Les cathédrales de notre histoire

Bertrand Rieger / Détours en France x 5

vec sa pierre rose rouge (du grès des Vosges) très reconnaissable, Notre-Dame de Strasbourg est un véritable chef-d’œuvre d’élégance et de finesse. Bâtie sur les ruines de deux cathédrales, dont une caro- En 2015, la cathédrale de Strasbourg a fêté ses mille ans. Une longue existence semée d’embûches, d’incendies, de destructions mais qui a permis aux meilleurs artisans d’apporter au fil du temps leurs savoir-faire, leur audace et leurs innovations. Notre-Dame a même été, pendant plus de deux cents ans, le plus haut édifice du monde. Notre-Dame de Strasbourg, la perle de l’Est A Par Col ine Bouvar t. Le chœur roman de la cathédrale de Strasbourg et la nef avec son triforium.

1439 et culminant à 142mètres, font deNotre-Dame le plus haut édifice de la chrétienté jusqu’en 1874 lorsqu’est bâtie la flèche de la cathédrale de Rouen. Une histoire agitée Strasbourg est gagnée par les idées de la Réforme au xvi e siècle, et la cathédrale trans- formée en lieu de culte protestant jusqu’à ce que Louis XIV reprenne la ville en 1681. À la Révolution, comme de nombreuses cathédrales, Notre-Dame subit la destruction de statues, de vitraux, etc. Et lors de la guerre franco-prussienne, son toit prend feu sous les bombardements enne- mis, mais sans endommager les voûtes. Malgré de nombreux incendies (entre autres en 1298, 1384, 1401, 1407, 1460, 1496, 1555, 1565…) dus à la foudre, plus rarement une négligence, la cathédrale a tra- versé plus demille ans avec grâce et en préservant largement son patrimoine.

Ses larges vaisseaux, ses baies et la place

lingienne incendiée à plusieurs reprises, elle subit elle-même les ravages du feu dès 1176, alors que le chantier a débuté un siècle et demi plus tôt. L’évêque décide alors de faire reconstruire une qua- trième cathédrale, qui surpassera toutes celles qui existent. Les premières parties (chœur et transept nord) sont romanes, mais l’arrivée d’architectes familiers des nouvelles cathédrales gothiques fait évoluer le style de Notre-Dame de Strasbourg. Au xiii e siècle, apparaissent la façade, ses deux tours, et sa remarquable rosace. Demanière assez origi- nale, un beffroi, achevé en 1399, fait la jonction entre les deux tours. Le clocher et sa flèche, achevée en

donnée aux vitraux sont typiques du style gothique flamboyant.

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