La nature s’en mêle, un orage de grêle en 1989 et une forte gelée en 1991 le conduisent à des difcultés. Une intuition va donner un autre tour à sa carrière. « J’avais le sentiment que le liquoreux, c’était passionnant. » À l’époque, pour faire des vins liquoreux à Saussignac, il faut obtenir une dérogation. Richard s’engage à modifer les règles de l’appellation Saussignac jusqu’à obtenir, avec quelques-uns, la reconnaissance de l’AOC Saussignac en liquoreux. Richard Doughty, qui fut un temps président du syndicat d’appellation, a lancé une dynamique collective. Aujourd’hui, il est président des vins bio de France et vice-président de l’institut technique de l’agriculture biologique. Si ce végétarien prône les vins sans sulftes, vendangés à la main (pour l’ambiance) et afche sans complexe des vins vegan , il ne s’interdit pas de faire des vins avec sulftes et très travaillés si l’envie lui en vient. Avant de se quitter, Richard tient à présenter son complice en viticulture comme dans la vie, Philippe.

L ’homme est jovial et aime discuter un verre à la main. C’est sa dernière composition: un sauvignon «avec un brin de muscadelle et un peu de sémillon» . Un moelleux, un côtes-de-bergerac discret en sucre et frais en bouche. Un vin très travaillé? «Non, je passe du temps dans les vignes, mais je suis fainéant au chai. Mes vins se débrouillent très bien, je les élève avec discrétion, comme on peut élever un enfant sans le contraindre.» L’accent est anglais, la maîtrise du français parfaite. Richard Doughty est né en Angleterre, d’un père anglais et d’une mère française. Ses parents achètent une maison à Eymet, ce qui décidera de l’implantation du futur viticulteur dans la région. Mais avant de devenir vigneron au Château Richard àMonestier, Richard aura plusieurs vies après une licence d’océanographie. Pendant 8 ans, il travaille dans l’exploration pétrolière et parcourt treize pays et trois continents de forage en forage. Un saut en parachute change le cours de son destin. «Immobilisé par une jambe cassée, je saisis l’opportunité

Richard Doughty, à droite, et son complice Philippe