Liver Bergerac Terre de passions
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Lajonie Vignoble
Au rythme de la vigne
Sur la route d’Agen, la propriété est entre les mains de la famille Lajonie depuis la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, le Château Pintouquet est exploité par les trois frères Joël, Alain et David.
du cercle familial. Il avait 20 ans. Peu après, les fls et le père acquièrent une nouvelle propriété, le domaine viticole du Château Les Merles, à Mouleydier. Désireux de diversifer leur activité, ils plantent céréales et pruniers : «À cette époque, pour gagner de l’argent, il sufsait de travailler. Maintenant, il y a de plus en plus d’administratif. Or mon vrai métier, c’est d’être dans la vigne », regrette Joël Lajonie. ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION Les évolutions ont ponctué la vie de la famille Lajonie : «Avec mes frères, nous avons développé la production de bergerac sec, mes parents faisaient plutôt du moel- leux. Et achetant Les Merles, nous avons produit du vin rouge, développé aussi les vinifcations à basse température. Tout cela était nouveau. » Les vins sont-ils meilleurs aujourd’hui ? « Je dirais qu’ils sont diférents. Nous allons vers des vins plus aromatiques, plus fruités, qui contiennent moins de tanins. On peut boire le vin plus vite. Avant, il fallait attendre plus longtemps. Les goûts anglo-saxons sont à la mode. » Médaillé d’argent au concours des vins de Bergerac 2015 avec son bergerac sec du Château Pintouquet, le vigneron veut montrer que la façon de consommer a changé. On ne boit plus seulement du vin au moment des repas, on peut aussi boire un verre de rosé frais l’après-midi. Le vin est moins agressif. La famille Lajaunie travaille dans ce sens.
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O bservateur discret, Joël Lajonie est un homme de terrain. De son enfance, il ne se rappelle que du rythme qu’imposait la vigne à sa famille : «Ma mère posait mon berceau au bout du rang de vigne…» D’abord considérée comme un terrain de jeux, la vigne est devenue un outil de travail. Saison après saison, il fallait en prendre soin : la taille, le tracteur, la surveillance de l’oïdium, la cicadelle, la peur des orages d’été qui déversent les grêlons, et enfn le moment crucial : les vendanges. « Je ne me suis pas posé de questions. Juste après mon bac, je suis devenu agriculteur. J’avais une nette préférence pour la viticul- ture. Et je dois dire que c’est grâce à l’élevage que j’ai pu mettre en place mon vignoble. Nous avons vendu les vaches pour acheter des parcelles», souligne Joël Lajonie. Prendre la gestion d’une propriété en fermage à Pomport a permis au viticulteur de travailler en dehors
Mon vrai métier, c’est d’être dans la vigne.
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Joël Lajonie, vigneron à Monbazillac
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